Un communiqué parvenu hier au Messager et signé du président fondateur du Groupe le Front, Peter William Mandio, affirme qu’ils ont été interpellés le 10 février 2008 à Zoétélé dans la province du Sud.
A en croire M. Mandio, ils y étaient dans le cadre d’une enquête sur les signes extérieurs de richesse de certaines personnalités originaires du département du Dja et Lobo dont Zoétélé est un arrondissement. Cette localité a en effet “ vu pousser de nombreux châteaux appartenant à certains hauts commis de l’Etat. ” Le chef du service politique du Front indique que ce travail d’enquête ne concerne pas seulement les personnalités de Zoétélé ; il s’étend à toutes les personnalités soupçonnées de crimes économiques contre l’Etat et dont les maisons – en propriété – constituent un élément de suspicion.
Seulement, “ arrivés en face de la résidence du ministre délégué à la présidence de la République en charge de la Défense, Rémy Ze Meka, nos collaborateurs seront interpellés par un lieutenant qui assure la sécurité des lieux et conduits immédiatement à la brigade de gendarmerie de Zoétélé pour une opération musclée de torture et d’interrogatoire ”, révèle le communiqué de Peter Mandio. C’est donc de Zoétélé qu’ils auraient atterri à Douala en passant, comme l’indique le communiqué, par Yaoundé.
Des sources proches de la gendarmerie indiquent qu’ils ont été ainsi été inquiétés parce qu’ils voulaient filmer la résidence du ministre Ze Meka. Or, affirment-ils, en vertu du droit à l’image, ils ne devraient filmer qu’après une autorisation expresse du ropriétaire : ce qui n’a manifestement pas été fait. Ils assimilent cela à de l’espionnage pour des fins inconnues. Non, rétorque-t-on dans les milieux de la presse à Douala. “ Si c’est comme cela qu’il faut procéder, c’est qu’aucun journaliste ne ferait son travail. Or l’enquête suppose des éléments osés, puisés à bonnes sources pour être sûr de ce que l’on démontre. C’est simplement ce qu’ils ont voulu faire ”, soutient-on. Un travail d’autant plus appréciable, selon certains journalistes, que Jean Bosco Talla et son collaborateur n’ont pas voulu avancer des allégations, sans éléments de preuve tangibles.
Le travail du Front se situe dans la perspective d’une contribution des médias à la lutte contre la corruption et, surtout, le détournement de fonds publics. Que le directeur délégué du Front soit interpellé dans ce cadre, conforte les journalistes de cette publication sur le fait que le pouvoir cherche à écraser la presse afin qu’elle se taise sur les détournements opérés sur le dos des citoyens. Actuellement, les reporters du Front redoutent une perquisition du siège de leur journal, voire de leurs domiciles respectifs. Ils interpellent les forces vives du pays afin qu’elles ouvrent les yeux sur les cas abus commis sur les reporters qui ne demandent qu’à faire leur travail.
Source: Le Messager
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