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"Je ne suis pas passé à la caisse"
(13/03/2008)
Alors que le débat sur la modification de la Constitution a cours, le Président du Mdr donne sa position sur le toilettage du texte constitutionnel de 1996
Par Dieudonné Gaïbaï

Dakolé Daïssala ne manque pas de se prononcer sur les dernières émeutes vécues par le Cameroun et la non-participation des provinces septentrionales à ces manifestations de rue. Il n'élude pas les questions liées à la dernière hausse des salaires, insuffisante à son sens pour augmenter le pouvoir d'achat des Camerounais. Dans un entretien vérité, Dakolé Daïssala déroule ses positions, ses options.

M. le Président du Mdr, on vous a très peu entendu ces derniers mois, depuis votre départ du gouvernement. Alors que certains évènements auraient du motiver votre prise de parole…
Je vous remercie de me donner l'occasion de me rappeler au bon souvenir de tous ceux qui demandent où est ce que je suis passé, depuis tous les évènements que connaît le Cameroun. Il paraît que tout le monde s'est prononcé et on attendait la réaction du Mdr. C'est l'occasion que vous me donnez de présenter la position du Mdr par rapport à beaucoup d'autres choses puisque les derniers évènements ne sont que le triste aboutissement d'une situation malencontreuse qui était en train de se préparer et qui a peut être surpris la vigilance de ceux qui ne font pas suffisamment leur travail. Ceux qui ignore l'adage selon lequel "gouverner, c'est prévoir". D'entrée de jeu, je dois marquer mon regret par rapport à la survenance de ces évènements ; mon regret par rapport à ce nombre incommensurable des victimes et de morts ; et mon regret enfin par rapport à ce manque de vigilance qui a pu nous conduire à cette triste situation.

Le débat a cours en ce moment sur la modification de la Constitution, mais votre parti jusqu'ici en tout cas n'a pas encore adopté une posture officielle ?
Le Mdr avait déjà ébauché, en devançant tout le monde, quelques réponses, du moins quelques directions de questionnement par rapport à la situation du Cameroun. Quand on a parlé de la modification de la constitution, je crois que beaucoup d'entre vous se souviennent de mon intervention à Equinoxe Tv, qui se trouve dans de mauvais draps me dit-on. Une télévision qui avait eu le mérite dans le temps de bien répercuter mon propos par rapport à la modification de la Constitution. D'autres ont trouvé que j'ai apporté une réponse alambiquée, une réponse anormale. Je me souviens avoir dit que, on a suffisamment abordé ça pour pouvoir se prononcer. Puisque, le truc semblait se préparer par rapport à la grande échéance de 2011. Je dis, jusque-là, c'était des rumeurs. En tout cas, nous ne pouvons pas nous prononcer par rapport à des rumeurs. Et nous ne pouvons pas nous prononcer valablement par rapport à une action menée sur le plan strictement partisan par un parti politique, celui que vous devez deviner.
On attend que l'instance supérieure, les très hautes instances se prononcent. Auquel cas, ça devait faire l'objet d'un débat national. Parce que la révision de la constitution ne peut pas être le fait d'un seul parti politique. La Constitution étant la loi fondamentale, engage donc la destinée de toute la nation. Donc, pas question de ne laisser cela qu'à l'appréciation de ceux qui sont au pouvoir. Les Camerounais, qu'ils soient au pouvoir ou pas, doivent être interpellés par le devenir national, par l'avenir de leurs enfants. C'était notre façon de dire attention. Faut pas se lancer dans une aventure qui serait le fait de quelques privilégiés.

Aujourd'hui, l'autorité suprême s'est prononcée…
Le Président de la République s'est prononcé en faveur de la révision de la Constitution. Nous, au Mdr, nous avons pris notre temps pour pouvoir cerner le problème dans tous les sens, sous tous ses aspects. Je suis en mesure de vous dire aujourd'hui notre position. Nous disons tout de suite, oui à la modification de la Constitution. Mais, attention ! Il faudrait qu'à ce titre là que je vous rappelle que j'ai été membre du Conseil consultatif constitutionnel. Nous avons planché sur un projet qui nous était soumis et qui, biensûr, compte tenu de la composition de ce comité, ne pouvait pas être adopté en l'état. Il nous était demandé d'examiner le projet et de l'élaguer dans les sens d'une meilleure compréhension de notre situation et dans l'essence d'une meilleure appréciation de l'avenir du Cameroun sur le plan institutionnel. Notre copie était rendue. Je crois qu'il a fallu attendre deux ans après pour que ça sorte sur la forme qu'on connaît. C'est-à-dire notre Constitution de 1996 qui décidément comportait de nombreuses lacunes. Si, aujourd'hui, on me dit qu'il faut réviser la Constitution, je dis Amen. Mais il faut savoir à quoi s'en tenir. Qu'on ne soit pas braqué seulement sur l'article 6, alinéa 2.
Nous devons saisir la balle au bond pour dire que cette Constitution doit être adaptée aux exigences de la modernité à laquelle aspire notre peuple. Pourquoi ne profiterions-nous pas de l'occasion pour demander à ceux qui sont chargés de ce toilettage qu'on institutionnalise un mode de scrutin à deux tours ? Nous sommes absolument dans une situation archaïque, dépassée, anachronique. Ce qui résoudrait les problèmes que nous connaissons aujourd'hui. Notamment, ça permettrait aux partis d'organiser des coalitions. Aujourd'hui, on vous dit quand vous faites vos listes, on peut vous disqualifier parce que tel appartient à un autre parti. Ça n'a pas de sens. Vraiment, il n'y a que les bouviers, je ne sais pas d'où, qui peuvent accepter une telle situation. Pourquoi ne pas demander que, permettons-nous un rêve positif, le vote soit obligatoire pour tous les citoyens ? Ce qui nous permettrait de sortir de la situation de discrimination inacceptable, anti-démocratique actuelle, où on fait des inscriptions sélectives. Tantôt sur la base de l'ethnie, de la religion.
Où sommes-nous ? Nous sommes des Camerounais en quête de modernité, capables de suivre le mouvement du monde politique et positif d'émancipation de tous les peuples qui avancent. Mais nous on recule. Autant de problèmes qui sont restés sans solution. A la faveur de cette révision, nous pouvons trouver une solution pour une rénovation institutionnelle qui apporte de l'apaisement dans les esprits et qui ouvre des perspectives heureuses et laisse la possibilité à tous les Camerounais de s'exprimer démocratiquement, sans intimidation par rapport à leur devenir.

Donc vous êtes pour la non limitation des mandats ?
Je crois que c'est faute d'explication que les gens n'ont vu que le problème de la non limitation des mandats. Même à ce titre là, les amis, ne limitez rien. Ceux qui viendront après peuvent très bien limiter. Mais où est le problème ? Ça ne devait pas en tout cas pas nous conduire à la situation que nous avons enregistrée avec des centaines de morts, de victimes, avec tout le lot de rancœurs, de rancunes. Les gens ont trop engrangé pour avoir une appréciation sereine, saine de la situation.
Je renouvelle à ce titre mon grand regret. Il n'y a pas assez eu d'explications, on a laissé la situation pourrir. Et le petit peuple a interprété ça comme une provocation de plus. Et bien sûr, il y a des politiciens, je ne dis pas d'hommes politiques, qui en ont profité pour pouvoir se faire voir. Parce qu'ils n'existent qu'en temps que pêcheur en eau trouble. Ça c'est inadmissible ! Alors que le vrai homme politique doit être capable de projection, doit orienter son action vers la paix, vers le développement de son pays. Mais pas d'applaudir le désordre.
Donc, à ce niveau, le Mdr appelle de tous ses vœux le retour au calme. Que l'autorité de l'Etat ne continue pas à se déliter. Si on est arrivé à ce niveau là aussi, c'est parce que l'Etat n'existe pas. L'impunité s'est investie dans tous les compartiments de notre société. Aujourd'hui, nous en récoltons les conséquences. Il est temps que les gens se ressaisissent et que la Loi s'applique dans toute sa rigueur et de façon juste. Mais pas dans un esprit de vengeance à l'égard de qui que ce soit.

Vous êtes pour la modification de la Constitution, on accuse des personnalités de l'opposition qui comme vous se sont prononcées pour cette option présidentielle d'être passé à la caisse…
Au moins là, vous êtes mes témoins. La caisse, ce n'est pas à Maroua. Je suis ici pour résoudre des problèmes. Je suis dans mon village depuis le 22 décembre. Je ne suis pas passé à la caisse. Si se prononcer favorablement à la modification de la Constitution donne droit de passer à la caisse, dites qu'ils gardent ma part.

Vous décrivez un Etat en déconfiture, mais vous semblez indiquer que la non limitation des mandats est essentielle. N'êtes vous pas en train de souhaiter que prospère un régime qui, en 25 ans si on en croit votre propos, n'a pas pu apporter les réponses appropriées aux problèmes des Camerounais ?
Moi, je vous ai dit que la limitation ou non des mandats ne doit pas être le point focal. Je vous ai dit, au nom de notre parti, tout ce que j'ai énuméré comme possibilité d'ouverture sur un univers institutionnel plus civilisé. Pourquoi pas ? Qu'est ce que ça fait cette limitation. Vous allez supprimer la limitation des mandats aujourd'hui. Mais demain, vous qui êtes encore jeunes, vous allez limiter. Pourquoi voulez-vous donner la possibilité à des politiciens véreux d'envoyer des gens dans la rue, alors que l'homme politique devait faire des suggestions pour qu'on arrive à un toilettage, à une relecture profonde d'une Constitution qui présente quand même des inadaptations. Quand on parle de vacance du pouvoir, par exemple, la loi fondamentale prévoit 40 jours au plus et 20 jours au moins. En 40 jours, vous avez eu le temps de vous égorger, mais pas pour faire des élections sereines.

Pensez vous que l'opposition camerounaise peut être une alternative au régime du Rdpc ?
L'opposition est souhaitable. Elle existe en tant que fantôme. Elle est inopérante. Parce que subjuguée par les égoïsmes des individus qui ont occupé le devant de la scène au moment où il n'était plus possible d'émettre un jugement équilibré en raison du déchaînement des passions. C'est à ce moment là que le Mdr est né. Parce que, contre l'immobilisme des uns et l'extrémisme des autres, nous sommes la 3ème voie, celle de la raison. Et c'est au nom de cette raison que j'interviens aujourd'hui.

Votre parti bat de l'aile. Que vaut encore le Mdr au regard de ses objectifs de départ ?
Ces objectifs de salut national, on ne peut pas les atteindre tout seul. Mais, c'est en conjugaison de tous ceux qui sont moralement responsables, de tous ceux qui ont une vision pour le Cameroun, de tous ceux qui ont une ambition pour le Cameroun en tant que nation moderne offrant à tous ses enfants une possibilité d'épanouissement. Donc, un Cameroun du progrès, du bien et du collectif. Mais, si on laisse le champ libre aux égoïsmes réducteurs pour enfoncer notre pays, les évènements que nous venons de vivre ne seraient qu'un malheureux prélude.

L'augmentation des salaires décidée par le Chef de l'Etat peut-il être le point de départ de la résolution des problèmes que connaît le Cameroun?
Si la situation a dégénéré au point d'enregistrer cette ampleur là. C'est qu'il y a un trop grand nombre de nos jeunes qui sont sans perspective. Il faut créer des emplois. Si on en est arrivé là, c'est qu'il y a un grand nombre de pères de familles qui sont prêts à déserter leurs foyers. Dans le temps, quand on parlait d'abandon de foyer conjugal, il s'agissait des femmes, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui. Faut pas bloquer les salaires. Vous imaginez que les fonctionnaires en situation normale devraient servir de levain pour booster notre économie. Non seulement, nous avons subi deux baisses à hauteur de 75%, mais est intervenue la dévaluation (rires). Vous savez pourquoi je ris ? La dévaluation à plus de 60%, ça vous fait un total de 135% environ de baisse du pouvoir d'achat. Je rigolais parce qu'au moment de la dévaluation du Franc Cfa, j'étais au gouvernement. Maintenant, avec un peu de recul, on peut en parler. On s'est retrouvé en Conseil de cabinet. En ce moment là, notre jeune ami qui était ministre des finances nous disait, on baisse les salaires vous allez voir, on va faire une économie budgétaire.
Ce qui nous permettrait de payer de façon régulière et garantie les salaires des fonctionnaires. La situation nous permettrait par ailleurs de faire face à la dette extérieure. Formidable. Ce jour là, je dis si ce joli scénario n'aboutissait pas, quelle autre parade nous avons ? On a dit Dakolé, il est habitué au pessimisme. Six mois après, on procède à la 2ème baisse des salaires. Cette fois ci, personne ne nous a convoqué en Conseil de cabinet. Nous avons appris à la radio la nouvelle. Après quoi on nous demande que chacun aille voir dans sa région, comment faire accepter la décision. Avec mon indépendance d'esprit, j'ai dit que je ne suis pas entré au gouvernement pour insulter l'intelligence des Camerounais. Je n'y vais pas. Pour la dévaluation, les Français nous disent qu'on ne va pas dévaluer le franc Cfa. J'ai mon bon sens de paysan. Tant que le grand sorcier de mon village dit qu'il n'y aura pas incendie, la prudence commande que je mette un sceau d'eau à côté, au cas où. Réfléchissons sur les différents scénarii… la dévaluation est intervenue… Pour mieux nous ridiculiser, c'est à notre jeune ministre des ministres des Finances qu'est revenu le devoir de lire ça. Nous Camerounais apprenons à raisonner un peu. J'ai l'impression quand on dit ailleurs que " ventre affamé n'a point d'oreille ". Au Cameroun on dit plutôt ventre rempli n'a point d'oreille.

Que doit-on comprendre par là ?
Est-ce que l'augmentation des salaires décidée par le Chef de l'Etat permet de résoudre le problème ? Je dis non. On établissait d'ailleurs tout à l'heure le niveau de baisse du pouvoir d'achat. 15% de hausse, contre 135%, moi je ne sais pas. Mais c'est un pas. Ça pourrait avoir une incidence politique si nous avions la certitude que les pouvoirs publics ont la maîtrise de tous leviers. On augmente de 15%, votre salaire, si votre bailleur augmente le loyer de 30%, de quel pouvoir disposez-vous pour ne pas être jeté dehors. Je pense que c'est un petit sursis par rapport à la situation que nous déplorons et par rapport à la solution définitive que nous souhaitons trouver au sérieux problème qui existe.

Revenons aux dernières émeutes Monsieur le Président, des accusations sont portées à l'heure actuelle sur le Chairman du Sdf. Cela suscite un commentaire ?
Je crois qu'on n'apprend rien du tout aux Camerounais. Il y a des partis politiques qui n'ont pour fonds de commerce que la violence. Parce que l'impunité s'est installée. C'est aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités en faisant appliquer la loi. Il paraît même que ce Monsieur n'a même pas de plaque d'immatriculation, ne s'arrête pas au feu de signalisation. Où est ce qu'on se trouve ? Allez poser la question à ceux qui ont la charge de faire de ce pays, un Etat de droit où il est garantit à tous les citoyens un traitement égal. A ce rythme là, chacun va créer sa petite République.

Au cours de ces évènements, le Grand Nord n'est par rentré dans la danse des manifestations. Vous avez une explication ?
Le grand Nord en dehors des illusions dont on nous a bercées, je ne sais pas à quel moment il s'est retrouvé pour parler d'une seule voix. Je vous rappelle que le grand Nord a connu une situation quand tout le monde raisonnait d'une façon macabre, ville morte, école morte… Je me trouvais à Kaélé. Au journal on a parlé d'école morte, les parents sont venus pour dire qu'est ce qu'on doit faire ? Le représentant de ce slogan morbide était l'Undp, j'ai dis vous pouvez les reconnaître. Accompagnez vos enfants à l'école. Si vous trouvez quelqu'un qui pèse 13kg avec emballage, tapez dessus. On disait que le Nord Cameroun était en retard, et vous pensiez que c'était le moment de faire école morte. Et il y avait de jeunes malins qui distribuaient des cartons rouges. Je crois que certainement que le Grand Nord a su tirer les conclusions qui s'imposent. Parce qu'il y a des slogans destructeurs. Les suivre serait de l'autodestruction. Ça résoudrait quel problème du Nord Cameroun. Qu'on nous dise, manifestons pour l'inscription sur les listes électorales, pour que les autorités administratives cessent de racketter nos parents. Vous allez voir que pour une fois, ceux que vous connaissez dans le Grand Nord parleront d'une même voix.

Des atteintes à la liberté de la presse sont légion ces dernières semaines. Pensez vous qu'on puisse vouloir faire bouger les lignes en muselant la presse ?
Là où je me trouve, je ne sais pas ce qui se passait dans ces médias. Quelles ont été leurs émissions ? Est-ce qu'elles ont participé à jeter de l'huile sur le feu ? Est-ce qu'ils ont participé à l'incitation à la révolte ? Je n'en sais rien. Mais vous me donnez l'occasion de me prononcer de façon générale sur les problèmes de la presse au Cameroun. Il n'y a pas de démocratie véritable démocratie sans la presse. Il faut qu'il y ait la liberté d'expression. Qui dit liberté, dit sens accru de responsabilité. Mais quand on se rend compte que la seule profession qui permet de diffamer, d'insulter impunément un citoyen, c'est le journalisme. C'est à vous les vrais journalistes de défendre votre profession pour vraiment écarter tous ces parasites dangereux pour vous-même et pour la République.

Monsieur le Président, à quoi vous vous occupez depuis votre sortie du gouvernement ?
Les gens ont parlé de limogeage de Dakolé Daïssala par Paul Biya, du lâchage de Paul Biya par Dakolé Daïssala. Je dis qu'il n'y a eu ni limogeage, ni lâchage. Je ne comprends pas ce pays là où, quand vous êtes au gouvernement, on dit que vous êtes à la mangeoire. Vous en sortez, on dit qu'il y a anguille sous roche. J'ai un certain âge. Puisque j'ai commencé à servir la République très jeune. J'estime qu'à 65 ans, il faut un peu de repos. La fonction gouvernementale est tellement prenante que je ne peux pas avoir assez de temps pour m'occuper de moi-même. Parce que de la même façon qu'on prépare sa vie, il faut savoir préparer sa mort.

C'est un message…
En direction de ceux qui n'ont pas peur de la mort. Vous imaginez, il faut que je m'occupe un peu de moi, de ma famille et de mon parti. Mais ce n'est pas en restant bloqué à Yaoundé que je peux faire tout ça. Et je m'en suis rendu compte. Depuis trois mois ici, fini le stress. Moins je regarde les mauvais journalistes qui vous insultent gratuitement. Je me sens très heureux. Mais ravisez vous, je n'ai pas réussi à me soigner du virus de la politique. Je continue à faire la politique autrement.

Est-ce à dire qu'au cours de la prochaine élection présidentielle, ou pourrait retrouver le Président du Mdr sur les startings blocks ?
Vous me promettez votre voix, eh ben, j'y serais.

Parlons Monsieur le Président de l'arrestation de quelques officiers et élites Toupouri détenus en ce moment par les autorités militaires par rapport à une tentative de coup d'Etat…
Si on n'y prend garde, on risque se retrouver dans une situation similaire à celle de 1984 que moi j'ai connu. La responsabilité avait cessé d'être individuelle, mais collective. Si procès il y a, ce doit être le procès des individus. Mais si on veut faire le procès d'une région, alors là on est mains et pieds liée dans une situation d'immoralité mortelle. Je souhaite à ceux qui sont en charge du dossier de se prémunir contre ce genre de démarche en se souvenant de 1984. Puisqu'il a fallu de bonnes volontés pour que l'esprit de revanche ne prenne le pas. On me parle d'un coup d'Etat, un coup d'Etat c'est quand même la remise en cause d'un système. Un système par hypothèse enveloppe toute la société. Pour cela, il faut que vous bénéficiiez des complicités à tous les niveaux de l'appareil de l'Etat. On va prendre des jeunes gens qui travaillent aux frontières à l'Extrême Nord au Nord. Il y en a parmi eux, ceux qui n’ont même pas des troupes à commander. Que ceux qui ont peur des coups d'Etat, qu'ils aillent regarder ailleurs. Heureusement pour eux qu'ils en sortiront bientôt. Je ne trahis pas là, les pronostics de ceux qui ont le pouvoir de le faire. Mais je crois savoir que ça commence à peser. Donc tous les espoirs sont permis de voir nos jeunes gens et de retrouver leur liberté et surtout leur possibilité de contribuer au développement de notre pays.


Source: Quotidien Mutations




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