Des cas pouvant laisser penser à une épidémie recencés à l'extrême-nord du Cameroun
Près de 160 cas sont signalés à ce jour dans les différentes formations sanitaires de Maroua avec à la clé deux morts. Si l’on prend en compte la réticence des populations des zones rurales à fréquenter les formations sanitaires sauf dans les cas très graves, on peut aisément imaginer que le nombre de cas non signalés et de personnes qui meurent hors des formations sanitaires est plus important que les chiffres actuels ne le révèlent. Les cas signalés sont donc loin de refléter la réalité et la menace d’épidémie de rougeole est réelle. On peut même craindre le pire, surtout que la période de canicule qui se situe entre les mois de mars et avril de chaque année est favorable à la prolifération de cette maladie infantile.
Dans les cas signalés, les foyers les plus importants sont circonscrits dans les aires de santé de Dougoy, Djarengol-Kodek, Domayo I et II, Lopéré et Ouro Tchédé. D’autres données des formations sanitaires disséminées à travers la région de l’Extrême-Nord sont en ce moment en traitement afin d’établir des statistiques globales. Les autorités sanitaires tentent tant bien que mal de contenir cette épidémie qui est loin d’avoir livré tous ses chiffres. « On n’est pas encore arrivé au stade de méga épidémie, mais les cas signalés sont significatifs d’une simple épidémie », précise Marcelin Nimpa, le chef d’unité du programme élargi de vaccination (Peg) à la délégation régionale de la Santé publique pour l’Extrême-Nord.
Selon lui, son équipe s’active à renforcer la prise en charge des cas en mettant sur pied un dispositif de veille et un système de surveillance pour que les nouveaux cas soient rapidement signalés. Même assurance de la part du délégué régional de la Santé publique qui dit mettre tout en œuvre pour limiter la propagation de la maladie et prendre efficacement en charge tous les malades. Dr Dave Etienne Mevoula Onana confirme que « nos équipes sont à pied d’œuvre pour la prise en charge ».
Mobilisation
Au-delà de ces efforts qui appellent à plus de mobilisation du personnel médical pour une riposte plus appropriée qu’une simple prise en charge habituelle, beaucoup reste à faire. « On pourrait par exemple opter pour la sensibilisation des populations pour éviter de nouvelles contaminations et susciter en elles l’habitude d’aller dans les formations sanitaires en cas de contamination dès les premiers symptômes. Encore qu’il faut savoir qui connaît ces symptômes de la rougeole. On peut aussi organiser dans la foulée des campagnes de vaccination pour limiter la propagation de la maladie, ce d’autant plus qu’on se rapproche de la véritable période pro rougeole », conseille un infirmier en service à l’hôpital régional de Maroua. « Nous sommes conscients de l’épidémie et nous nous activons pour la prise en charge des malades. Pour le moment, en dehors des deux décès signalés, la situation est sous contrôle et nous comptons mieux faire pour éviter la progression de la maladie au stade de méga épidémie », tente de rassurer Dr Joseph Dayang, le chef de service de santé du district de Maroua Urbain.
Source: Le Messager
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