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Les 7 « F » ou les 7 Fléaux du Cameroun
(11/02/2010)
Dans un verbe toujours acerbe, le président du parti des démocrates camerounais, Louis Tobie Mbida, revient sur ce qu'il considère comme les 7 fléaux du Cameroun. Point de vue.
Par Louis Tobie Mbida
Louis Tobie Mbida, président du parti des démocrates camerounais
Louis Tobie Mbida, président du parti des démocrates camerounais
Il est des nations comme des hommes. Les hommes ont chacun un comportement particulier qui traduit leur personnalité. La nation camerounaise souffre du comportement de ses hommes et principalement de ceux qui ont la charge des affaires publiques ainsi que de tous leurs comparses à divers niveaux dans la nation. La rigueur et la moralisation ne sont que des termes vagues et imprécis tant qu’il ne leur est donné aucun corps, aucune description, aucun contour, aucun contenu.

Au Parti des démocrates Camerounais nous sommes convaincus que le Cameroun, entre autres maux, souffre de sept fléaux majeurs. Notre rôle en tant que parti politique participant à l’élaboration de l’opinion dans la nation, est de les pointer du doigt et de demander aux 65 % de jeunes constituant le Cameroun de 2010 de faire mieux que leurs aînés en évitant les pièges de la gourmandise, de la convoitise, de l’envie, de la jalousie, de la vantardise, de l’orgueil et de la paresse qui ont entraîné leurs aînés vers des abîmes sans fond, marqués par les détournements de fonds publics, la prévarication, la concussion et la gabegie.

Le tintamarre politico-médiatique autour de l’opération « épervier » quoique imparfait et ridicule dans sa gestion et ses manifestations, confirme que des hommes, tous exclusivement issus du RDPC, ancien parti unique et seul parti politique au pouvoir depuis 1982 ont commis des fautes. Le moins que l’on puisse dire c’est que le RDPC compte dans ses rangs des hommes indélicats. Les « impolis » et autres « enfants des banlieues sans manières » et « mal élevés » diraient que ces hommes sont des voleurs, des bandits et des voyous.

Mais à l’observation que peuvent – ils avoir fait des sommes qu’ils ont diverties des caisses de l’Etat ?

Fric

Ils ont pris du « fric » c'est-à-dire de l’argent qui ne leur appartenait pas. Ils ont eu une influence politico-administrative ou ont géré une caisse quelconque de l’Etat et sont intervenus sur la régie financière directe ou indirecte de l’Etat. Ils se sont illégalement octroyés des avantages en nature ou en espèces. Bref, nous espérons que les procédés exacts de ces actes nous serons communiqués par le juge afin que ce type d’exactions ne se reproduisent plus sauf s’ils sont tous remis en liberté les uns après les autres contre remboursement des sommes qu’ils auraient détournées. Pour les simples usagers du droit que nous sommes, cette pratique, à savoir rembourser et se voir relaxé nous paraît plus que douteuse et suspecte.

Le « fric » ou « l’argent » semblent donc être un des premiers fléaux qui détruit le Cameroun car il est évident que cet argent qui a été soustrait des caisses de l’Etat aurait pu servir à construire et consolider les « fondamentaux » dans notre pays en termes d’assistance aux plus démunis, d’hôpitaux, d’édifices publics, de routes, d’écoles, de collèges, de lycées et d’universités gratuites tels que le proposait déjà le député du Parti des démocrates Camerounais Manga Bilé Blaise en 1960.

Le mot « feymen » est camerounais avant d’être universel. Les « hommes d’affaires » revendiquant tous des remboursements de l’Etat se chiffrant en millions de FCA et arpentant les couloirs des ministères camerounais avec pour seul bureau leur cartable, sont légions. Ils ont tous pour point commun l’appât du gain, l’argent, le fric !

Au Cameroun désormais « tout » semble se vendre. Tout responsable, quel que soit son niveau dans la hiérarchie administrative a quelque chose à vendre. Le timbre poste et le timbre fiscal sont vendus plusieurs fois leur prix normal sinon il vous est répondu qu’ils sont épuisés. Obtenir un extrait d’acte de naissance est un parcours du combattant. Conduire et exploiter un taxi, un car de transport, un camion de sable, de vivre frais ou de quelque autre matériau de construction que ce soit est une source de tracasseries incessantes. On est invité à payer aux « hommes en tenues » un droit de passage. S’installer honnêtement et légalement comme petit commerçant est un parcours ardu et très difficile, d’où le nombre sans cesse croissant de « sauveteurs ». Obtenir un titre foncier au Cameroun nécessite au moins deux générations du père au fils. Le père introduit la demande d’immatriculation et meurt. Le fils reprend le dossier, s’il a de la chance c’est à l’âge de la retraite qu’il obtient enfin son titre foncier. Auprès du banquier le crédit se prend à plusieurs, le banquier prend au passage son dessous de table mais l’emprunteur rembourse seul le crédit.

Ceux qui ont rangs et noms et ont menacé la quiétude politique du Prince sont des cibles de choix. Loin de nous au PDC la moindre velléité de vouloir prendre leur parti mais nous disons qu’il existe une « cinquième colonne » de « prévaricateurs invisibles ». La « cinquième colonne, l’ennemi de l’intérieur existe » comme disait le général franquiste Mola.

Il faut identifier, débusquer, porter accusation contre la « cinquième colonne des prévaricateurs invisibles » quel que soit leur niveau dans la hiérarchie politico-administrative si on veut réellement assainir le pays ou alors déclarer une amnistie générale au profit de tous. Mais au PDC nous doutons fort que les citoyens camerounais acceptent une amnistie générale pour tous ceux qui ont aidé à vider les caisses de l’Etat camerounais. Il faut dénoncer ces hommes qui ne sont ni affublés de noms connus, ni porteurs de visages célèbres. Il faudrait identifier tous les prévaricateurs quel que soit leur rang dans le RDPC et dans la nation camerounaise.

Au PDC nous n’avons rien à nous reprocher malgré les discours tendancieux de quelques-uns qui répandent de fausses rumeurs sur le compte de Louis-Tobie Mbida. S’il existe un seul fait avéré de détournement de fond public me concernant ou quelque autre fait de corruption lié à ma personne, j’attends que cela me soit signifié officiellement et que mon accusateur se montre à visage découvert. Je n’ai absolument rien à me reprocher.


Fête

A quoi peut avoir servi tout cet argent détourné est la question que judicieusement nous nous posons.

Au PDC, nous observons que cet argent a d’abord servi, tout simplement et banalement, à faire la fête. Le baptême du petit dernier est célébré comme un mariage. La première communion est un festin grandiose, devenir ancien de l’église est une occasion d’inviter toute une province, l’enterrement de la vieille mère au village, que les copains et les collègues en ville ne connaissaient même pas, est célébré comme la coupe d’Afrique des nations. Le deuil et les funérailles deviennent des moments de démonstration de force et de puissance. Le nombre d’usines et d’entreprises privées génératrices d’emploi et de croissance n’a pas augmenté. Ces hommes n’ont même pas eu l’intelligence ou la décence de créer des sociétés écrans qui auraient pu à postériori masquer leur méfaits. Convaincus d’impunité, ils ont défié toute la nation sans honte ni vergogne.

Ils s’achètent et importent des véhicules nombreux et hors de prix dans un pays où ils n’ont construit que quelques milliers de kilomètres de routes bitumées en cinquante ans d’indépendance au détriment des machines agricoles ou de machines outils qui auraient pu être des facteurs de développement.

Fesse

Au passage, ces hommes épousent à grand bruit en énième noce, cette jeune fille devenue mûre, ronde et dame qui leur avait dit non quand ils étaient encore inconnus et pauvres. Dans la foulée, ils deviennent polygames et époux de quatre ou cinq femmes afin de prouver à tous, qu’ils sont devenus riches et puissants. Ils cassent les mariages d’hommes avec lesquels ils ont grandi pour asseoir leur suprématie dans le milieu, le village ou le département et détruisent les foyers de certains de leurs collaborateurs qui leur résistent.

Par souci de discrétion plusieurs préfèrent s’accorder des maîtresses dans différents quartiers de la ville et souvent à l’étranger. C’est le repos du guerrier en mission à Paris où ailleurs dans le monde. Les diplomates camerounais sont transformés, contraints et forcés, en pourvoyeurs de femmes aux hommes du RDPC en mission à l’étranger.

Pour de nombreux camerounais, surtout pour tous ceux là qui estiment « détenir le pouvoir et être aux affaires » toute citoyenne de sexe féminin entre 18 ans et 60 ans qui n’est ni leur mère ou leur sœur est d’abord « une fesse » bonne à consommer. Il ne faut surtout pas dire : « les fesses » cela fait sale, médical et grossier. Il ne s’agit pas non plus de la femme terme noble et générique intouchable et protégé.

La « fesse » : douce, onctueuse et lourde, objet de concupiscence et de désir, signe extérieur de richesse, assouvissement de fantasmes, expression d’une gourmandise lubrique et d’un appétit sexuel inextinguible, coûte cher au Cameroun et aux camerounais.

Des tombereaux de FCFA ont été gaspillés à perte pour ce seul motif. Souvent vieux et fatigués et mêmes plus jeunes et bien entraînés, ces hommes dépensent des sommes folles pour entretenir « la belle » et se réserver ses attentions exclusives. Des immeubles sont construits, des gardes robes constituées, des voyages offerts à travers le monde et j’en passe. Des familles parallèles et illégitimes sont logées, nourries et blanchies aux frais de l’Etat. Au lieu de parler de détournement de fonds publics, il faudrait parler de dilapidation des deniers publics. Le drame c’est que chaque année qui passe, une génération nouvelle de jeunes filles arrive sur la scène, d’autres disent sur le « marché » et au fur et à mesure que les « anciennes gloires » vieillissent et se flétrissent, elles sont remplacées voire « jetées » au profit des plus jeunes et le cycle infernal continue.

Football

Les camerounais sont fous de football. C’est le « hobby » le moins cher et le plus sain que peuvent se permettre le plus démunis. Le football au Cameroun est trans-partisan. Toutes les classes sociales se retrouvent et communient dans le football. Il ya de nombreuses années, de vieux chiffons enserrés dans des lanières de chambres à air taillées dans de vieux pneus étaient suffisants pour fabriquer un ballon. Les enfants poussaient ce ballon artisanal avec passion et enthousiasme. Sur le chemin de l’école, ils jouaient au ballon à en perdre le souffle. Ils devenaient des as du dribble en jouant au football entre de vielles carcasses de voitures le long des routes. Ils évitaient les ornières et les nids de poules, ils passaient outre les frondaisons et les crevasses dans les quartiers populaires, tout en gardant leur ballon artisanal au pied. Ceux qui avaient 7 à 10 ans, comme moi au milieu des années soixante à Yaoundé n’oublieront jamais le stade de l’hippodrome, sur l’emplacement de l’actuel Hôtel de ville et de la CNPS. La foule était tellement nombreuse qu’il y avait plus de monde hors du stade que dans le stade de l’hippodrome.

Je me rappelle encore du grand drame qui s’y était produit quand une tribune s’écroula à l’hippodrome faisant de très nombreuses victimes. Les camerounais de ma génération ont grandi au rythme d’Oryx et de Diamant de Douala, de Canon et de Tonnere de Yaoundé, de Foudre d’Akonolinga, de Tarzan d’Obala, de PWD de Bamenda, de Panthère de Bangaté. Mbappé Léppé était plus connu que les membres du gouvernement et les députés pourtant il n’avait jamais joué à l’étranger. Mvé, le grand capitaine, l’homme du Ghana, après le terrain de foot reprenait tranquillement, voire humblement sa place de censeur au Lycée Général Leclerc. Les jeunes adolescents que nous étions, allions lui serrer la main entre deux cours. Il s’arrêtait, nous disait bonjour, toujours affable et avec le sourire. Assako, Ndo, Akono, Ndongo, Kaham, Tchebo, Maga, Manga Onguene et après eux Roger Milla, Roger qui n’oublie jamais un nom, un visage toujours simple et aimable, Abega Théophile, Tokoto, Nkono, Tataw, Kana et Omam Biyik, Kunde et j’en passe ont été de grandes stars mais la différence entre ces stars d’avant les années 2000 et les stars actuelles, à en croire les articles dans la presse nationale, réside dans leur rapport à l’argent. De nombreux jeunes camerounais rêvent aujourd’hui de devenir footballeurs comme d’autres avant eux rêvaient de devenir médecins, avocats, ingénieurs, enseignants, journalistes, cadres administratifs, menuisiers, charpentiers, maçons, électriciens, conducteurs de trains, policiers, gendarmes, pompiers ou militaires etc. Nombreux sont les jeunes obnubilés par le football qui restent au bord du chemin et souffrent le martyr en Europe et dans le reste du monde. Le football en lui-même n’est pas un fléau : c’est l’usage surtout qu’en font aujourd’hui certains camerounais qui est à plaindre.

Le football est « politisé », il est devenu le seul sujet abondamment traité dans les médias, en des termes où, encore une fois, l’argent autour du football est le principal sujet. Que gagne les joueurs, que reçoivent-ils comme primes, que gagne les entraîneurs, qu’elles sont les dernières frasques des footballeurs, combien a été détourné à la Fecafoot?

Le chef de l’Etat, si ce n’est Luc Sindjoun, a découvert le « Lions spirit ». Dans la lettre du 3 novembre 2009, il nous le rappelle. Certaines personnes se disant bien informées nous expliquent que le chef de l’Etat attendait la victoire des « Lions » et une certaine euphorie dans la nation pour annoncer sa candidature aux élections présidentielles, sachant que la majorité des camerounais ne la souhaite pas.

Bref il est fait un usage éhonté, abusif et détourné du football au Cameroun, dont la conséquence est que l’équipe de football camerounaise qui est pourtant crainte et respectée tant en Afrique, qu’en Europe et dans le reste du monde, n’arrive plus à se concentrer sur l’essentiel c’est-à-dire gagner des matches, continuer à faire la fierté des camerounais et de l’Afrique comme naguère en 1992 en Italie.

Que l’Etat Camerounais se contente de financer le sport sans interférences politiques, sans manigances et sans arrières pensées. Laissons le football aux camerounais et au plaisir des joueurs et il brillera de nouveau de tous ses feux.

Forfaiture

La forfaiture et la démission sont la caractéristique du RDPC et de plusieurs décideurs au Cameroun. Ils déclarent forfait devant le premier obstacle, face aux efforts qu’exige de développement. Ils refusent de livrer le moindre combat ou la plus petite bataille pour changer le Cameroun en mieux. Ils évitent de prendre la moindre initiative dans le cadre des attributions qui sont les leurs. Ils ont peur « de faire des erreurs» et de se faire remarquer négativement. Alors dans le doute, ils se croisent les bras et attendent que « les choses passent ». Cela s’appelle aussi le pourrissement de la situation. L’attentisme et l’expectative sont devenus un mode de gestion permanent dans la nation. Certains qualifient avec raison cette attitude d’inertie. La nation est engluée dans l’immobilisme avec pour conséquence un coup de frein net au développement.

Forfanterie

La forfanterie qui est illustrée par la frime et la vantardise se rencontre dans les rangs de ces mêmes hommes. Nombreux de ces camerounais sont passés maîtres dans le paraître. Ils vivent au-dessus leurs moyens, mènent un train de vie toujours plus tapageur et bruyant au grand dam de la république et de leur propre famille lorsque s’écroule leur château de cartes construit à grand renfort d’esbroufe. Ces hommes sont entre autres, les plus dangereux, car tout changement de régime politique entraînera obligatoirement la fin de leur supercherie. Ils s’accrochent et servent bec et ongles le régime RDPC sans que personne ne prenne garde à eux parce qu’ils n’ont jamais été ministres, directeurs généraux, députés ou maires. Ces hommes sont gris et ternes mais ils sont pires que la teigne.

Fourberie

La fourberie se recèle chez tous ceux – là qui savent ce qui se passe, qui voient se détruire le pays, qui assistent à des exactions sans broncher, qui sont complices par leur silence, qui connaissent les dossiers explosifs, qui écoutent aux portes et comprennent ce qui se déroule et ne veulent rien dénoncer parce qu’ils ont un avantage à préserver, une carrière à construire, des frais de scolarité à payer pour leurs enfants à Paris, Londres ou New-York. Ces hommes vivent avec nous, rient avec nous, mangent à nos tables mais sont les mêmes qui tissent des pièges autour de nous pour empêcher le changement en traitant tous ceux parmi nous qui sont honnêtes et sincères dans leur combat pour l’alternance, de vendus et de traîtres. Ces hommes n’ont qu’un but : briser la dynamique de l’alternance qui est désormais en marche.

Le RDPC le sait : sans coup férir, si les élections sont libres et démocratiques, face à une opposition bien structurée, cohérente et présente sur l’ensemble du territoire national, les élections sont perdues pour le parti au pouvoir. Au PDC nous disons que si effectivement l’opposition est bien structurée, malgré un code électoral insatisfaisant et un « Elécam » imparfait le RDPC va perdre les prochaines élections.

Les 7 fléaux du Cameroun sont : le fric, la fête, la fesse, le football, la forfaiture, la forfanterie et la fourberie.

Le PDC demande aux cadets sociaux de 2010, Camerounais jeunes et moins jeunes d’éviter ces écueils et de faire mieux que leurs aînés sociaux en tournant le dos à ces sept fléaux.

Louis Tobie Mbida,
Président National du PDC, 10 février 2010


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