Dimanche dernier, 18 mai, le ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense,
Rémy Ze Meka, était absent lors du repas de corps offert par le général de division Nkoa Atenga, chef d’état-major de l’armée de terre, à l’issue des répétitions en vue du défilé du 20 mai. Ce qui a fait dire à l’un des officiers supérieurs de l’armée présent à ce cocktail, que « cette absence est en contradiction avec la tradition au sein de notre armée ». Un autre officier a cependant affirmé que le Mindef avait reçu un coup de fil « important », sans doute en rapport avec la coordination du défilé militaire. Selon lui, l’urgence commandée par le service justifie l’absence de Remy Ze Meka au domicile du patron de l’armée de terre. « Le ministre était bel et bien présent lors du show aérien de lundi à la base aérienne ! », ironise notre source.
La polémique ouverte sur un incident provisoirement clos, est pourtant le prolongement d’une série d’informations ayant commencé à circuler autour du Mindef samedi 18 mai. En effet, une folle rumeur s’est répandue au Cameroun et à l’étranger à travers Internet, faisant état du limogeage, ce jour-là, du patron de la Défense, en même temps que celui du délégué général à la Sûreté nationale, Alain Edgar Mebe Ngo’o. Le vrai faux décret de Paul Biya n’a été lu nulle part, au moment où des personnalités de la République se voyaient tout de même obligées de se rapprocher des journalistes, des correspondants de la presse étrangère notamment, pour soutenir que « les décisions du chef de l’Etat vont tomber d’un moment à l’autre ».
Qui a donc intérêt à faire prospérer la rumeur sur des sujets dits sensibles ? Nul ne peut le dire avec précision. Le Jour a néanmoins appris qu’il y avait une coïncidence étrange entre certaines audiences privées du président Biya à Mvomeka’a et le début de la rumeur du week-end, tout comme d’autres rumeurs, à l’instar de celles sur les arrestations manquées de certains directeurs généraux des sociétés d’Etat. Ce qui fait dire à une source militaire que « tout est orchestré au sommet de l’Etat ».
Un mélange de vérités et de mensonges, entre les bruits de remaniement ministériel dont le « draft » est à l’avance balancé à la presse, les arrestations programmées puis déprogrammées et les décrets manqués. La présence du ministre Rémy Ze Meka et celle de Alain Edgar Mebe Ngo’o à la tribune d’honneur au boulevard du 20 mai à Yaoundé hier mardi, ne met pas un terme au feuilleton, qui garde encore tout son secret.
Source: Le Jour Quotidien
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