C'est depuis hier, 29 mai 2008 que les Lions indomptables ont commencé leur véritable stage bloqué, en perspective à leur première sortie en éliminatoires couplées Can/Mondial 2010. Demain en effet, le Cameroun accueille le Cap Vert pour le compte de la première journée du premier tour desdites éliminatoires couplées. Et pour leur retour à la maison, on ne peut pas dire que l'encadrement de la sélection ait voulu que tout se passe en "famille". Au contraire, c'est un autre monde qui a été créé dans et autour de la tanière. Situé en plein cœur de la ville de Yaoundé, l'hôtel Franco qui accueille la sélection nationale et ses encadreurs uniquement s'est transformé, depuis samedi dernier, en centre d'intérêts des médias et autres badauds. Seulement, impossible d'y accéder. Un important dispositif de forces de maintien de l'ordre, sous la supervision du général de division Mambou Deffo, officier de sécurité de la Fifa et président de la commission de sécurité de la Fécafoot.
Il est chargé de tenir les curieux à bonne distance. C'est-à-dire de l'autre côté de la route. A l'entrée du collège Matemfem où les élèves sont agglutinés à longueur de journée, quêtant la moindre sortie d'un Lion. L'arrivée du bus, qui vient en général se stationner à l'entrée de l'hôtel quelques minutes avant le départ pour l'entraînement au stade, donne l'alerte aux nombreux fans et riverains de l'hôtel Franco qui accourent par dizaine.
S'il n'est pas possible de les empêcher de lancer des youyous ou de scander les noms de leurs idoles, leurs ardeurs sont tout de même tempérées à la vue des forces de sécurité. Surtout que ces derniers sont secondés par des vigiles d'une agence de sécurité qu'accompagnent des molosses. "Aucune visite, de qui que ce soit, n'est admise dans cet hôtel. On peut voir les joueurs ailleurs, mais pas à l'hôtel", déclarait, dans notre édition de lundi dernier, le directeur administratif des équipes nationales du ministère des Sports et de l'Education physique, André Nguidjol.
Médias
Des mesures d'austérité applicables aussi bien aux charlatans qui entourent les Lions indomptables qu'aux hommes des médias. Du coup, ces derniers sont obligés de procéder par diverses astuces pour avoir accès aux informations. Ce qui ne semble point émouvoir l'encadrement administratif des Lions, qui, comme on peut s'en rendre compte, a décidé, cette fois, de faire sans les médias (tous bords confondus), interdits d'accès à l'hôtel et aux entraînements de la sélection nationale. Deux séances ont toutefois été ouvertes. Mardi dernier, la presse a ont dû attendre les 15 minutes dernières minutes de la fin de l'entraînement pour avoir accès à la main courante. Hier, ils ont assisté à toute la séance. Seulement, les joueurs, qui étaient sensés se prêter aux questions des journalistes à la fin desdits entraînements se sont, à chaque fois, précipités dans leur bus ou ont simplement décliné toute interview lorsqu'ils étaient abordés.
Fait curieux néanmoins, des joueurs se disent les premiers surpris par ces mesures. "Cette fois, ils ont été radicaux. On ne sait pas jusqu'où çà va aller. Mais on espère seulement qu'on va gagner samedi", confie un joueur joint au téléphone. En effet, à l'intérieur de la tanière, ce n'est pas plus gai. En dehors de la réception de l’hôtel, le téléphone a été coupé dans les chambres. La connexion à Internet n'est pas disponible à l'hôtel non plus. "On nous a dit que ce sont des instructions d'en haut. Ce n'est que par nos téléphones portables que nous pouvons avoir des nouvelles de nos familles", déclare un autre joueur.
Ce qui pourrait justifier qu'après les entraînements, la plupart des footballeurs se rendaient généralement en famille ou allaient rendre visite à leurs proches. "[i Toutefois, dès jeudi [29 mai 2008], ce ne sera plus le cas. Ils travailleront normalement, ne quitteront plus l'hôtel. Bref, ils seront en stage bloqué. Puisque le match a lieu samedi [31 mai 2008]]", précisait M. Nguidjol. C'est que, jusqu'à mercredi dernier, les joueurs avaient pour obligation de passer leur nuit à l'hôtel, où ils devaient y être à partir de 22h. "Ils n'ont pas la contrainte d'y rester en journée. Seulement, ils doivent s'y regrouper pour les départs aux entraînements. Après, ils sont libres de vaquer à leurs occupations respectives personnelles", avait ajouté M. Nguidjol. N'empêche que des joueurs ont souhaité que le retour à l'hôtel, arrêté à 22h, soit repoussé à 23h. Une requête qui n'a pas eu un écho favorable.
Il en est de même de celle de Samuel Eto'o, qui souhaitait que ses gardes du corps accédent à l'hôtel. Il lui a été opposé un refus ferme. En effet, mardi dernier, lorsque l'attaquant intègre finalement la tanière, il est accompagné de plusieurs gros bras qui lui servent, en général, de garde rapprochée. Au prétexte de porter ses bagages, ces derniers ont voulu forcer la main aux Stewarts de l'hôtel. Il aura fallu l'intervention des forces de maintiens de l'ordre pour ramener le calme à l'entrée de l'hôtel. Même la menace de l'attaquant d'aller prendre des chambres pour ses gardes du corps et lui dans un autre établissement hôtelier n'a pas ébranlé l'encadrement administratif et technique des Lions.
Source: Quotidien Mutations
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