A nouveau, il a fallu se mettre à vérifier cette autre information faisant état de l'arrestation des anciens ministres de l'Economie et des Finances, de la Santé publique et des Relations extérieures. Pour, comme les fois précédentes, se rendre à l'évidence que les trois anciens ministres n'avaient pas (encore ?) été arrêtés. Ils étaient chez eux, tous les trois, s'occupant à des tâches diverses de pères de familles.
Les coups de fil adressés à des journalistes n'ont pas manqué ces derniers jours. Et chaque fois, l'interlocuteur, au bout du fil, semblait détenir la bonne information. C'est ce qu'il assurait de toutes les façons : l'avoir reçue de bonne source. D'un haut gradé de l'armée ou de quelque personnalité influente de ce pays. On a vu des signes à travers quelque réunion de ministres ou quelque rassemblement d'hommes en tenue. Certains médias, d'ailleurs, n'ont pas hésité à en faire des paroles d'évangile. A Yaoundé, les radios Satellite et Siantou, par exemple, ont annoncé l'arrestation de Polycarpe Abah Abah.
Tout a commencé avec l'annonce d'un seconde phase de l'opération Epervier. S'en est suivie une liste de présumés délinquants économiques, attribuée au Vice-premier ministre, ministre de la Justice garde des sceaux, Amadou Ali. Une liste dans laquelle on retrouvait les noms de nombreuses personnalités. La sortie du gouvernement, en septembre 2007, des trois ministres mentionnés plus haut, et leur présence dans la fameuse "liste d'Amadou Ali", a définitivement installé dans l'opinion une psychose d'arrestations futures. Sans qu'on ne puisse dire aujourd'hui avec précision si les rumeurs actuelles reposent sur des éléments fiables ou relèvent de la simple hystérie collective et du besoin de sang et de sensation du peuple.
Les rumeurs sur l'arrestation des anciens ministres ont grandi avec l'interpellation, le xxxx dernier de l'ancien secrétaire d'Etat aux Travaux publics, Paulin Abono Moampamb. Ce jour-là, en effet, les "nouvelles" indiquaient que Paulin Abono avait été arrêté et que Polycarpe Abah Abah avait échappé aux policiers envoyés pour l'arrêter. Si celle concernant le premier a été confirmé, l'autre n'a cesse de réapparaître. Par étapes. Retrait de passeport, convocation à la Pj et arrestation définitive.
Chaque fois, il y a eu, notamment de la part de Polycarpe Abah Abah, des démentis. Hier encore, l'information sur les arrestations s'est avérée fausse. Mais, pour beaucoup, il ne s'agit que de partie remise. "Ils seront arrêtés bientôt", lance quelqu'un. Et on peut d'ores et déjà tendre l'oreille vers la prochaine "info". Et se demander : comment ces gens-là, vivent-ils dans toute cette psychose ?
Source: Le Jour Quotidien
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