Le palais des sports de Yaoundé, livré depuis Décembre 2008 par la partie chinoise, tarde à ouvrir ses portes.
Les travaux de finition traînent le pas
Ne l’appelez surtout pas palais des sports de Warda. Mais, le palais polyvalent des sports de Yaoundé. La première appellation a créé des tensions entre les mairies de Yaoundé 1er et II. Dans la mesure où, il est construit sur un site à califourchon entre les territoires dirigés par ces deux unités administratives. Ce joyau architectural a été rétrocédé à la partie camerounaise par Huang Changqing, l’ambassadeur de Chine au Cameroun, le 19 décembre 2008. Excepté quelques visites d'Augustin Thierry Edjoa, le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), les portes du palais polyvalent des sports de Yaoundé restent fermées. Après un arrêt des travaux, faute de moyens, l’aménagement des alentours a débuté depuis quelques jours.
Ce jeudi 30 avril 2009, une sixaine de jeunes manœuvres sont au travail. A l’aide des pioches et des pelles, ils creusent et sortent la terre des tranchées. Le tout sous un soleil de canicule. Ces tranchées longent toute l’ancienne clôture métallique érigée par les Chinois. Selon certains manœuvres, ces canaux vont servir de cadre à la fondation d’une nouvelle barrière plus grande et plus solide que la première. A la façade principale, des planches neuves ajustées et tenant lieu de clôture y sont implantées. Tandis qu’à celle qui donne au défunt hôtel Aurore, la barrière faite de vieilles planches rongées par les charançons est encore debout par endroit. Les hautes herbes qui envahissaient les alentours du site ont été défrichées. Mais, cet endroit est désormais utilisé comme un urinoir. Un coup d’œil dans l’enceinte permet de constater que le grand ménage a été fait. Ce qui n’a pas été le cas pour les égouts. Ils sont pour la plupart presque bouchés par des immondices. D’où la stagnation des eaux de ruissellement. Les tuyaux ici présents et devant servir aux branchements d’eau sont attaqués par la rouille.
Le projet de construction d’un palais de sports au Cameroun a été initié le 23 novembre 2001. La signature des documents par les deux parties (camerounaise et chinoise) survient le 6 août 2004. Sa matérialisation a suivi avec la pose de la première pierre par Peter Mafany Musongue, l’ex Premier ministre, en présence de David Siegfried Etame Massoma, l’ex ministre de la Jeunesse et des sports. Les travaux de construction ont débuté le 2 janvier 2006. Le palais polyvalent des sports de Yaoundé se dresse sur une superficie de 12000 m2 pour un montant de dépense équivalent à 14 milliards de Fcfa. Un don chinois non remboursable. Il est capable d’abriter plus de 5000 spectateurs. Ce fruit de la coopération Sino-camerounaise peut accueillir plusieurs disciplines sportives. Sans oublier des activités telles que des conférences, des expositions et des spectacles. Il est scindé en deux étages : le rez-de-chaussée abrite des salles fonctionnelles, le premier étage renferme le centre nerveux du palais tandis qu’au deuxième étage se trouve les salles d’opération technique. Des écrans géants sont installés de part et d’autres de la salle pour retransmettre en direct les événements.
Les populations lasses d’attendre
Plus le temps passe, plus l’attente de l’ouverture des portes du palais polyvalent des sports de Yaoundé se fait grande auprès du public de Yaoundé. On en parle un peu partout dans les chaumières. Elle finit par fâcher les passionnés de sports. “ Depuis que les travaux sont achevés par les chinois, la partie camerounaise continue à traîner la patte. Pendant ce temps, les portes restent closes. Bien que nous soyons le petit peuple, j’espère qu’on nous permettra au moins de venir tous les dimanches pratiquer nos activités physiques et sportives ”, souhaite Antoine Atangana, commerçant au marché Mokolo. Son collègue d’ajouter qu’ “ en plus de l’accès aux petits sportifs pour leurs entraînements dominicaux, les jeunes camerounais que nous sommes pourront aussi se vanter d’avoir un espace sportif digne du troisième millénaire ”. Jojo Mekoudjou, un athlète, demande que l’accès soit surtout ouvert aux jeunes sportifs qui veulent se frayer un chemin dans le monde du sport. De plus, il faut multiplier des stages des équipes camerounaises afin qu’elles puissent mieux préparer les échéances internationales. Les artistes ne sont pas en reste. Ils attendent impatiemment ce complexe pour prester dans de bonnes conditions et de façon permanente. Ceci depuis la fermeture des uniques salles de cinéma où se déroulaient la plupart des spectacles.
Source: Le Messager
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