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Le Dg de la Cename activement recherché
(04/04/2008)
Cameroun (Opération Epervier): On n’a pas encore mis la main sur lui. Pourtant, les éléments de la Sûreté nationale sont à ses trousses.
Par Franck Essomba

Pourtant activement recherché, le directeur général de la Centrale nationale d’approvisionnement des médicaments essentiels (Cename), une structure stratégique sous tutelle du ministère de la Santé publique, reste introuvable. Dans ses services, on affirme qu’il est en congé. Mais certaines sources le disent à l’étranger.
Ce qui est sûr, c’est que le Dr. Taousse Oussoumanou a quitté son bureau jeudi de la semaine dernière. Mardi 1er avril, des policiers sont arrivés au siège de la Cename et ont demandé à le rencontrer. Face aux tergiversations du vigile, ils ont forcé l’entrée. Une fois à l’intérieur, des cadres les ont effectivement rassuré que le directeur général était absent. Les flics ont foncé chez lui, mais là aussi il n’était pas présent. De source policière, il devait faire partie du collège des responsables des services sous tutelle (comités nationaux de lutte contre le sida ; le paludisme ; la tuberculose ; …) interpellés à la suite de l’ex-ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono.

Les cadres de la Cename affirment ne rien savoir du motif de la traque du Dr. Taousse. Mais cette opération provoque des réminiscences sur des supposées casseroles qu’il traînerait derrière lui. La presse l’a plusieurs fois accusé de tripatouillages financiers avec la complicité de l’ex-Minsanté. Des tripatouillages relatifs : premièrement au management des stocks de médicaments, deuxièmement à la gestion des subventions et la distribution des produits, et troisièmement à l’achat et à la qualité des médicaments mis sur le marché.

Gestion des stocks et subvention

La constitution des stocks de démarrage de la Cename il y a une dizaine d’années s’est faite avec l’appui de nombreux organismes dont l’Union européenne et la GTZ (coopération allemande). Ces stocks devaient être écoulés avec une marge grossiste d’environ 20%. Suite au renouvellement, trois ou quatre fois pas an, les provisions devaient croître d’au moins 30% chaque année, les frais généraux de l’entreprise (personnels, structure, …) étant pour l’essentiel assurés par l’Etat. Le gouvernement a ultérieurement renforcé les capacités de la structure qui, plus tard, a bénéficié des fonds Ppte. On devait ainsi non seulement avoir des médicaments grand public abondamment disponibles, mais également progresser vers la réduction maximale des coûts. Or les populations ne ressentent pas véritablement cet impact. Question : comment tout cela a-t-il été géré jusque-là?

La subvention du médicament constitue aussi un point d’interrogation sur la gestion du Dr. Taousse. Le cas du paludisme est assez illustratif. Pour le traitement de cette maladie, le ministre de la Santé publique a recommandé la combinaison Arthémeter – Luméfantrine. Par une note officielle, il a prescrit aux médecins des hôpitaux publics d’administrer le Coartem produit par Novartis. Quelques temps après, l’on a appris que le gouvernement ainsi que d’autres organismes avaient subventionné ce produit. Le Coartem qui se vend à 5.000 Fcfa en pharmacie devait être cédé à 600 Fcfa dans les hôpitaux. Au cours des sorties publiques, Urbain Olanguena Awono avait rassuré que le médicament serait disponible. Mais dans les hôpitaux, l’on constate souvent des pénuries et, régulièrement, ce produit subventionné est vendu au marché noir à 1000 Fcfa.

Là aussi, l’on estime qu’il y a un flou qu’il faudrait clarifier : le niveau réel de la subvention, le contrat (tacite ou explicite) avec Novartis, la gestion des stocks, … Certains spécialistes du médicament estiment que rien n’obligeait le ministre de la Santé à préférer le Coartem alors que la combinaison Arthemeter – Luméfantrine est tombée dans le domaine du générique. Il suffisait, selon ces derniers, de passer la commande chez un génériqueur et économiser ainsi beaucoup d’argent à réinvestir pour réduire la souffrance du peuple.

Des intermédiaires aux fortes commissions

Par ailleurs, la traçabilité des achats de la Cename révèle que cette centrale commande des médicaments chez des gens qui ne sont pas des fabricants. Il s’agit d’intermédiaires qui négocient l’intégration du circuit de la Cename à des taux de commission très élevés dont une bonne partie est reversée aux responsables de la Santé publique. Cela renchérit les coûts du médicament qui, arrivé par des voies peu sécurisées, est contrôlé par le Laboratoire national de contrôle du médicament (Lanacome). Des experts affirment, pourtant, que ce laboratoire est obsolète. C’est ainsi que pendant longtemps, la Cename a vendu au public des médicaments sous dosés. Nystatine est un cas d’école.

Pour ces motifs et bien d’autres, certains observateurs croient que le Dr. Taousse devrait aujourd’hui être aux côtés d’Olanguena et des autres pour s’expliquer. Quitte à ce qu’il convainque que ses actes de gestion sont irréprochables.

Amadou Ali protège-t-il le Dr. Taousse ?

Ainsi, la police cherche encore le Dr. Taousse, directeur général de la Centrale nationale d’approvisionnement des médicaments essentiels (Cename). Un document Internet, diffusé par une personne morale (Justice pour tous) se présentant comme une association de magistrats, dénonce le vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Amadou Ali, en ce qu’il aurait averti le concerné de ce qu’il devait être interpellé. Grâce à cette information, le Dg de la Cename se serait enfui. Selon cette association, Amadou Ali donne un très mauvais exemple dans le cadre de la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics au Cameroun.

Aussi, suggère-t-elle au gouvernement de lancer un mandat d’arrêt international contre le directeur général. C’est à cette condition que l’on pourrait se rapprocher de l’idéal de “ justice pour tous ”.

En l’absence d’éléments de preuves probantes, cette information devrait évidemment être prise avec des pincettes. En attendant la réaction d’Amadou Ali qui serait bienvenue pour faire écouter sa part de vérité, certains pensent qu’il pourrait s’agir d’une cabale contre le vice-Premier ministre que l’on veut à tout prix discréditer. Quoi qu’il en soit, Le Messager reste en éveil, dans le dessein de faire éclater la vérité.



Source: Le Messager


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