Les véhicules de l'agence Le Car, située à Yaoundé
Cette gare existe depuis les années 60 selon divers témoignages. Selon cet accord, tous les cars doivent exclusivement consommer le carburant de la Texaco. A l’arrière de la station, à côté de l’école maternelle du parc Repiquet, la gare routière d’Obala quotidiennement n’abrite pas plus de deux voitures, hormis les cars en provenance de la cité de la Lékié.
" Obala ! Obala ! grand frère, c’est pour Obala ? ", demande un convoyeur à un monsieur qui vient de descendre d’un taxi. Non loin de là, un groupe composé de chauffeurs, de " chargeurs " et de convoyeurs, tente de résoudre un problème de dispute de sacs, entre deux chauffeur qui ne devraient pas être là. Dans le souci d’organiser les services de transports dans la capitale, la communauté urbaine de Yaoundé a demandé aux chauffeurs de quitter la station service pour Olembé.
Surpris ces derniers ont décidé de procéder à un système de contournement de la décision. " Suite à la décision de la communauté urbaine, nous avons fait recourt à une stratégie. A savoir, stationner certaines voitures au marché des poulets, environ trois cars ; une majorité à Nlongkak et deux cars ici à la gare. Après avoir fait le plein des cars ici, suivent ceux du marché des poulets qui est une cachette pour nous. J’appelle le chef de gare de Nlongkak, pour qu’il m’envoie les véhicules ", déclare le " chef de gare " M Ndzana, chauffeur. Selon un autre chauffeur Ambroise Eloundou, " la communauté urbaine nous demande de partir d’ici pour Olembé. Mais à Olembé, il n’y a pas de site aménagé, ni de lieu fixe. Je crois que dans le plan d’urbanisation, on ne déplace pas une gare routière pour un lieu inconnu dans un quartier. Qui nous dit, qu’une fois à Olembé, cette même commune ne viendra pas nous chasser de nouveau ".
Certains chauffeurs préfèrent se garer devant le parking qui fait face à la Chambre d’agriculture. S’étant habitués au stationnement anarchique de la gare routière, ils stationnent leurs véhicules sans tenir compte des autres automobiles. " J’ai eu de la peine à sortir mon véhicule hier soir, à cause d’un car mal stationné. Il faut que le chef de gare régularise et sensibilise ses confrères, sur leur lieu de stationnement. ", affirme un automobiliste. " Si nous partons d’ici, nous perdons une grande partie de nos clients. Quant aux confrères turbulents, chacun est responsable de ses actes ", rétorque par contre un chauffeur.
En attendant, l’ambiance demeure pareille à la gare routière d’Obala, où vendeurs et badauds s’activent autour des cars en chargement. Assis sur des parpaings un groupe de jeunes gens, comme à l’accoutumée, discute et interpelle des passantes pour des déclarations d’amour. A cela, s’ajoute un parfum d’épices de chez nous, qui mélangé à celui du carburant et de la fumée qui provient du ronflement des cars, rend l’air lourd. Dans cette ambiance de ronflement de voitures, de musique, et de querelles intempestives, la circulation des hommes et des biens n’est pourtant pas dérangée.
Source: Quotidien Mutations
|