C'est ce qu'il faut pour dédommager les employés
On a finalement donné la parole à d’autres employés de la défunte compagnie nationale, même si l’essentiel a été dit par le liquidateur. " Je ne veux pas vous mentir en vous donnant une date pour le paiement de vos droits ", a clairement dit M. Bekolo, à l’endroit de ces hommes et femmes qui se sont donnés rendez-vous dans des tenues noires et des brassards de la même couleur.
" Le ministre des Finances s’est engagé à payer vos droits dans les plus brefs délais. Pour cela, il faut trouver 22 milliards et demi de francs Cfa, pour tout le personnel. Soit 21 milliards de francs Cfa pour ceux du Cameroun et 1 milliard et demi de francs Cfa pour ceux de l’étranger ", poursuit-il.
En attendant le paiement effectif de ces droits aux 822 employés, le gouvernement s’est engagé à satisfaire le personnel sur d’autres fronts. D’ici la semaine prochaine, annonce la liquidation, les salaires du mois d’avril 2008 seront payés. Il ne restera alors qu’à payer le salaire de mai 2008, qui reste dû. Par ailleurs, il est annoncé d’autres mesures, qui concernent plus ou moins l’ensemble du personnel. Le cabinet Bekolo & Partners s’engage à soutenir financièrement le groupe de travail des représentants du personnel qui sera amené à se rendre à Yaoundé dans le cadre des concertations avec la partie gouvernementale. Le centre médical restera aussi ouvert au personnel.
Même si les murmures du personnel au moment de la communication de ces informations signifient une inquiétude sur la volonté réelle du gouvernement à payer ces droits à brève échéance, le liquidateur n’a pas manqué de transmettre l’assurance de l’Etat à faire vivre rapidement la nouvelle compagnie Camair.Co. "Or, il n’est pas évident de lancer les activités de Camair.Co sans régler les dettes prioritaires de la Camair. Il s’agit notamment de vos droits, mais aussi de la dette vis-à-vis de l'Association internationale du transport aérien, Iata, de celle vis-à-vis des autorités aéronautiques des autres pays, etc. ", a souligné le représentant de la liquidation. Pour le porte parole du personnel, M. Eyango, " les employés ne sont pas responsables ou coupables de ce qui est arrivé à la Camair. Ceux qui ont pillé la compagnie sont connus". Sans revenir évidemment sur ce management qui a conduit à la banqueroute de la compagnie que l’on a vu arriver.
Depuis février 2008, en effet, la Camair n’a plus d’avions. Le 02 mai 2008, la compagnie est exclue de l’Iata. Son certificat de transport aérien (Cta) lui est retiré le 23 mai. Il fallait alors 15 milliards de francs Cfa pour relancer les activités. Somme qui était presque impossible à réunir. Et au 31 mai 2008, tous les contrats de travail des personnels ont été résiliés. Et c’est finalement à quelques mètres du Dja, cloué au sol à cet endroit depuis quelque temps, que le personnel a fait cet autre deuil de la Camair.
Source: Quotidien Mutations
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