Les victimes qui revenaient des funérailles étaient dans un car de transport en commun.
L`agression s`est déroulée au quartier Tchouta`a, dans le village Bamena. Des barricades ont été dressées sur la route. Incapable de franchir ces arbres, le chauffeur s`est arrêté et chaque passager est passé à la caisse pour y déposer tous ses objets de valeur. Si l`on passe sous silence les personnes qui sont régulièrement dépouillées de leurs motos, cette attaque est le dernier coup de ces bandits de grand chemin.
C`est de manière presque banale que les forces de l`ordre évoquent le phénomène des coupeurs de route dans la province de l`Ouest. Lorsque vous vous rendez dans une brigade de gendarmerie à l`instar de celle de Massangam dans le Noun pour en parler, tous les gendarmes sur place trouvent le fait banal. Certains rappellent avec la précision des personnes qui auraient vécu la scène, les circonstances dans lesquelles leurs proches ont été dépouillés ``jusqu`au caleçon`` par les coupeurs de route. C`est donc sans étonnement qu`ils posent presque tous la même question : "Ils ont encore attaqué où ?"
A la légion de gendarmerie de l`Ouest, personne n`est surpris d`apprendre que des personnes en cagoules et bien armées ont intercepté des véhicules en se servant des arbres pour barrer la route et dépouiller les passagers de tout ce qu`ils possèdent comme biens de valeur. "Nous savons déjà que c`est toujours de cette façon qu`ils procèdent ", s`empresse de dire un gendarme. Selon l`un des adjoints du commandant de légion de gendarmerie de l`Ouest, "on ne peut pas dire avec précision le nombre de personnes victimes des coupeurs de route. La raison vient du fait que tous ceux qui ont été agressés ne viennent pas toujours se plaindre. Je sais qu`il y a au moins 2400 personnes qui y ont perdu leurs téléphones portables et leur argent au cours de l`année dernière. La moitié de ces victimes a subi l`agression dans le département du Noun". Ce qui donne une moyenne de 200 personnes dépouillées par les coupeurs de route chaque mois.
Le discours qui est tenu à la délégation provinciale des Transports terrestres est similaire. Selon Joseph Ymelé, plus d`une centaine de véhicules ont subi, tout au long de l`année 2007, l`attaque des coupeurs de route. Et ce dernier de préciser que par le passé, la route qui partait de Foumban pour rallier les provinces septentrionales était la plus dangereuse. " Mais de nos jours, ces brigands s`attaquent à toutes nos routes, surtout l`axe Bafoussam-Yaoundé ou encore Bafoussam-Douala. Que ce soit de jour comme de nuit, ils n`ont plus peur de personne".
Les victimes ne sont pas que les passagers de cars de transport en commun. Augustin Kontchou Kouomegni, l`ancien ministre d`Etat, a échappé à une barricade dressée au carrefour Bangou par les coupeurs de route le samedi 1er décembre 2007. Ce, grâce à la promptitude de sa garde qui n`a pas hésité à tirer à balles réelles pour disperser les bandits. Un mois plus tôt, et dans le même périmètre, les gendarmes qui conduisaient le véhicule du général Mambou Deffo s`étaient défendus avec hargne pour protéger les parents de ce dernier qui se trouvaient à bord de son véhicule. Le député Benjamin Sonké, en avril 2007, et le sous-préfet de Bamendjou qui ne bénéficiaient pas de la même protection ont été dépouillés.
Source: Lejourquotidien.info
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