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Le calvaire des parents des détenus
(14/03/2008)
Devant les tribunaux, les familles essuient des fortunes diverses. Plusieurs ont cessé toute activité pour suivre le sort qui sera réservé aux leurs, arrêtés comme manifestants.
Par Mathieu Nathanaël Njog

Depuis dix jours, les tribunaux de première instance de Bonanjo et Ndokoti à Douala ont renvoyé toutes les audiences ordinaires pour se consacrer à celles “ spéciales ” des présumés manifestants interpellés lors des revendications violentes qui ont paralysé le Cameroun du 25 au 29 février 2008. Dix jours de galère et de calvaire pour des parents qui ont les enfants, frères et proches interpellés depuis le premier jour des soulèvements puis déférés par devant ces tribunaux à partir du 1er mars dernier.

Pour beaucoup de parents c’était la fin du suspens entretenu par la recherche d’un fils, frères ou un mari qui n’a pas regagné le domicile depuis le début de ces soulèvements sociaux. “ C’est ici au tribunal que je découvre mon fils. J’ai parcouru les commissariats et brigades de gendarmerie de Douala Vème en vain ”, affirme Mme N. Jeanne. Pendant ce temps, d’autres négocient avec les éléments des équipes mixtes des forces armées, polices et gardiens de la paix, réquisitionnées pour les escorter afin de vérifier si leurs enfants se trouvent dans l’un des différents convois qui viennent de la police judicaire et de la prison centrale de New-Bell.

C’est le début de la souffrance pour plusieurs parents. On a vu pendant plusieurs jours des mères d’enfants étaler des pagnes et passer la nuit dans la cour du Tpi de Bonanjo. D’autres suivent tous les procès jusqu’à la fermeture des audiences, jusqu’au petit matin, dans l’espoir de voir leurs enfants appelés devant la barre. Et souvent en vain. “ Je suis là tous les jours, hier (mardi ndlr) encore je suis partie d’ici à minuit lorsque le juge a décidé de poursuivre les audiences le lendemain et mon frère n’était toujours pas passé devant la barre ”, déclare Gisèle sœur aînée d’un prévenu. Pour une mère c’est plus dur. “ Chaque jour, je dois venir lui donner à manger en pleine audience. Je ne peux même pas lui adresser la parole. J’espère que ce supplice va prendre fin”, indique Maman Pauline.

Soulagement partiel

Sur le visage d’autres parents, se lit un soulagement parcellaire, celui de voir leur enfant ou frère jugé. “ Je suis là pour mon frère, c’est lui qui est en ce moment dans le box. Comme vous suivez, il a été arrêté alors qu’il revenait de l’aéroport où il travaille ”, avoue Chanceline, suivant avec attention le procès de son frère. C’est aussi le cas de ce père qui refuse de décliner son identité, mais dont le verdict du procès de son fils a été placé en délibéré en cours d’audience. “ C’est au commissariat du 1er arrondissement que j’ai découvert mon fils le jeudi 28 février.

Jusqu’ici, on ne m’a pas permis d’avoir de contact avec lui. Tout ce qui m’est permis c’est de lui apporter à manger, ce que je fais tous les jours ”. En effet, Ngognou Elvis, 18 ans est fils aîné d’une famille de cinq enfants. Il est un jeune bachelier de la session de juin 2007. Ses parents (commerçants de poissons et de légumes) ne pouvant pas supporter les frais universitaires lui ont confié une caisse de cigarettes. Lundi 25 février alors qu’il se lance dans les artères de la ville, il est agressé par les manifestants, son commerce emporté. Sur le chemin du retour et larmoyant, il est embarqué par une patrouille de police.

Devant la barre, il est inculpé de coaction de destruction, vol et d’attroupement sur la voie publique avec trois autres prévenus. Curieusement chacun de ses acolytes a été interpellé individuellement sur des lieux différents. Et le père de conclure. “ Je remercie les avocats qui ont défendu mon fils. Personnellement je ne l’aurai pas fait, car, je n’ai pas d’argent à leur payer. Si j’ en avais, mon fils fréquenterait”.



Source: Le Messager


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