L’opinion publique camerounaise, a longtemps donné le nom de « série C » aux coiffeuses. La lettre « C » désignait alors la coiffure et la couture : deux métiers jusqu’à présent, considérés comme destinés aux personnes qui n’ont pas pu poursuivre de bonnes études. Dès la rentrée scolaire 2009-2010 pourtant, l’esthétique et la coiffure seront officiellement introduites en tant que spécialités à part entière, au même titre que l’économie, l’électricité ou les sciences naturelles par exemple. Dans un premier temps, c’est le Cetif de Ngoa-Ekellé qui servira de site d’expérimentation.
Cette résolution prise par le ministère des enseignements secondaires (minesec), est la résultante du constat selon lequel le métier d’esthéticien-coiffeur est une filière porteuse et à fort potentiel de création d’emplois. Le minesec a de ce fait, décidé de progressivement l’introduire dans les programmes scolaires camerounais. Jusqu’à présent, la formation dans ce domaine était assurée par de multiples centres de formation privés dont l’accès se faisait sur présentation d’un Certificat d’Etudes Primaires (CEP) ou d’un Brevet d’Etudes de Premier Cycle (BEPC). La durée de la formation dans ces centres privés est de 2 ans, soit un an de cours théoriques et un an de stage pratique. En option coiffure par exemple, l’apprenant suit des cours de soins capillaires, tresses, coloration, décoloration, défrisage ou encore coupe de cheveux, en fonction de la spécialité choisie. Pour ce qui est de l’esthétique, des soins corporels, des massages amincissants ou relaxants, des drainages lymphatiques, des soins de visage, des gommages corporels, la pédicure et la manucure sont jusqu’à présent, les notions enseignées aux apprenants, qui se voient délivrer un certificat de fin de formation au terme de leurs études.
Ceux qui suivront désormais cette formation dans les établissements d’enseignement technique professionnel, obtiendront les diplômes de CAP, probatoire et Baccalauréat de l’enseignement technique. Pour ce qui est du personnel formateur, l’on annonce que des partenariats pourront être engagés entre les établissements scolaires et les milieux socio professionnels d’esthétique coiffure. D’autres partenariats entre les établissements scolaires camerounais et français permettront également l’acquisition des équipements nécessaires au lancement effectif de cette formation. Il ne s’agira pas seulement pour ces sujets expérimentaux d’acquérir des diplômes.
Ils devront être capable une fois sur le terrain, de pouvoir également prodiguer des conseils divers : aux personnes qui souhaitent par exemple se blanchir la peau, afin de les en dissuader ou tout au moins d’être capable de présenter les inconvénients d’une telle pratique.
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