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Le Cameroun veut lutter contre l'exploitation illégale du bois
(07/03/2012)
Le Cameroun a intensifié la répression des exploitants illégaux pour conserver les ressources forestières et combattre les changements climatiques
Par Elias Ntungwe Ngalame

Philip Ngole Ngwese, ministère des forêts et de la faune a récemment annoncé la suspension des licences de 27 sociétés qui n’ont pas respecté la législation dans le secteur de la forêt. « Cette décision interdit à ces sociétés d’exercer des activités liées à l’exploitation des forêts, le transport et l’exploitation du bois, et les produits semi-finis », a annoncé le ministre dans une déclaration.

« Cette décision vise à mettre un peu d’ordre dans l’exploitation des forêts au Cameroun, pour assurer la durabilité des ressources forestières, et pour protéger l’environnement des effets des changements climatiques », a-t-il ajouté.

L’exploitation illégale des arbres est vue comme ayant contribué à la déforestation alarmante au Cameroun, qui d’après les membres du ministère rend le pays vulnérable aux effets des changements climatiques, en contribuant à la modification du calendrier pluvial dans la région.

Le Cameroun possède une portion significative du bassin du Congo, le deuxième écosystème forestier mondial, derrière la forêt amazonienne. Près de la moitié du Cameroun contient des forêts, avec 6 des 10 provinces en contenant.

Pourtant, plus la région forestière du Cameroun a baissé de plus de 13% entre 1990 et 2005 à cause de l’exploitation commerciale, l’agriculture et la recherche d’essence, d’après le Centre mondial de surveillance.

Le directeur des forêts, Samuel Ebia Ndongo a déclaré qu’il était urgent que le gouvernement entérine des actions plus agressives parce que parce que beaucoup de sociétés avec des licences ont refusé de respecter la loi et ont commencé des récoltes illégales entre autres violations.

« L’exploitation illégale est un facteur contributif à la déforestation et aux changements climatiques, ainsi qu’à la perte de biodiversité. Elle crée des conflits pour les ressources, au manque de ressource des communautés locales et indigènes, à la corruption et aux conflits armés et des pertes de revenus pour l’Etat et les communautés locales », a déclaré, Ebia Ndongo.

D’après des experts environnementaux, la déforestation constitue 20% des causes des émissions des gaz à effet de serre dans le monde, et la plus large cause dans les pays en développement. Pour Ebia Ndongo, cela explique pourquoi il y a eu des efforts aux Nations Unies pour réduire les émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts dans les pays en développement.

Il a par ailleurs ajouté que le gouvernement avait déjà mis sur pied des programmes pour combattre la déforestation illégale et avait été au centre d’importantes initiatives pour la gestion à long-terme des forêts et écosystèmes du Bassin du Congo.

Un accord trilatéral avait été établi via la Commission des forêts d’Afrique centrale entre le Cameroun, le Gabon et le Congo (Brazzaville) pour protéger 14.6 millions d’hectares de forêts dans la région. Le Cameroun avait par ailleurs créé la zone de conservation tri-nationale du Sangha avec le Congo et la République centrafricaine.



« Tous ces efforts étaient dirigés vers la gestion durable des forêts et le combat contre les changements climatiques », a déclaré Ebia Ndongo. Le Cameroun a aussi signé des conventions internationales et des accords liés à la protection des ressources forestières. A travers un accord de partenariat pour le renforcement de la loi sur les forêts, la bonne gouvernance et les échanges avec l’Union Européenne, le Cameroun s’était engagé à retirer le bois illégalement extrait des forêts de sa chaine de production vers les pays de l’Union européenne.

D’après des chiffres du ministère du commerce et de l’industrie, le Cameroun exporte 60% de son bois brut vers la Chine, et 80% de son bois traité vers les pays de l’Union européenne. Malgré ces mesures, les abus dans l’exploitation des forêts ont continué en toute impunité, d’après des membres du ministère.

Jules Pauline Essono, directrice du centre de promotion de bois, l’une des sociétés qui a perdu sa licence d’exploitation, a critiqué la corruption du gouvernement dans ce secteur.

« Il y a de nombreux goulots d’étranglement administratifs, et la procédure pour ne serait-ce qu’obtenir une licence est lourde de corruption et de discrimination. La situation n’est pas meilleure dans les autres secteurs. Jusqu’à ce que ce fléau soit éradiqué, ce sera l’anarchie », a-t-il déclaré.

D’après des observateurs, le taux annuel de déforestation d’1% est extrêmement élevé et démontre les abus qu’il y a eus depuis des années.

Samuel Nguiffo, secrétaire général du Centre pour l’environnement et le développement, une ONG camerounaise, a appelé le gouvernement à agir, estimant que la route était longue pour endiguer la dégradation de l’environnement et les effets du changement climatique.

« Les exploitations légale et illégales des forêts contribuent toutes les deux aux changements climatique ; ça a été scientifiquement prouvé à travers les années. La déforestation, particulièrement en Afrique tropicale, est l’une des sources principales de émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine », a-t-il déclaré.

Le directeur du Centre mondial agro forestier pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, Zacherie Tchoundjeu, a déclaré que la gouvernance dans le secteur des forêts était une inquiétude globale était la raison pour laquelle de nombreuses initiatives aux niveaux global, régional ou sous-régional avaient été lancées pour créer un dialogue international sur le commerce et l’exploitation illégaux du bois.

« La décision du gouvernement de sanctionner l’exploitation illégale des forêts est une étape louable pour renforcer la gouvernance dans un secteur qui a été assailli par la corruption, corruption ayant mis en échec les efforts initiaux pour infléchir la déforestation », a affirmé Tchoundjeu. Il a aussi exprimé le besoin d’assurer la durabilité des forêts à travers la sensibilisation sur la gouvernance, le plantage d’arbres et la promotion de l’agro forêt.


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