« Je suis sincèrement reconnaissant au président de l’Assemblée nationale et au ministre Grégoire Owona. C’est grâce à leur implication et leur médiation dans cette affaire douloureuse que mon passeport, qui m’a été confisqué illégalement, a pu m’être restitué. J’exprime aussi toute ma gratitude aux médias qui ont pu maintenir l’opinion publique en éveil, pour que la pression soit intense face aux auteurs de cet acte liberticide ». Ainsi s’exprimait hier en début d’après-midi l’honorable Jean Michel Nintcheu. Peu avant de rejoindre ses camarades à l’hémicycle pour la séance d’ouverture de la session parlementaire de juin 2008. Le député du Social Democratic front (Sdf) venait ainsi de rentrer en possession de son passeport. C’est le ministre délégué à la Présidence, chargé des missions avec les assemblées qui le lui a remis.
On se souvient que c’est au moins de février dernier que les responsables de la police nationale de la province du Littoral lui avaient retiré cette pièce. Quelques jours après les émeutes dites de la faim. L’honorable Jean Michel Nintcheu, qui est aussi président provincial du Sdf pour le Littoral, et vice président du groupe parlementaire de ce parti à l’Assemblée nationale, avait alors été bloqué à l’aéroport international de Douala, alors qu’il s’apprêtait à effectuer un voyage vers l’Europe. Et depuis, toutes les tentatives de rentrer en possession de son passeport sont restées vaines.
Quelques temps après, les responsables du Sdf apprendront des sources policières que ce passeport avait été transmis à Yaoundé. Précisément, à la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre). Après la session de mars 2008 qui a vu l’adoption de la modification constitutionnelle, cette affaire avait fini par fortement émouvoir les députés du Sdf. Au point que ceux-ci avaient décidé, d’un commun accord de boycotter la session parlementaire qui s’est ouverte hier. Il était même prévu un sit-in des députés du Sdf, avec leurs écharpes tricolores accrochées, devant le siège de la Direction générale de la recherche extérieure, sis au quartier du lac. Face aux effets néfastes que pouvait avoir cette action sur l’image de la démocratie camerounaise, le président de l’An, Cavaye Yeguié Djibril et Grégoire Owona ont décidé d’agir.
« C’est ainsi que vendredi 6 juin 2008, le ministre Grégoire Owona m’a téléphoné pour me demander de venir à Yaoundé pour aller rencontrer le directeur général de la Dgre. Ce que j’ai fait ce lundi 9 juin 2008 », explique l’honorable Jean Michel Nintcheu. C’est ainsi qu’il a donc été reçu pendant deux heures de temps lundi dernier par Bienvenu Oubelabout, le directeur général de la Dgre. C’était en présence du président du groupe parlementaire Sdf, l’honorable Banadzen Joseph.
« Il m’a fait comprendre que si j’étais venu le voir depuis le mois de février, il aurait pu régler le problème. Je lui fais comprendre que le passeport m’avait été retiré de manière pas normale. Je suis député de la nation. J’ai droit à des égards, du fait de mon immunité parlementaire de la part d’une institution républicaine comme la police. Il m’a compris. Et la conversation qui était tendue au départ s’est achevée dans une cordialité appréciable », explique le député Sdf élu dans le Wouri. En tout cas, Jean Michel Nintcheu ne rentrera pas néanmoins sur le champ avec son passeport. Toutefois, promesse lui sera faite par le Dgre que ce document lui sera restitué par l’entremise du ministre Grégoire Owona.
Source: Le Messager
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