L’exécution des marchés publics se fait de plus en plus au mépris des règles et obligations réglementaires. Ceci se caractérise par la mauvaise ou non planification, la complaisance dans l’exécution des projets et les dérapages dans la gestion des fonds. Toutes choses qui compliquent la livraison des projets. Dans les petites agglomérations, ces dérapages sont récurrents.
Résultat des courses, plusieurs projets restent non achevés, pourtant les marchés ont été attribués. Plus grave, certains ne les débutent même pas, pourtant les fonds y afférents sont débloqués. Des fonds qui, miraculeusement, n’arrivent pas à être épuisés, pourtant les projets restent non exécutés.
L’Agence de régulation des marchés publics (Armp) parle ainsi de la sous-consommation des crédits. Un mal qui gangrène le Cameroun depuis des années, et qui hante pratiquement les gestionnaires des crédits, de plus en plus mal intentionnés et malhonnêtes. Ceux-ci, mus par la recherche de leurs intérêts égoïstes, sacrifient le bien-être des populations.
Fort de ce postulat, l’Armp a décidé d’inverser la tendance et de veiller à la bonne consommation des crédits alloués à l’exécution des marchés publics. C’est ce qui explique le lancement des deuxièmes journées nationales de programmation de la passation et de l’exécution des marchés publics. Une sorte de campagne de sensibilisation qui vise à enseigner aux gestionnaires de crédits des règles fondamentales de l’exécution des marchés publics.
La programmation
Il s’agit principalement de la programmation. “On a constaté que les maîtres d’ouvrage ne programment pas les marchés publics. Généralement, ces derniers les exécutent à la va-vite. Pourtant, ils devraient faire des programmations de la passation à l’exécution, ce qui permettrait de faire une évaluation exacte ”, explique Jean Jacques Ndoudoumou, le Dg de l’Armp.
Cette campagne de sensibilisation qui s’est ouverte le 17 février sur l’ensemble du territoire s’étendra jusqu’au 20 février. Les échanges portent essentiellement sur la programmation. Dans l’ensemble, ces journées ont pour but d’aider chaque maître d’ouvrage et chaque maître d’ouvrage délégué à se doter, en début d’exercice budgétaire, d’un journal de programmation des marchés élaborés selon un modèle standard conçu par l’Armp et comportant tous les marchés respectifs prévus pour l’exercice 2009 sur financement local ou externe.
L’objectif visé étant que tous les projets d’investissement public arrêtés et financés pour ledit exercice soient effectivement exécutés dans les normes prévues. Et surtout, de mettre fin à cette pratique de sous consommation des crédits qui complique la résolution des problèmes sociaux. “Il est anormal que les fonds soient disponibles, et les infrastructures ne sont pas construites alors que les populations sont dans le besoin ”, s’indigne un responsable de l’Armp. Aucune précision n’est cependant donnée, quant aux projets qui se trouvent dans ces conditions.
Source : La Nouvelle Expression
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