Un chiffre qui est selon lui " en hausse par rapport aux premières estimations officielles qui n’étaient que provisoires et qui n’avaient pas tenu compte des personnes ayant succombé à leurs blessures dans différentes structures hospitalières ". Le ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) a donc tenu à présenter la version officielle des émeutes qui ont secoué le Cameroun. Un bilan qu’il estime par ailleurs actualisé et définitif. Ce chiffre est selon le Minatd, " un travail de terrain et non de spéculations de mauvais aloi émanant de certaines autorités morales et autres défenseurs des droits de l’homme, de la part desquels on se serait d’ailleurs attendu à plus de retenue, voire de modération et de professionnalisme… "
Il faut signaler, d’après les données communiquées hier, que cinq des dix provinces du Cameroun ont été touchées (le Centre avec la seule ville de Yaoundé, le Littoral, l’Ouest, le Nord Ouest et le Sud Ouest), soit un total de 31 villes dont l’essentiel se trouve dans la province du Littoral.
Sur la quarantaine de victimes, deux ont été enregistrées à Yaoundé, dont un inspecteur de police. On dénombre 30 morts dans le Littoral dont 26 pour la seule ville de Douala, 5 morts dans le Nord Ouest dont 4 à Bamenda. Le Minatd a tenu à préciser que " les cas de décès sus énumérés ne sont pas toujours imputable à l’action de la force publique… ". Certains de ces morts seraient selon Marafa Hamidou Yaya " le résultat des rixes entre des bandes de gangsters qui ont infiltré la contestation. Le partage des biens volés à la suite d’actes de pillage a donné lieu à des disputes violentes entre les bandits ". Bien plus, "certains ont été victimes du phénomène de justice populaire " a indiqué le Minatd.
Marafa Hamidou Yaya n’a pas tenu à s’appesantir sur les blessés enregistrés au cours de ces émeutes. " Des statistiques précises existent et font l’objet d’exploitation " a-t-il tenu à indiquer faisant savoir que " ces blessés se comptent autant chez les civils que dans les rangs de nos forces de l’ordre.. ".
Sur le plan matériel, le Minatd a chiffré les dégâts à des dizaines de milliards de francs. Dans ce même registre, il a précisé que " quarante quatre (44) édifices publics ou bâtiments abritant des services publics ont été soit incendiés, soit pillés et saccagés ou encore vandalisés ". Au rang de ces édifices publics, on peut signaler "les sous-préfectures de Douala 5, de Kekem et de Santa… les mairies de Douala 5, de Nkongsamba 2 et de Bamenda 2". A ces destructions, il faut ajouter des commissariats, la brigade de gendarmerie de Santa, des centres des Impôts et d’autres services publics. A ceci, il faut ajouter " les voiries urbaines et leurs accessoires tels que les équipements d’éclairage public… "
Pour ce qui est des pertes enregistrées par les opérateurs privés, le Minatd signale "Trente trois (33) stations service (qui) ont été entièrement ou partiellement détruites, le pillage des centres de distribution des sociétés brassicoles… le pillage des centres de distribution des sociétés brassicoles… "
Pour le ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale, l’heure est aujourd’hui aux leçons de ces événements, avec une part importante qui sera laissée à la justice pour juger les auteurs de ces actes.
Source: Quotidien Mutations
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