Un système de crédits sans frais a été mis en place pour soutenir les paysans et les jeunes à Nkondjock.
En votre qualité de député du Nkam, vous venez de réunir dans la ville de Nkondjock plus de 500 jeunes leaders associatifs originaires de votre circonscription électorale, mais surtout de toutes les obédiences politiques. De quoi s'est-il agi concrètement ?
Il s'est agi de présenter aux jeunes les opportunités d'encadrement civique, d'insertion socio-professionnelle et d'auto-emploi à travers l'invitation à Nkondjock de structures publiques et privées dédiées à ces causes. Il s'agit notamment du Programme intégré d'appui aux acteurs du secteur informel (Piaasi), le Programme d'appui aux jeunes ruraux (Pajeru), du Programme d'aide à l'insertion de jeunes agriculteurs (Paija), du Fonds national de l'Emploi (Fne), du Projet Moungo Nkam, du mouvement national Scout, le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille en ce qui concerne le volet stabilité sociale à travers la famille, le ministère de la Forêt et de la Faune qui a encadré les jeunes dans la mise en terre de 1000 arbres, le ministère de la Jeunesse…
Nous avons saisi l'opportunité de cette rencontre baptisée "Forum des jeunes" pour mettre ces structures en contact avec la jeunesse rurale du Nkam, afin de leur montrer les différentes opportunités qui se présentent à eux en termes d'appuis à l'insertion socio-professionnelle, à l'auto-emploi, etc. En effet, comme l'a dit le chef de l'Etat dans l'un de ses messages à la jeunesse, il faut que la jeunesse camerounaise se prépare à la rude concurrence de demain. Et pour nous, une jeunesse bien formée et informée des opportunités qui s'offre à elle constitue le socle du développement de tout pays.
Qu'est-ce qui a motivé l'organisation de ce forum des jeunes ?
Nous avons fait le constat de la marginalisation de la jeunesse rurale dans le processus de leur encadrement et de leur insertion socio-professionnelle. Vous voyez bien que l'ensemble des structures d'encadrement de la jeunesse sont installées dans les villes, et par conséquent ont très peu d'impact dans les zones rurales. En faisant venir les responsables de ces structures à Nkondjock, nous avions pour objectif de donner aux jeunes du Nkam les mêmes chances qu'à la jeunesse urbaine. Il s'agissait aussi de former nos jeunes aux mécanismes de regroupement et de recherche des financements pour leurs projets. De manière global, ce forum était placé sous le quadruple signe de l'information des jeunes sur les opportunités qui se présentent à eux, de la formation aux techniques de prise en charge de leurs vies, de la solidarité et de l'action. Les échanges ont été riches et parfois houleux. Les jeunes on par exemple saisi cette opportunité pour dénoncer l'inertie de certaines de ces structures et souhaiter que certaines de ces structures soient délocalisées vers les zones rurales.
A la fin de ce forum, il a été créé une maison de l'Espérance pour les jeunes. De quoi s'agit-il ?
C'est une sorte de mutuelle, qui a pour objectif de soutenir les jeunes dans la réalisation de leurs petits projets par l'octroi de crédits. Le fonds a été lancé avec 3 millions de Fcfa, dont 500.000 Fcfa offerts en signe de solidarité par les députés du Littoral, 500.000 Fcfa offerts par Afriland First Bank et 2 millions de Fcfa offerts par nos soins. La mise en place de cette première maison de l'espérance jeune à Nkondjock sera suivie dans les prochains jours par la mise en place d'une structure similaire à Yabassi. Les crédits vont de 25 à 200.000 Fcfa remboursables en une année sans intérêt, mais avec une traite de solidarité pour permettre aux autres personnes de pouvoir bénéficier de ce fonds. Je lance d'ailleurs un appel à tous les élites du Nkam afin qu'ils contribuent au renforcement de ce fonds.
Il y a quelques temps, vous avez lancé une initiative pareille pour les planteurs sous le label Mapan, c'est-à-dire les Magasins des planteurs actifs du Nkam. Où en êtes-vous avec ce projet?
Cette initiative visait à développer le secteur agricole dans le Nkam, à travers la mise en place des Mapan qui sont des espaces où sont vendus les produits phytosanitaires à des coûts réduits. Nous avons aujourd'hui sept magasins dans lesquelles nous avons investi 2 millions de Fcfa par magasin. Ces magasins sont gérés par les paysans eux-mêmes. Si vous allez dans l'arrondissement de Nkondjock et le Nord Makombé où le premier magasin a été créé, les paysans vous diront que la production agricole a énormément augmenté dans la région, grâce à la disponibilité des produits phytosanitaires et de leurs coûts. Cela a même suscité l'organisation dans la région de caravanes de commercialisation de ces produits par les sociétés mères. A travers ces différentes initiatives, notre objectif est de susciter chez tous le culte de l'effort et de l'engagement. Comme l'énonce si bien un proverbe japonais, si l'on peut rester immobile dans le courant d'un fleuve, l'on ne peut rester immobile dans le monde des hommes. Il faut agir, agir et toujours agir.
Source: Quotidien Mutations
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