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La baisse des prix joue au ping-pong
(23/04/2008)
L’Agence de régulation des télécommunications et les deux opérateurs du Cameroun peinent à trouver un accord.
Par Brice R. Mbodiam et Patricia Ngo Ngouem

Cette mesure intervenait après les émeutes qui ont secoué le pays à la fin du mois de février dernier. Plus d’un mois après, on constate que le prix de la minute de communication sur le réseau Gsm n’a pas baissé d’un iota, que ce soit chez Orange ou Mtn, les deux opérateurs de téléphonie mobiles au Cameroun.

"Nous avons commencé des négociations avec les deux opérateurs de téléphonie depuis le 15 janvier dernier, avant que le président ne donne des instructions dans ce sens", affirme Jessie Athogo, un responsable en service à la cellule de communication à l’Agence de régulation des télécommunications (Art). Selon elle, il était question au cours de cette réunion de concertation, notamment pour les opérateurs, de faire des propositions allant dans le sens de la réduction des prix des communications. "Seul Mtn a fait des propositions, propositions que nous avons rejeté parce que jugées insatisfaisantes", assure Jessie Atogho.

Du côté de la filiale camerounaise du groupe sud-africain Mtn, un mutisme presque gêné entoure cette affaire. "Nous allons faire une communication publique à cette effet dans les jours à venir", affirme Jean-Melvin Akam, chargé de la communication au sein de cette entreprise. Un e source interne à cette société réfute par ailleurs l’information selon laquelle les premières propositions de Mtn ont été rejetées. "Nos propositions n’ont jamais été rejetées par l’Art", réplique un responsable au service de la communication de Mtn, qui souhaite garder l’anonymat. Bien que les rencontres se soient multipliées afin d’arriver à un consensus commun dans le but de revoir les prix qui consacreraient alors "une baisse simplifiée et homogène" telle que le souhaite l’Art, on observe comme un blocage dans les négociations.

Répondeur…

A en croire l’Art, les opérateurs ont émis des réserves quant à l’application de cette mesure qui doit pouvoir prendre en considération des "paramètres économiques complexes". Ainsi, "l’investissement fait pour le développement des infrastructures de base, la couverture contrastée de l’étendue du territoire, les facilités accordées dans les offres préférentielles de prix au consommateur, l’absence de mutualisation des infrastructures [une convention a pourtant été signée à cet effet entre Camtel, Mtn et Orange en 2007]" sont autant d’éléments soulevés par les opérateurs, lesquels éléments ne permettent pas, sans doute dans l’immédiat, l’application de la prescription faite le 7 mars dernier relative à la baisse des tarifs de communication. Pour l’Art cependant, "les tarifs de l’interconnexion ont connu une baisse qu’il faut répercuter au niveau du consommateur final".

Selon des statistiques avancées par cette structure, "le tarif était de 421 Fcfa la minute en 2001, il est de 167 Fcfa la minute en 2008. Ce qui fait une baisse de tarifs de plus de 50%", preuve que la baisse des prix demandée est possible. Par ailleurs, comment comprendre que ces mêmes multinationales – Orange et Mtn – appliquent des tarifs plus bas dans d’autres pays africains comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, et que les tarifs au Cameroun restent les plus élevés en Afrique centrale ? Telle est la question que l’on se pose également à l’Art. "Ce n’est pas vrai de dire que les prix sont bas en Côte d’Ivoire parce que l’environnement et le contexte ne sont pas les mêmes. C’est même peut-être plus favorable au Cameroun. Il faut aussi dire que le secteur de la téléphonie mobile au Cameroun est le seul secteur où les prix baissent régulièrement", se défend une source à Mtn, sous anonymat.

Du côté de Orange Cameroun, c’est le mutisme total. Malgré le protocole d’interview envoyé il y a deux jours, et des relances au téléphone au cours desquelles des assurances ont été données dans le sens d’une réponse à nos doléances, notre demande d’information est restée lettre morte jusqu’au moment où nous mettions sous presse. "Nous allons vous contacter", a indiqué un responsable du service de la communication au téléphone, juste avant que son portable ne commence à renvoyer au répondeur automatique.

En tout cas, dans ce jeu de ping-pong entre l’Art et les opérateurs de téléphonie mobile, il n’est pas facile de savoir exactement où le bât blesse, les structures se rejetant la responsabilité. Pourtant, il va bien falloir aboutir à un accord "avant le 1er juin prochain, délai auquel nous devons recevoir les propositions de l’une comme de l’autre des parties", affirme-t-on à l’Art, institution dont le souci est de parvenir à une "baisse qui ne soit pas diluée dans les avantages liés aux appels en heures creuses ou de nuit concernant un certain type de clients, ni les “bonus” qui découragent les abonnements et l’achat des cartes prépayées".

Ainsi, la nouvelle "grille simplifiée du tarif des communications" est-elle attendue d’ici le 1er juin. "On peut s’avancer à dire que la baisse sera effective à ce moment. Mais si rien n’est fait à ce moment là, nous mettrons en place le privilège que nous donne le droit", affirme Franck Desalle Enyengue, responsable de la communication à l’Art. Pour l’heure, la structure dit jouer les arbitres et favoriser le dialogue. "La balle est [donc] dans le camp opposé", conclut M. Enyengue.


Source: Quotidien Mutations


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