Les auditeurs et les téléspectateurs étaient las d’attendre. Finalement, l’heureuse nouvelle est tombée. Vendredi 4 juillet, le ministre de la Communication, Jean Pierre Biyiti bi Essam, a rendu publique une décision qui “ libère ” Equinoxe (radio et télé) et Magic Fm. Cette décision (rendue publique après le passage du ministre à l’Assemblée nationale où il venait d’être interpellé par un député lors de la séance plénière consacrée aux questions orales) vient annuler les précédentes décisions qui fermaient ces trois chaînes pour “ exercice illégal de la profession de diffuseur en communication audiovisuelle ”.
72 heures après la levée de l’interdiction, c’est toujours le brouillard sonore sur la fréquence de Magic Fm, 100,1 émettant à Yaoundé et ses environs. Les employés sont encore avares en déclarations, même s’ils se réjouissent de la décision de réouverture. Jusqu’à ce jour, selon une source interne à la radio, le matériel confisqué ne leur a pas encore été rétrocédé. Les portes de l’immeuble abritant les installations de Magic Fm à Essos sont toujours fermées. “ On n’est pas encore en possession du matériel. Dès qu’on nous le remet, on lance ”, confie notre source.
Pour ce qui concerne Equinoxe, plusieurs employés se sont retrouvés vendredi soir au siège de leur entreprise à Mobil Bonakouamouang (Akwa) pour fêter cette “ victoire ”. Il y avait là Albert Ledoux Yondjeu, rédacteur en chef, entouré d’une grande partie de son équipe. Séverin Tchounkeu, promoteur d’Equinoxe TV (également actionnaire à la radio) y a également fait un tour pour “ arroser ” la libération. Au passage, quelques commentaires sur les quatre mois de galère vécus. Mais aussi, sur les perspectives. Pour les employés, c’est la grande joie. En chômage forcé et sans salaires, ils ne parvenaient plus à vivre de manière décente. Par ailleurs, ils couraient le risque de “ perdre la main ”, l’habitude du terrain. Godlove, animateur à Radio Equinoxe (il faisait des piges depuis peu à La Nouvelle Expression), explique : “ Nous sommes contents d’exercer de nouveau le métier que nous aimons mais aussi là où nous aimons exercer ”. Pour l’entreprise, les meubles sont provisoirement sauvés. Elle avait déjà perdu plusieurs de ses reporters, et pas toujours des moindres, partis chercher fortune ailleurs.
Bémol
Si l’on peut se réjouir de cette avancée dans ces trois dossiers, il ne faut cependant pas perdre de vue que leur situation reste très précaire. Car, malgré le paiement d’une partie des frais inhérents à la licence d’exploitation, Equinoxe n’a pas le précieux sésame. “ Cette situation demeure en effet une épée de Damoclès sur le groupe Equinoxe TV/Radio, et une injustice face aux autres médias audiovisuels logés à la même enseigne, mais à qui le ministère de la Communication avait déjà délivré une licence d’exploitation ”, accuse le Snjc dans un communiqué publié en fin de semaine dernière. Certains observateurs estiment en effet que tout va dépendre du traitement de l’information dont feront preuve les trois médias dans les prochaines semaines. “ Nous espérons qu’ils ne vont pas plier l’échine comme les autres ”, avertit Jean P., un habitant de Douala.
La radio Magic Fm quant à elle avait été fermée manu militari le 28 février dernier, alors que le Cameroun était ébranlé par des émeutes. Le matériel technique et les ordinateurs de la radio ont été “ arrachés ” lors d’une émission interactive où certains auditeurs ont vertement critiqué le président de la République. Pour Equinoxe, les scellés devraient être levés ce lundi 07 juillet. Les employés aussi devraient s’y retrouver. L’on ignore quand les programmes vont redémarrer. Il faudra tout au moins attendre l’évaluation de l’état du matériel, et certainement une réévaluation des effectifs. Le public piaffe d’impatience…
Source: Le Messager
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