Un homme connu dans le grand banditisme a été abattu par les forces de l'ordre.
Alertés par un informateur, des éléments du commissaire principal Alega Germain Thaddée, ont à 23 heures, réussi l’exploit de surprendre le présumé malfrat le plus craint de la ville. Encerclé alors qu’il dégustait avec beaucoup d’appétit du poisson à la braise, Eric « la mort », qui s’est retrouvé nez à nez avec les forces de l’ordre, a voulu prendre la fuite. Mal lui en a pris car il a reçu une vingtaine de balles au corps.
« Nous étions dans la buvette d’en face, lorsque la police a débarqué sur les lieux. Croyant que les forces de l’ordre plaisantaient et ne pouvaient ouvrir le feu sur lui, il a cherché à fuir, mais les policiers l’ont criblé de balles avec rage et rancune », commente un mototaxi. Abandonnée sur les lieux de la fusillade, sa dépouille a d’abord fait l’objet d’une exposition publique pour quelques badauds et sceptiques, avant d’être convoyée à la morgue de Bafia. Lundi matin, comme une traînée de poudre, la nouvelle a fait le tour des chaumières, des établissements scolaires et des points chauds de la ville et ses environs. Sur les lieux où nous nous sommes rendus, les impacts laissés par les balles étaient encore visibles sur le bitume.
« Papa ! Est-ce que tu sais que Eric « la mort » a trouvé plus dur que lui ? Il a été abattu hier par les éléments de la police ». Tel un scoop, Zock André, élève en classe de 3ème au lycée classique de Bafia, annonce avec emphase la nouvelle à ses camarades. « Même si sa mort ne met pas fin au phénomène d’insécurité et du grand banditisme dans la ville de Bafia, on peut respirer en paix. La ville vient d’être débarrassée de l’agresseur le plus audacieux, le plus insensible, le plus redouté et le plus froid dans le crime » poursuit-il. Avec étonnement, ses camarades, pour la plupart stupéfaits, l’écoutent attentivement.
Au commissariat spécial de la ville, les policiers affichent un air de soulagement. Du gardien de paix au commissaire principal Alega Germain Thaddée, la mort par balles du malfrat est présentée comme un trophée. Plus connu dans la ville sous le pseudonyme de Eric « la mort », Yombo Eric, la vingtaine entamée était devenue la terreur, le chef d’orchestre de la peur sur la ville de Bafia. « Il a envoyé des menaces de mort en guise d’ultimatum à deux officiers et trois inspecteurs de police. Traqué depuis près de trois ans, il réussissait toujours à semer les forces de l’ordre après chacun de ses multiples coups de braquage » explique un inspecteur de police.
Un spécialiste du crime
Sur les visages des populations se lit désormais un sentiment de libération. Chacun trouvait un mot approprié pour conter les multiples forfaits de Yombo Eric. « Nous avons trop souffert de frayeur et d’insécurité à cause de lui. Il était d’un sang froid qui ne laissait personne indifférent. Il avait un arsenal composé de machettes, couteaux et armes ; aussi pouvait-il égorger un homme comme une vulgaire chèvre. Si on l’a surnommé Eric « la mort », c’est parce qu’il semait le crime à tout vent », explique Bernadette Ambassa, une habitante. Selon elle, la réputation du malfrat avait atteint une cote d’alerte inquiétante. « Il pouvait arriver quelque part, tenir la foule en respect, dépouiller tout le monde et s’enfuir avec le butin. Le plus souvent, ça se passait comme s’il hypnotisait les gens avec des fétiches. Mais comme les gris-gris ne durent pas éternellement, son heure est arrivée. Sa mort libère toute la ville », conclut une de ses victimes.
Source: Le Messager
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