C’est avec un profond émoi et une vive consternation
que le Comité Exécutif du CODE vient d’apprendre l’assassinat le 07 janvier à
Ebolowa, dans des conditions non encore élucidées, de Mme Marthe Ekemeyong,
veuve du héros national camerounais, Félix Roland Moumié, empoisonné en novembre
1960 à Genève par les services secrets français.
Le CODE tient d’abord à adresser ses plus sincères condoléances à la famille de
Mme Ekemeyong-Moumié et à toute la famille nationaliste camerounaise, dont a
fait partie toute sa vie, Mme veuve Moumié.
Le Comité Exécutif du CODE exprime sa reconnaissance et rend hommage à cette
grande dame, révélée à la jeunesse camerounaise et africaine par le film « L’Assassinat de Félix Moumié – l’Afrique sous contrôle », réalisé en 2005 par le
suisse Franck Garbely et dans lequel Mme Marthe Moumié appelait les jeunes à une
prise de conscience politique à partir d’un apprentissage profond de l’histoire
mouvementée et tragique de leur pays. Mme Marthe Moumié a publié en février 2006
aux Editions Duboiris, un livre intitulé « Victime du colonialisme français : Mon
mari Félix Moumié », dans lequel elle relate le combat et l’assassinat du
président Moumié et revient sur les terribles massacres de l’armée française
contre les nationalistes camerounais entre 1955 et 1970 au Cameroun.
Mme veuve Moumié symbolisait l’engagement des femmes camerounaises et africaines
contre le colonialisme français et pour les indépendances. Elle reste donc un
exemple pour les générations actuelles de femmes, très souvent en rupture avec
le combat citoyen ou politique.
Les circonstances de sa mort interpellent le CODE, qui exige du régime
anti-nationaliste et néocolonial RDPC-Biya de faire toute la lumière et de dire
la vérité sur cet odieux assassinat. Le CODE appelle par ailleurs tous les
militants progressistes et tous les camerounais patriotes à maintenir une
véritable pression sur le régime afin que cette lumière soit effectivement
faite. Il est hors de question de laisser de tels assassinats se perpétrer, en
plein 21ème siècle, sans aucune réaction. Pour sa part, le CODE
s’engage à contribuer dans toute la mesure de ses capacités, à la recherche de
cette vérité.
Que Mme Marthe Ekemeyong-Moumié repose en paix, et que la terre lui soit légère.
Le combat dans lequel la mort l’a trouvée est résolument repris par ses enfants
et ses petits-enfants que nous sommes. Le CODE rappelle une fois encore son
engagement ferme à œuvrer au triomphe des idéaux de ce combat. Et nous
vaincrons, pour sa mémoire, pour celle de son mari et de tous les nationalistes
et patriotes tombés au combat, pour le peuple africain du Cameroun.
Dr Moïse ESSOH
Secrétaire Exécutif du CODE
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