L'affaire Albatros fait rage au Cameroun
Jeudi, 22 mai dernier, entre 10h et 17h (avec une heure de pause), l'ex ministre d'Etat secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), Jean Marie Atangana Mebara, a été entendu une nouvelle fois par les enquêteurs de la direction de la police judiciaire (Dpj) à Yaoundé au sujet de la même affaire Albatros. Adolphe Moudiki, l’Administrateur directeur général de la Snh et certains de ses collaborateurs seraient passés à la Dpj ce jour-là. Des sources policières indiquent que les questions posées à M. Atangana Mebara ont porté, une fois encore, sur les aspects techniques et de gestion de l'opération d'acquisition puis de location d'un avion pour le président de la République.
Les enquêteurs auraient tout d'abord voulu savoir pourquoi l'ex Sgpr n'avait pas tenu compte de la non signature, par le commandant Manfred Bakoa, du rapport de la mission d'inspection de l'avion. En effet, dans sa déposition, ce commandant Bakoa a affirmé n'avoir pas été convaincu par l'avion de marque Boeing 767 inspecté à Victorville aux Etats-Unis ; c'est pour cette raison qu'il n'a pas cru devoir signer le rapport de mission recommandant l'acquisition de cet appareil après les travaux de D check sur la révision complète de l'avion.
Selon les sources policières, M. Mebara affirme que le chef de délégation, le colonel Mitlassou, qui avait été désigné pour cette mission par feu le général Benae Mpecke, chef de l'état-major particulier du président de la République, avait délivré son rapport. Il ne lui appartenait pas de savoir si quelque membre de la délégation avait quelques réserves dans leur for intérieur. Pour lui, toutes les réserves devaient être formalisées ou faire l'objet de note adressée aux responsables en charge du dossier (PR, Sgpr, etc.). Ce qui n'avait pas été le cas.
Nos sources soulignent qu'au cours son audition jeudi dernier, la deuxième du genre après celle du 25 avril 2008, celle qui avait d’ailleurs ouvert le bal dans le cadre de cette affaire Albatros, l'ex-Sgpr aurait présenté toutes les diligences mises en oeuvre pour s'assurer de la qualité et de la fiabilité de l'avion proposé par Boeing. Pour les enquêteurs, une mission aux Etats-Unis s'impose désormais car la manifestation de la vérité passe par l'audition des responsables de Boeing et de tous les interlocuteurs américains des mandataires camerounais de l'opération. Cette mission pourrait être mise en route dans les prochaines semaines après que l’accomplissement des formalités consulaires.
Source: Le Messager
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