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        Note de la rédaction : Le titre de cet article est relatif à une série 
        d'enquêtes effectuée par le Quotidien Le Jour concernant des meurtres commis au 
        Cameroun sur des personnalités de l'Eglise catholique (du Cameroun).
 L'article posté ci dessous est le troisièmede cette série. Vous pouvez consulter 
        le premier :
        
        assassinat du curé Joseph Yamb de la paroisse de Mandoumba en 1983
 et le secondMgr Jean Kounou, le martyr de la ville cruelle
 
    
        Il est 14 heures ce mardi 5 août 2008, à notre arrivée dans l’immense camp qui 
        était encore, jusqu’à la nuit du 02 septembre 1991, l’appartement de Mgr Yves 
        Plumey.  Une phrase célèbre du cardinal Christian Tumi  barre le frontispice de 
        l’appartement du défunt : « Acceptons la mort brutale de monseigneur comme 
        une grâce pour l’Eglise dans le nord Cameroun » 
        
 A  la terrasse, un jeune assis à même le sol, avec un chapelet de prière et un 
        autre à 10 m de son alter ego, sur une moto de marque Honda. Les lieux sont 
        gardés par les membres de la fondation du défunt, sous la direction de sœur 
        Nicole. C’est au sein de cet immense domaine de l’Eglise catholique que vivait 
        Yves Plumey. Dans ce chalet en retrait de tout bruit du centre ville de 
        Ngaoundéré, prière et méditation sont les seuls mots d’ordre.
 
 Quelques mètres plus loin, le foyer de charité est désert. Deux religieuses y font 
        le ménage. Sur la vie et la mort de l’homme d’Eglise, les avis sont les mêmes : 
        son œuvre restera à jamais éternelle. Pour Joseph Mouafo, fidèle catholique,  «        Mgr Plumey n’est pas mort ; il est avec tous les fidèles qui composent les 
        enfants de Dieu dans le nord Cameroun. »
 
 Le 03 septembre 1991, Mgr Yves Plumey, évêque du diocèse de Ngaoundéré à la 
        retraite, est sauvagement assassiné dans sa maison à Marza, à sa résidence du 
        quartier Hauts plateaux, au lieu dit Petit Séminaire, à Ngaoundéré. Selon la 
        rumeur qui circule alors, il était détenteur d'informations délicates. Les 
        premières enquêtes ont révélé que Mgr Yves Plumey est mort par étranglement. 
        Cette même enquête a permis de mettre la main sur trois présumés assassins de 
        l'Archevêque Emérite de Garoua : son gardien, son chauffeur et le beau-frère de 
        ce dernier. Déférés à la prison centrale de Ngaoundéré, au motif d’assassinat ou 
        de complicité d’assassinat de Mgr Plumey, les présumés assassins n’ont toujours 
        pas été jugés.
 
 
 
 
    
                A l’époque, la disparition tragique de Mgr Yves Plumey est apprise alors que 
        l’Eglise catholique célèbre son centenaire au Cameroun. Lancées le 8 décembre 
        1990 à Marienberg, première mission catholique fondée par les pères Pallotins en 
        1890, les festivités devaient se poursuivre dans l’ensemble des 17 diocèses, 
        pour connaître leur apothéose avec la cérémonie de clôture à Yaoundé, le 8 
        décembre 1991. Malheureusement, cette célébration sera entachée par l’assassinat 
        d’une figure emblématique de l’histoire de l’Eglise catholique du Cameroun. 
        
 Depuis, aucune lumière n’a été faite sur la mort tragique du pionnier de 
        l’évangélisation du Cameroun septentrional et d’une partie du Tchad. Et la même 
        question se pose de savoir qui a tué ce vieillard qui ne pouvait plus faire de 
        mal à une mouche.
 
 Né le 29 janvier 1913 à Vannes en France, Yves Plumey est ordonné prêtre dans la 
        congrégation des Oblats Marie Immaculée (strong>Omi) le 29 juin 1937. 
        Il arrive au Cameroun le 16 août 1946 pour créer la mission Tchad-Cameroun. En 
        sa qualité de Préfet apostolique, Yves Plumey conduit le premier contingent des 
        missionnaires de sa congrégation, pour l'évangélisation du Nord-Cameroun.
 
 Entre 1946 et 1955, il occupera tour à tour les postes de préfet apostolique de 
        Garoua, vicaire épiscopal et évêque de Garoua. Il est nommé archevêque en 1982. 
        Le  17 mars 1992, il renonce au gouvernement pastoral. Entre temps, il aura 
        fondé, entre autres, un grand centre d’instruction et d’éducation, le collège 
        Mazenod de Ngaoundéré d’une capacité de 1500 élèves qui contient une chapelle, 
        une aumônerie, une bibliothèque et des aires de jeu.
 
 Source :  Le Jour
 
 
 
 
 
 
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