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La justice américaine déboute un accusé
(12/06/2008)
Roger Tchoufa poursuivi pour avoir contribué au détournement de 3,5 milliards de Fcfa accusait la banque de rupture abusive de contrat.
Par J.B Ketchateng

Comme dans la pure tradition judiciaire anglo-saxonne, le dispositif de la décision rendue mardi 10 juin par la District court of Columbia à Washington –et non dans le Maryland comme nous l’indiquions dans notre édition de mardi- résume de manière dépouillée l’ordre de la cour. L’écriture mise en relief donne raison aux défendeurs que sont le Crédit foncier du Cameroun et subséquemment l’Etat du Cameroun, tandis que les plaignants Mbi Group et Atlantic Group sont déboutés de leur demande.
La lecture de la décision révèle que les plaignants reprochaient au Crédit foncier d’avoir abusivement rompu un contrat de prêt qui allait permettre la construction d’un millier de logements sociaux dans la banlieue de Yaoundé, à Olembe. Au soutien de leur accusation, Mbi et Atlantic Group ont même estimé qu’ils subissaient à travers la fin de leur contrat, les conséquences de leur refus de corrompre des autorités camerounaises !

Des détails croustillants comme le rôle d’entremetteur qu’aurait dû jouer Joseph Edou, l’ancien patron de la banque, en vue de convaincre Mbi et compagnie de payer des dessous de table aux autorités camerounaises, sont mis en exergue par la décision du juge. Selon les accusateurs en effet, c’est son opposition à la corruption qui a coûté son poste au directeur général du Crédit foncier débarqué le 13 septembre 2005. Pourtant, la cour le relève également, le Crédit foncier du Cameroun a présenté ses arguments pour dire combien le contrat passé entre Atlantic Group et le Crédit foncier était sorti du cadre réglementaire, parce qu’il avait notamment dépassé le plafond des prêts que la direction pouvait accorder sans l’aval du conseil d’administration.

Un argumentaire que l’on avait déjà écouté à maintes reprises dans le procès des détournements de deniers publics au Crédit foncier qui se déroule depuis 2006 devant le tribunal de grande instance du Mfoundi. Dans ce procès, le projet immobilier d’Olembe II auquel le juge américain fait allusion a été désigné par le procureur de la République comme la plus grosse part du gibier que constituaient les prédations sur les fonds du Crédit foncier.

Comme dans une curée où ils seraient les chevaliers partageant les produits d’une chasse, Joseph Edou, l’ex-DG et d’autres membres de la direction, André Booto à Ngon, l’ancien président du conseil d’administration sont aujourd’hui encore obligés de répondre de l’utilisation de 3,5 milliards de francs Cfa décaissés de la banque de l’habitat pour un projet qui a fait long feu, d’après l’accusation, les maisons n’étant pas sorties de terre.
A Olembe II, dans la banlieue de Yaoundé un millier de logements sociaux auraient en effet dû être construits par l’entreprise sud-africaine Group Five. Cependant, selon le procureur, l’emprunteur, Atlantic Group, qui faisait venir au Cameroun son partenaire le Group Five, a reçu l’argent mais ne s’est pas exécuté.

Au contraire, le prêt aurait servi à l’achat d’un immeuble à Douala, d’une villa dans le très huppé quartier Bastos à Yaoundé, etc.
Poursuivi comme son épouse et sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Roger Tchoufa s’est bien gardé de venir répondre aux juges camerounais et a porté plainte contre le Crédit foncier pour rupture abusive de contrat. C’est en effet aux deux injonctions d’arrêt des travaux de l’actuelle direction du Crédit foncier qu’Atlantic Group attribuait, devant les tribunaux camerounais, l’inexécution des maisons, alors qu’à la banque on estime que les travaux n’avaient point atteint le niveau des décaissements réalisés.
Mais avec cette décision de la justice américaine, l’argumentaire de la défense de M. Tchoufa, dont nous n’avons pas pu rencontrer l’avocat hier, va devoir se reconstruire. Bien que les plaidoiries devant le tribunal de grande instance du Mfoundi qui juge cette affaire tirent vers leur fin.


Source: Quotidien Mutations


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