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Insécurité:Le piège du pont du Wouri
(29/06/2009)
L’opération de remorquage d’une voiture tombée dans le Wouri, jeudi dernier, a révélé la catastrophe que peut connaître Douala avec un seul pont sur ce fleuve.
Par David Nouwou (La Nouvelle Expression)
Le récent accident sur le pont duWouri a montré avec quelle facilité la ville de Douala peut être paralysée.
Le récent accident sur le pont duWouri a montré avec quelle facilité la ville de Douala peut être paralysée.
Aux premières heures de la matinée, quelques usagers ont réussi à franchir le pont. A pied, à cause des embouteillages géants qui avaient commencé à se former aux deux entrées. Rapidement, les forces de l’ordre qui ont fait montre d’un incroyable manque d’organisation, n’ont pas réussi à imposer la circulation alternée que l’on observe habituellement sur les chantiers routiers.

Et qui consiste à faire passer les voitures par vagues, dans un sens comme dans l’autre. Les forces de maintien de l’ordre ont été incapables d’appliquer cette technique, pourtant élémentaire. Conséquence, les voitures qui tentaient de traverser vers Bonaberi sont restées coincées à l’entrée du pont. C’est ainsi que les bouchons se sont progressivement formés au point de paralyser la circulation sur une bonne partie des quartiers Bonanjo, Akwa, Deido… Du côté de Bonaberi, les voitures étaient alignées sur toutes les rues, sur plus de 10 km. Le piège, c’est qu’il n’etait même pas possible de rebrousser chemin. Vers la mi journée, las d’attendre, nombres de passagers ont choisi d’abandonner les voitures et de continuer à pied pour sortir du bourbier. Une option heureuse pour les premiers. Mais rapidement, le pont est devenu trop étroit pour cette immense foule.
Lorsque le véhicule accidenté est sorti de l’eau vers 15 h 30 avec son unique passager à bord, Charles Wamba, l’on croit que la circulation va enfin se débloquer. Erreur ! Tout mouvement est devenu impossible dans un sens comme dans l’autre.

Même les hommes en tenue qui, jusque-là faisaient encore un semblant de maintien de l’ordre, sont eux aussi pris dans une espèce de guet-apens. Les esprits s’échauffent. Les enfants et les personnes fragiles étouffés, commencent à crier, pour chercher un peu d’air. Les femmes et les enfants s’évanouissent en série. Les secours sont inexistants, faute d’espace pour disposer les victimes de malaise. Quelques secouristes de fortunes sont bien inspiré de déshabiller les malades et de les placer au-dessus des véhicules, afin qu’ils reçoivent une bouffée d’air. De temps en temps, des vents de panique traversent la foule, suivis de bousculade. Ceux qui tombent sont piétinés.

L’urgence d’un deuxième pont

La chaussure ou le bagage qui tombe pendant la bousculade doit être oublié. Parce que son propriétaire court le risque de se faire écraser s’il se courbe. Vers 20 h, un homme en tenue qui tentait en vain de relever une femme évanouie, a tiré en l’air pour obliger la foule compacte à lui céder le passage. On a frôlé la catastrophe, parce que la panique aurait poussé certaines personnes à sauter à l’eau pour se sauver. On se rappelle les émeutes de février 2008 lorsque les forces de l’ordre avaient coincé les manifestants à cet endroit du pont. Certains avaient effectivement sauté dans l’eau. Pendant plus de cinq heures, des milliers de personnes sont restées prisonnières sur le pont, au milieu des éléments des forces de maintien de l’ordre eux aussi pris en otage par un blocus que personne n’a vu venir.

« Ma voiture est garée ici depuis 9 h du matin. C’est un calvaire… » L’usager qui parle ainsi vers 21h dans une rue à Bonaberi, est parti de Bafoussam au lever du jour. Ils sont des milliers dans les voitures garées, pare choc contre pare choc en pleine chaussée, attendant depuis des heures. Avec l’espoir que la situation va se débloquer d’un moment à l’autre. Si c’est vers 21h que les piétons ont commencé véritablement à traverser, les voitures ont attendu plus tard. Le lendemain, le spectacle désolant des pieds de chaussures, des pagnes ici et là, des vivres écrasés, des appareils brisés…donnaient une idée de l’enfer que les gens ont vécu la veille.

Il a fallu que cet accident se produise, que les forces de l’ordre gèrent la circulation avec un extraordinaire amateurisme, pour qu’on se rende compte d’un autre type de danger que courent les populations de la capitale économique qui n’ont de choix qu’un seul pont sur le fleuve Wouri. Il est effrayant d’imaginer quel serait le comportement de cette marée humaine sur le pont si elle courait ainsi au-devant d’un danger. Nombreux sont ceux qui auraient certainement sauté à l’eau par panique. Voilà une situation de plus qui devrait donner aux dirigeants camerounais des raisons de plus de penser dans l’urgence, à la construction d’un deuxième pont sur le Wouri. Dans le plan d’urbanisation de la ville de Douala des vingt prochaines années, la construction de cette deuxième traversée sur le Wouri n’apparaît.


Source: La Nouvelle Expression


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