Il était presque deux heures quand cette fillette, accompagnée de certaines de ses connaissances se donnait en spectacle au lieu dit petite mission de New-town. Ce ne sont pas ses cris, ni ses figures gymnastiques exécutés comme un épileptique qui étaient faits pour calmer le désarroi de plusieurs parents qui s’échinaient en vain pour calmer les ravages de “ Kitoko ”, de vin rouge et de “ castel ” sur cette gamine. Elle qui avait déjà, dit-on, été violée par des garçons qui devaient l’accompagner à son domicile, lequel aurait été trouvé barricadé.
Du coup, cette situation a révélé à plus d’un l’ampleur de la débauche et de laisser-aller qui règne à Kribi, sous le silence complice de l’administration. Une situation devenue un moteur d’échec scolaire, d’immoralité, d’amoralité et d’inconscience. Chaque petit événement, la moindre petite fête, se transforme dans la cité capitale de l’Océan en agapes d’une solennité déconcertante.
Trio infernal
Que ce soit la fête de noël, de nouvel an, du 8 mars, ou même le saint patron du jour, la cité balnéaire vibre officiellement au rythme des bières, de la musique et du sexe. Voilà le trio magique qui fait des ravages dans la cité balnéaire. Les Kribiens ont la culture de la fête tant bien que la vue de ces petits enfants âgés entre 07 et 14 ans, s’embrassant en plein carrefour ou s’exprimant avec une grossièreté hors norme n’émeut plus personne, même pas les nombreuses autorités de Kribi qui tournent la tête de l’autre coté de la route pour faire semblant de ne pas voir toute cette débauche programmée et sans cesse grandissante à Kribi.
Certaines de ces autorités ne se privent pas de se livrer à la chasse aux mineurs, embusquées dans un coin du bar et argumentant leurs victimes avec leurs titres qu’ils exhibent avec majesté devant un être qui ne connaît même pas le rôle d’un délégué départemental, d’un chef de cabinet ou même du directeur général d’une entreprise. Ce qu’elles se tuent souvent à expliquer en vain devant des enfants déjà contaminés par le stupre et le dévergondage.
Irresponsabilité
Les parents qui sont indexés restent parfois cois devant ces récriminations. On peut souvent penser que l’autorité parentale est en perte de vitesse à Kribi ou que Kribi est une ville où les parents sont généralement inconscients. Même un jour de fête dont le lendemain ne sera pas férié, ils ne se privent pas de jeter leurs progénitures en pâture dans les rues où la seule loi est celle de l’argent, de la drogue et du sexe à gogo. Ce qui est choquant est le fait de voir souvent ces mineurs errer à des heures tardives et parfois jusqu’au petit matin, pendus aux bras des hommes qui auraient pu être leurs parents. Rares sont pourtant les parents qui s’inquiètent pour leurs enfants au point de venir les chercher au carrefour Kingué, lieu de tous les évènements.
Ceux qui le font ne sont pas généralement de la ville ou sont tous simplement nouveaux dans la ville. Les autres connaissent le modus opérandi. Eux-mêmes sont passés par-là. D’où le libre aller qu’ont leurs gamins qui en usent à fond à chaque occasion. Leur adage favori est “ chaque jour n’est pas dimanche. ”
Source: Le Messager
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