Du 17 au 20 mars derniers, artistes et entrepreneurs culturels se sont retrouvés
dans les locaux de l'Institut des relations internationales du Cameroun (Iric).
C'était dans le cadre des premières assises camerounaises des industries culturelles.
Au cœur de ces échanges:la problématique de l'existence des entreprises culturelles
au Cameroun. Pour Marcellin Vounda Etoa, directeur des éditions Clé on peut bel
et bien parler d'entreprises culturelles au Cameroun. Seulement : "la plupart des
entreprises culturelles qui existent au Cameroun fonctionnent sur une base familiale
alors que l'on devrait passer à une gestion standardisée. Il faut une administration
rigoureuse avec une gestion toute aussi pointue. C'est ce qui a par exemple fait
le succès du salon du livre de Paris. Il faut que les responsables des trois quarts
des festivals connus organisent des activités en continue tout au long de l'année
et qui montrent qu'il y a toute une entreprise derrière. Malheureusement, ces festivals
n'ont pas une émanation sociale qui leur permettrait d'asseoir leur renommée".
Des propos que confirme Robert Ngoun, professionnel en Management et carrières d'artistes
pour qui, dans la plupart des cas, ces personnes travaillent plus dans le cadre
associatif. "Il devrait exister de multiples entreprises culturelles au Cameroun
mais je serais surpris que l'on en trouve plus de deux. Le plus souvent, il n'existe
que des associations culturelles parce que dans la plupart des esprits du commun
des acteurs culturels camerounais, l'association est la structure la plus adaptée
pour la gestion économique des activités culturelles. Ils gagneraient plus économiquement
à créer des activités économiques spécialisées dans le domaine culturel dans lequel
ils excellent."
Il poursuit d'ailleurs: "le domaine dans lequel l'on devrait retrouver le plus d'entreprises
culturelles est tout simplement celui du spectacle vivant. Dans ce domaine qui devrait
particulièrement être le poumon économique de la culture est celui dans lequel l'on
peut et ou l'on doit retrouver les entreprises commerciales et spécialisées notamment
: dans la Production de spectacles, dans l'entreprenariat des tournées, dans la
diffusion de spectacles, dans l'organisation de spectacles, dans la gestion de carrière
d'artistes ou agents artistiques ou managers artistiques…".
Côté organisateur toutefois, on appelle les uns et les autres à être plus tempéré.
C'est le cas de Ambroise Mbia, le directeur des Retic qui demande de ne pas "sous-estimer
le travail qui est fait par rapport à certains pays africains, des manifestations
organisées au Cameroun sont des manifestations d'envergure si non, elles ne draineraient
pas autant de monde. Il est important que les gens respectent ce que nous faisons
car, ce n'est pas facile de se lancer dans ce créneau". D'après Vincent Mambachaka,
le directeur de l'espace Linga téré en république Centrafricaine de préciser en
insistant sur l'absence de réglementation autour de la question : "On ne peut pas
penser qu'il n'y ait pas d'entreprise de ce type. C'est tout juste qu'il y a un
vide juridique. Je ne pense pas qu'on puisse dire que les cassettes et Cd que nous
achetons ici et là ne sont pas l'œuvre d'une structure qui les a produite. C'est
certainement une entreprise de production qui crée des produits culturels.
Source: Quotidiens mutations
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