Le chef de l’Etat camerounais a rarement été autant au centre de l’actualité au Cameroun ; si d’habitude, le nom de Paul Biya est évoqué dans un contexte politique où l’opposition cherche à confronter le président actuel et à la mettre dos au mur, c’est autour des universitaires que les débats font rage.
Au centre des débats, un texte de soutien au président de la République signé par plusieurs centaines d’enseignants des universités. Professeurs et étudiants ont donc confronté leurs idées lors de conférences-débats organisées à l’université de Yaoundé I.
Pour les partisans du président actuel, la liberté d’expression au Cameroun autorise chaque citoyen à rédiger des motions de soutien et à encourager le candidat de son choix, fut-il Paul Biya, en exercice depuis près de 30 ans aujourd’hui. Dans l’autre camp, on a dénoncé une manipulation de l’opinion par des campagnes pouvant porter à croire que la communauté étudiante camerounaise était satisfaite de la politique actuelle, ce qui n’était pas le cas.
« Les universités font face à divers problèmes qui ne sont pas pris en compte. Le dernier conseil universitaire a eu lieu en 1982 et depuis lors plus de conseil. Les motions devraient pointer les problèmes des enseignants», a souligné Owona Nguini, professeur de sciences et de sociologie politiques.
D’un autre côté, il a été reproché de céder facilement à ce que beaucoup considèrent de la part de Paul Biya comme une campagne électorale avec les caisses de l’état : promesses d’universités, d’hôpitaux, bourses ou gratuité des frais d’hôpitaux, de nombreuses mesures pharaoniques pas forcément viables et coïncidant avec l’arrivée des élections présidentielles ; beaucoup d’étudiants ont déploré le fait que les enseignants s’apparentaient aux militants du Rdpc pour obtenir moult avantages.
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