Depuis hier matin, jeudi 20 novembre 2008, Joël Emile Bankoui, commandant du groupement territorial de gendarmerie du Wouri, est placé en garde en vue à Yaoundé. En fin de soirée hier, Le Messager a appris que son mandat de déferrement a été signé et qu’il est à la prison militaire à Yaoundé, parce qu’en tant qu’officier supérieur, il bénéficie du régime spécial de détention.
Mais Me Takoukam du cabinet d’avocat conseil Me Ngnie Kamga affirme qu’il “ n’est pas sous mandat de dépôt ; le mandat de dépôt est une décision que seul le juge d’instruction peut prendre. Et à ma connaissance, ce n’est pas encore le cas puisque la procédure n’est pas encore entreprise à ce niveau”. Me Takoukam précise : “Il est sous surveillance et n’est pas libre de ses allées et venues, dans un endroit que nous voulons secret”. C’est la consternation dans la famille et la belle-famille de Bankoui.
En revanche, c’est un soulagement pour la famille du défunt inspecteur Mapuro Njifon Hervé Michel que le commandant Bankoui par qui la mort du policier est arrivée dans la nuit de jeudi 13 au vendredi 14 novembre 2008 sous le prétexte qu’il l’a trouvé couché nu avec son épouse dans son domicile.
Le fait que le commandant Bankoui n’ait pas été immédiatement arrêté était diversement apprécié dans l’opinion. Certains y ont vu une violation du nouveau Code de procédure pénale qui prescrit en son article 218 une interpellation de tout auteur d’homicide. Et d’autres y ont perçu une impunité dont semblait jouir l’officier supérieur de gendarmerie.
Après une semaine d’enquêtes préliminaires menées conjointement par la légion de gendarmerie du Littoral, la division provinciale de la police judiciaire du Littoral et de la sécurité militaire du Littoral, le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire de Douala a décidé de la délocalisation du commandant Emile Bankoui pour Yaoundé. Les raisons de cette décision n’ont pas été rendues publiques. Des sources proches du tribunal militaire de Douala rejettent toute influence extérieure ayant conduit à cette décision.
En revanche à la légion de gendarmerie, on soutient mordicus que le commissaire du gouvernement a agi sur instruction du ministre délégué auprès de la présidence de la République chargé de la défense, Remy Ze Meka. Lui-même aurait agi sur instruction du chef de l’Etat.
C’est ainsi qu’Emile Bankoui a été convoyé à Yaoundé. Alors que certaines sources disent qu’il a quitté Douala dans la soirée de mercredi 19 novembre, celles proches du commandant de légion affirment qu’il a quitté Douala à 4 heures du matin dans la nuit de mercredi à jeudi.
Il s’est rendu à Yaoundé en compagnie de deux éléments de sa garde. En début de semaine déjà, des indiscrétions de certains officiers supérieurs de gendarmerie et du tribunal militaire faisaient déjà état de ce que le commandant Bankoui ne devrait pas être jugé à Douala. Et qu’il en serait de même s’il était décidé de sa garde à vue.
Pour Me Takoukam, du cabinet Me Ngnie Kamga, avocat du chef d’escadron de gendarmerie Bankoui Emile, on peut situer l’enjeu de cette décision de délocalisation à deux niveaux. “Tout d’abord, la poursuite des enquêtes judiciaire en toute quiétude. Car sa présence dans la ville et sa proximité avec les principaux témoins de l’affaire peut influencer les déclarations des uns et des autres. Bankoui étant parent, mais aussi chef hiérarchique de certains en sa qualité d’officier supérieur de gendarmerie”. Il ajoute : “Il y a aussi le souci de préserver sa sécurité, car il est en situation de “wanted” pour la famille du défunt”.
Aux dernières nouvelles, le corps de Mapuro a été transféré de la morgue de l’hôpital de la garnison militaire pour celle de l’hôpital Laquintinie où l’autopsie aurait démarré. La famille affirme que la mise en bière aura lieu le jeudi 27 novembre 2008, et le lendemain vendredi 28 novembre 2008, le départ pour Foumban où auront lieu les obsèques.
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