Budget d’investissement public cherche appels offres au Cameroun.
Selon une analyse de la loi de règlement 2007 réalisée par la commission macroéconomique de Dynamique citoyenne, une organisation de la société civile, les départements ministériels en charge de la santé, des infrastructures et des affaires sociales ont respectivement consommé 66,71%, 66,76% et 63,51% de leur Bip (budget d’invetissement public). Il apparaît donc clairement que le taux de réalisation des dépenses du budget du Cameroun est en majorité constitué des dépenses de fonctionnement. Ce qui, selon les analystes, est défavorable pour le développement.
Le 03 février 2009, le Premier ministre Ephraïm Inoni, dans une circulaire rendue publique, demandait aux ministres, gouverneurs de région, directeurs généraux et assimilés, bref à tous ceux qui ont la qualité de maître d’ouvrage, de procéder, « dès l’ouverture des engagements budgétaires, au lancement de tous les appels d’offres liés aux différents projets dont l’exécution et la réalisation sont programmées au titre de l’exercice 2009. Il m’a été donné de constater que les derniers exercices budgétaires sont marqués par une sous-consommation des crédits inscrits au budget d’investissement public, du fait, entre autres, de la non ou de la mauvaise programmation des marchés y afférents », constate Ephraïm Inoni. Un rappel à l’ordre qui vient à la suite d’un autre, celui du président de la République. « Pour traverser cette mauvaise passe (crise financière et économique), nous ne sommes pas sans moyens. Nous devons à tout prix utiliser au mieux les ressources de notre budget d’investissement public et les fonds provenant de l’annulation de la dette, dont le taux de consommation reste trop bas », déclarait, optimiste, Paul Biya, le 31 décembre 2009.
Absence de Programmation
A l’origine de cette situation, l’absence de planification annuelle des opérations de passation et d’exécution des marchés. Les maîtres d’ouvrages que sont les ministres, les gouverneurs de région, les directeurs généraux des établissements publics, les chefs de projet ne programment pas leurs appels d’offres annuels. Autant, il y a volonté de corruption (attribution des marchés à des sociétés choisies) de la part des maîtres d’ouvrages, autant les procédures sont lourdes. « Il y a également les bailleurs de fonds qui ne font plus confiance au Camerounais et effectuent des contrôles sur les études déjà réalisées par les administrations camerounaises. Ce qui prend plusieurs mois », explique Jean-Claude Meunier, expert ayant réalisé une étude sur les marchés publics au Cameroun. Comme solution, les experts des organismes privés et publics, les Ong et les bailleurs de fonds réunis du 02 au 04 mai 2009 à Yaoundé pour une révision du code des marchés publics, proposent que l’adoption des budgets de chaque département ministériel par l’Assemblée nationale soit subordonnée à la présentation d’un journal de programmation. Une résolution à intégrer dans le prochain code des marchés publics du Cameroun.
Après la programmation, il y a la lourdeur des procédures de passation des marchés. A ce jour, les entrepreneurs et entreprises attendent encore le lancement de tous les appels d’offres programmés en 2009 comme prescrit par le Premier ministre dans sa circulaire du 03 février dernier.
Source: Le Jour Quotidien
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