André Siaka, patron du Gicam depuis 15 ans.
" (…) Quoique bénéficiant toujours de la confiance de mes pairs membres du bureau de notre Groupement, j'ai décidé de ne pas présenter ma candidature aux élections de décembre prochain. Mon vœu est que, dans un mois, mes pairs désignent celui d'entre eux qu'ils estimeront à même de présider aux destinées de notre dynamique Groupement. Au moment où le Gicam se porte bien à plus d'un titre, il m'a semblé approprié et sain de passer le témoin. Solidaires et confiants en l'avenir, les membres du bureau ont bien compris le choix que je leur ai soumis. Je leur sais gré d'avoir adoubé mon sincère désir de souffler…", a solennellement annoncé M. André Siaka.
Celui dont le faciès symbolise le patronat camerounais depuis 15 ans, a donc décidé de céder son fauteuil. A six mois seulement de la fin de son cinquième mandat. Même au sein du bureau exécutif du Gicam, on semble avoir été pris de court par les faits. D'autant plus que, c'est ce même vendredi 06 juin au matin, que l'information jusque-là "tenue secrète" par M. Siaka, est parvenue à la plupart des membres dirigeants du Groupement. Manifestement, le futur ex-président du Gicam a pourtant mûri son idée depuis bien des années. "Je suis partant depuis le début du mandat en cours", a-t-il confessé; soutenant d'ailleurs qu'il n'avait pas souhaité être candidat aux dernières élections au Gicam, mais qu'il avait finalement dû céder face à "l'insistance" de ses pairs de le voir poursuivre son œuvre à la tête du Groupement.
Bilan
Face aux journalistes, M. André Siaka n'a donc pas larmoyé sur sa décision. Au contraire, il semble avoir la satisfaction du travail bien fait. "Elu président du Gicam en juin 1993, j'ai donné le meilleur de moi-même pour la consolidation des acquis du moment et l'avènement d'une vision commune et partagée", clame-t-il. Parmi ses plus grandes réalisations, il cite notamment la construction de l'immeuble-siège du Gicam à Bonanjo (Douala); la création d'un Centre d'arbitrage pour la résolution des conflits d'affaires; l'institution d'une cellule de lutte contre le commerce illicite; la contribution du Gicam à l'institutionnalisation du dialogue entre les secteurs public et privé; la contribution à la création de l'Union des patronats d'Afrique centrale, etc.
Ainsi, "Quand on a servi 15 ans avec autant d'intensité, on doit passer la main. Le Gicam a besoin d'un nouveau souffle, qui donnera une nouvelle dynamique à l'organisation…", estime M. Siaka. Qui sera donc le prochain président du Gicam? Compte tenu de la soudaineté de l'annonce faite par l'actuel occupant du poste, il est bien difficile de faire des spéculations pour l'instant. Toutefois, M. André Siaka estime que son successeur devrait être quelqu'un de "disponible", parce qu'il sera appelé à abattre "un travail absorbant". Selon ce dernier, le futur président du Gicam devra par ailleurs être "quelqu'un d'engagé, c'est-à-dire capable de défendre la cause de l'entreprise".
Depuis lors, aucune velléité officielle de succession n'a été enregistrée au secrétariat exécutif de l'organisation des patrons camerounais. La prochaine assemblée générale du Gicam a néanmoins lieu le 04 juillet 2008. Au cours de ce rendez-vous, le consensus devrait probablement se faire entre les 24 membres du bureau exécutif, qui porteraient alors l'un des leurs à la tête du Groupement pour les trois prochaines années.
Source: Quotidien Mutations
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