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Le peuple ploie sous le poids de la vie chère
(16/07/2008)
Cameroun: Depuis les émeutes de Février 2008 au Cameroun,les prix des produits de grande consommation n’ont cessé de grimper.
Par Joseph Roland Djotié
La vie continue d'être chère à Douala avec le silence coupable du gouvernement.
La vie continue d'être chère à Douala avec le silence coupable du gouvernement.
Leur inactivité depuis quelques temps laisse penser que la fatigue et le découragement auraient eu raison d’eux. Et qu’en est-il du Délégué provincial du Ministère du Commerce pour le Littoral ? On ne le voit plus pratiquement sur le terrain. Au lendemain de son installation à Douala,il s’était pourtant montré très actif . On se souvient de ses sorties fracassantes dans les médias à Douala avec notamment la saisie et vente aux enchères des marchandises appartenant à certains commerçants véreux de la capitale économique.

Mais après, plus rien. Entre temps,les commerçants bouffent les pauvres consommateurs à toutes les sauces. Sur les comptoirs à Douala,des prix sont affichés . Mais une fois à l’intérieur des boutiques, ce sont d’autres qui sont pratiqués. Quelle galère ? Pour les consommateurs,la situation est on ne peut supportable. Le prix des produits tels que le riz,le poisson,la farine de froment,le ciment, qui font partie des produits de première nécessité ayant bénéficié de la clémence ( ?) du Chef de l’Etat,n’a toujours pas baissé. Pourtant,des accords entre le Ministère du Commerce et les gros importateurs des filières riz,poisson,farine de froment ont été signés. Que se passe-t-il donc ? La question mérite d’être posée,surtout par ces temps où les prix ne font que grimper.

L’inflation

Sur le marché, le sac de farine qui coûtait 12.000 francs Cfa coûte maintenant 20.000 francs Cfa. Raison pour laquelle, les boulangers ont annoncé ces derniers jours l’augmentation du prix du pain. Il coûte actuellement 150 francs et pourrait coûter 175 ou 200 francs désormais. Ce qui n’est pas pour arranger les choses. Car depuis que la baguette du pain est passé de 100 à 150 francs, elle ne contient pratiquement plus de mie. Le pain de 150 francs consommés par les couches pauvres n’est qu’une sorte de « semblant de pain »,sans saveur et de mauvaise qualité. Tous les ingrédients qu’utilisent en principe les vrais boulangers sont éliminés dans la chaîne de fabrication. Malgré les mesures répressives ( ?) des autorités, rien n’a changé. L’important ici, c’est de gagner. Au finish c’est le pauvre consommateur qui subit. Dans les différents marchés de Douala, ce jeudi 09 Juillet 2008, à savoir Sandaga, Déido Bépanda Dakar, Bonamoussadi, Ndokotti, Nkololoun, pour ne citer que eux-ci, notre reporter a pu palper du doigt les réalités du terrain. Les prix des produits de première nécessité ont partout connu une impressionnante inflation. Au marché Déido, le régime de plantain moyen que l’on pouvait s’offrir à 3000 francs coûte désormais 4500 francs Cfa. Ce qui signifie qu’un doigt de plantain revient à 150 francs (non mur). Selon Madame Joséphine Nya, « la banane coûte aussi cher que le plantain : 7 doigts à 100 francs, alors qu’en 2004 c’était 6 doigts de banane à 25 francs ». Autrefois considérée comme étant la nourriture des pauvres, elle est désormais un luxe pour les moins nantis. Le régime de plantain mûr de grande taille coûte 10.000 francs au marché de Bonamoussadi. « Trop cher », affirment les ménagères rencontrées sur les lieux.

Dans le même marché, les pommes de terre,le macabo,l’igname, coûtent les yeux de la tête. « Ne mangent plus le macabo qui veut mais qui peut », martèle Jean-Paul, revendeur de vivres frais dans ce marché. Un tas de six tubercules de macabo se vend ici à 600 francs tandis que le tas d’ignames, du fait de sa taille (plus longues), coûte plus cher qu’avant : 1500 francs pour le tas de quatre maigres ignames. D’autres produits à de l’arrachide ou du mais coûte excessivement cher. La boîte est passée de 75 francs Cfa à 200 francs Cfa. Interrogés,les commerçants affirment que cela est procoqué l’ouverture de la frontière dans le Nord du pays,où les commerçant nigérians sont prêts à payer trois ou quatre fois le prix de la marchandise. « Il y en a qui parfois sont arrêtés par la police, mais ils déboursent facilement 300 ou 500 francs Cfa par sac. Imaginez l’argent qu’ils peuvent récolter sur un total de 200 ou 300 sacs de mais ou d’arachides», raconte alors Paul Tchientcheu, revendeur d’arachides au marché de Bépanda. Un tour dans les boutiques de Déido, Bonamoussadi, New-Bell, Dakar, permet de constater que les prix sont affichés sur les sacs de riz : 16500, 17500, 19500 et 23000 francs Cfa le sac en fonction des qualités. Des prix qui ne peuvent être bénéfiques que pour ceux des consommateurs capables de s’offrir un sac de riz. Etant donné que la boîte (en lieu et place du fameux « verre » de la Délégation provinciale du Commerce du Littoral) avec laquelle se détaille le riz coûte 125,150,175 et 200 francs respectivement. Les différentes catégories de riz trouvées ici sont d’origine thaïlandaise,chinoise,vietnamienne etc. Où est donc passé le riz camerounais, cultivé à Ndop ou dans le Nord ? Pas du tout visible sur le marché. Beaucoup se demande même si ça existe encore. Pourtant, on sait que le Cameroun produit 80.000 tonnes de riz et importe plus de 400.000 tonnes de l’extérieur. Ce qui implique qu’il faudra des efforts titanesques pour combler le déficit.

Quant au sucre, le sac de 50 kg se vend à 24500 francs Cfa par rapport au mois précédents,tandis que le paquet de sucre en morceau est passé de 550 à 700/800 francs Cfa,en l’espace de trois ans. Quant au poisson,il est toujours cher sur le marché : 750/800 frs Cfa le kilogramme. A preuve,il suffit de demander le prix d’un poisson braisé le soir dans les coins chauds de la ville pour s’entendre dire « 900,1000 ou 1200 frs Cfa ». Le même poisson (le maquereau), il y a quelques mois , coûtaient respectivement 500,600 et 800 francs à la braise. Sans oublier que le poisson fumé qu’utilisent les ménagères des zones rurales est encore plus cher qu’avant. Trois maigres poissons fumés se vendent au détail sur le marché à 200 francs. Dans les campagnes,où le gibier est devenu rare et la chasse contrôlée,il devient rare de préparer avec le poisson. Et du coup,on s’est habitué à manger sans viande ou poisson,devenu un luxe pour les villageois. « On prépare comme ça . Et le jour où découvre un tas de champignons c’est la fête »,déclare Marcelline qui est en vacance à Douala. Elève à Matom dans la Sanaga Maritime, province du Littoral,elle ajoute que ‘on peut prépare failement des semaines au village sans goûter le poisson’.

Le silence du Gouvernement

La semaine dernière, le Président Paul Biya a signé un décret sommant les Cimenteries du Cameroun (CIMENCAM) de s’abstenir quant à une nouvelle augmentation du prix du ciment. 5.500 francs Cfa le sac sur le marché local (selon les prix de CIMENCAM) et parfois 7500 francs Cfa à cause de sa rareté (occasionnée par les spéculateurs ?), le ciment est désormais hors de portée. Son inaccessibilité pour les consommateurs est insupportable. Et ce n’est pas en revoyant son prix à la hausse que les Camerounais vont sauter de joie. C’est sans doute pourquoi, l’ayant compris,le Chef de l’Etat s’est montré un peu dur avec cette structure. Car depuis quatre ans, elle augmente à sa guise le prix du précieux produit, sans que le Gouvernement ne réagisse. Il a fallu que les émeutes de Février éclatent pour que l’on comprenne que le peuple ploie sous le poids de la misère et ne supporte plus sa lourde charge. Au nom de l’ajustement structurel l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Pays Pauvres Très Endettés ( des termes compliqués pour le bas peuple),les citoyens ont supporté toute sorte d’inflation : l’eau, l’électricité, le riz, le poisson, l’huile de palme,,la banane,le carburant, les tôles,le fer,le gaz, le ciment, le loyer, les fruits, le maïs, le sucre, le lait, la farine etc. Du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest,il n’ya pas un seul citoyen qui n’a pas contribué pour que le pays puisse atteindre le fameux point d’achèvement.. On se souvient d’ailleurs de la fameuse tournée de l’ancien Ministre de l’Economie et des Finances à travers le pays. Polycarpe ABAH ABAH, alors au sommet de sa gloire, était même venu à Douala où il avait réuni toutes les forces vives à la Maison du Parti de Bonanjo pour leur dire que les retombées ne devaient pas tarder et qu’il fallait encore fournir de petits efforts.

Aujourd’hui, il est évident que les retombées ce n’est pas pour maintenant. Dans les chaumières, on est fatigué de se plaindre,et c’est à peine qu’avec 2000 francs on peut faire une banane malaxée. Pourtant le Cameroun produit la banane et récolte environ 240 milliards de Tva sur son exportation. Du côté des revendeuses communément appelées « bayams sallam »,on explique que la banane et les autres vivres venant des coins de brousse sont chers à cause des frais de transports « qui ne blaguent pas ». Les transporteurs eux nous renvoient vers l’Etat. Et le Gouvernement,lui, soutient que c’est la chute du dollar qui est à l’origine de la chereté du carburant. Pourtant,on sait que le Cameroun tire des bénéfices considérables de cette situation étant donné que le barril a récemment atteint les 145 dollars US. Avec près de 990 milliards de francs Cfa récoltés dans la production du pétrole par an,il revient à l’Etat de faire maintenant des efforts. Le peuple a longtemps fait des sacrifices, retroussé les manches, travaillé et rêve à présent d’une vie meilleure,et cela est possible dans le Cameroun d’aujourd’hui.



Source: Camerounlink


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