Aucune compagnie ne dessert le grand nord
L’information n’est pas encore officielle, mais Le Messager la tient de sources concordantes. A partir de ce jour, la compagnie privée de transport aérien Elysian Airlines, la seule à couvrir la zone septentrionale après la faillite de Camair (Cameroon Airlines) et le désistement – pour cause de taxes exorbitantes – de Nacam (National Airways Cameroon), ne pourra plus survoler le ciel du grand nord. Les premières révélations lient cette cessation d’activités sur le nord-Cameroun aux ennuis que rencontrerait en ce moment Air Leasing Cameroon, compagnie qui loueraient des aéronefs à Elysian Airlines. Comme publié dans Le Messager n°2607 du 07 mai 2008, le décollage des aéronefs de cette compagnie dont Yves Michel Fotso est l’un des actionnaires, est désormais soumis à l’autorisation de la présidence de la République.
Mais des sources introduites dans les milieux aéroportuaires à Garoua soutiennent que "le certificat de navigabilité de Elysian Airlines est arrivé à expiration il y a une dizaine de jours. A partir de ce mardi, le nord ne sera plus couvert. Les conditions de renouvellement sont draconiennes ". Les mêmes sources indiquent que le dernier vol de cette compagnie en direction de Douala a eu lieu le dimanche 25 mai 2008. A bord, un passager Vip (Very important personnality), en l’occurrence Cavaye Yéguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale. Les conséquences de l’arrêt de la desserte du septentrion sont inestimables, notamment sur le plan économique. Les touristes et autres investisseurs pourraient être réduits à subir le calvaire du train entre Yaoundé et Ngaoundéré s’ils veulent rallier Garoua ou Maroua. Elysian Airlines effectuait des vols sur le grand nord trois fois par semaine (mardi, jeudi et dimanche) à des prix particulièrement inabordables pour le Camerounais moyen. 175.000 Fcfa en classe économique et 285.000 Fcfa en première classe.
Préalables techniques
Les passagers à destination du sud du pays broyaient du noir ces derniers temps pour embarquer. Exemples : à Garoua, le 1er mai 2008, des passagers ayant dûment réservé leurs places à bord ont été remplacés sans raisons valables par des joueurs de l’équipe B de Coton sport de Garoua en partance pour Bamenda. Le 3 mai 2008, rebelote. Près de trente personnes sont débarquées de l’avion au profit des footballeurs de l’équipe A de Coton sport qui se rendait au Maroc en vue de livrer un match de Champion’s League. Une vingtaine de passagers vont manifester en vain devant les guichets d’Elysian. De tels exemples surabondent. Dans les dédales de l’Aéroport international de Garoua, des "démarcheurs" écument pour extorquer d’importantes sommes d’argent aux voyageurs (ayant pourtant réservé leurs places) afin que ces derniers ne soient pas recalés à l’instant fatidique.
Plus grave, l’état technique des aéronefs de Elysian Airlines ne rassure guère. Le 13 mai dernier, deux pneus d’un avion de cette compagnie sont crevés à l’atterrissage à Maroua. Le pire a été évité de justesse, apprend-t-on. Les passagers à destination de Douala ont dû attendre pendant 6h de temps pour le décollage. Une situation similaire s’est produite à Garoua en avril dernier. L’on en est à se demander où sont passés les contrôles auxquels devrait procéder l’Autorité aéronautique. Après le célèbre crash de Mbanga Pongo, cette défaillance est dans tous les cas intolérable. Le renouvellement du certificat de navigabilité de Elysian Airlines devrait, croient savoir nos sources, dépendre de ces préalables d’ordre technique.
Source: Le Messager
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