Les rebelles de Bakassi à Douala
La mine grave des éléments du Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (Gpign) en faction en dit long sur leur état d’esprit. Selon des gendarmes consultés par Le Messager, ce dispositif sécuritaire exceptionnel a été mis en place parce que des assaillants récemment faits prisonniers à Bakassi par l’armée camerounaise y sont détenus. A en croire ces sources, ces prisonniers y ont été conduits la veille (mardi 29 juillet). « Ils provenaient de Limbe où ils avaient été conduits après leur arrestation dans la presqu’île de Bakassi », confie un gendarme qui, par ailleurs, révèle que les éléments Gpign chargés de leur garde viennent de Yaoundé et ont pour consigne de ne laisser personne approcher ce lieu de détention.
Depuis que ces « prisonniers de guerre » sont là, toutes les personnes qui s’approchent de la cellule anti-gangs de cette unité sont dûment identifiées et leurs gestes surveillés. Après avoir été exploités à Limbe, ces assaillants le seront aussi à Douala avant d’être transférés à Yaoundé où ils sont attendus au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) et à l’état-major. « L’exploitation de ces personnes se disant autochtones de Bakassi porte sur trois grands volets : ce qu’ils recherchent concrètement, leurs moyens, leurs possibles connexions avec des éléments de l’armée camerounaise pour ce qui est des divers trafics enregistrés dans la presqu’île », confie sous le sceau de l’anonymat un gendarme. « Les éléments du Gpign qui sont là n’ont de comptes à rendre à personne ici à Douala. Ils reçoivent leurs ordres directement du Sed à Yaoundé », poursuit notre informateur. « L’on espère qu’ils vont se mettre à table et faire des révélations qui permettront de démêler l’écheveau sur ce qui se passe réellement à Bakassi. Ceci pourra faciliter la traque des assaillants jusque dans leurs bases », salive-t-il déjà.
Alors que nous allions sous presse, Le Messager a pu, par le biais d’une de ses sources militaires, avoir le nom d’un des éléments de l’armée marine tombé sur le champ de bataille au cours de l’attaque du 24 juillet dans la pêcherie de Kombo à Janea. Il s’agit du matelot Epalle, un jeune du contingent 2006, en service au 22e Bataillon de fusiliers marins (Bafumar) de Mudemba. L’autre militaire tué dont l’identité nous est encore inconnue, était aussi du contingent 2006 et du même bataillon.
Source: Le Messager
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