La suspension provisoire de la Fecafoot par l’instance faitière mondiale (la FIFA) n’a pas cessé de faire couler de l'encre au vu des énormes enjeux. Depuis le 22 Juillet, la suspension a été levée, avec la nomination des membres du bureau de normalisation. Une petite rétrospective des évènements s'impose pour comprendre pleinement la succession des évènements récents.
Le 5 Juillet dernier, un communiqué public de la FIFA, déclare à titre provisoire la suspension de la FECAFOOT, avec comme motif l’ingérence du gouvernement dans le bon fonctionnement des élections du bureau exécutif. Un type de sanctions dont le Cameroun est coutumier.
Ainsi donc l'on se souvient des deux cas de l’ancien président de la FECAFOOT en 1994 le nommé Maha Daher qui, fraîchement élu président de la Fédération camerounaise de football dans des conditions très controversées, avait vu le ministre des Sports remettre en cause le processus qui a conduit à son élection. En réaction, la FIFA y voit une ingérence du politique. Elle donne une semaine au gouvernement camerounais pour se retirer, tout en brandissant une menace de suspension susceptible de coûter aux Lions Indomptables, leur qualification aux Mondial 94.
Le Premier ministre d’alors, Simon Achidi Achu, s’empresse d’envoyer une lettre au président de la FIFA via la Fécafoot pour lui signifier la reconnaissance du nouveau bureau directeur de la Fécafoot conduit par Maha Daher. La FIFA prendra acte et retirera sa menace. Les choses ne s'arrêteront pourtant pas là : la même année, de retour du mondial 94, où les lions avaient sombré, une nouvelle controverse va amener Joseph Marie Bipoun Woum, ministre des Sports de l'époque, à suspendre le bureau de Maha Daher au profit d’une Cellule provisoire de gestion (CPG) dont la présidence est confiée à Emmanuel Mvé, ancienne gloire des Lions Indomptables.
Comme il fallait s’y attendre, Maha Daher et son équipe vont se plaindre à la FIFA. Et de façon tout aussi prévisible, cette dernière va sommer le gouvernement camerounais de ramener aux affaires le bureau élu. Apres des mois de résistance, le gouvernement est contraint de se plier surtout qu’entre temps, la FIFA a refusé d’enregistrer l’engagement des Lions Indomptables pour les éliminatoires de la Coupe du monde 1998. Le ministre des Sports va donc reculer finalement, permettant à Maha Daher et son équipe de revenir aux affaires.
Puis advient l’avènement de IYA MOHAMED, à l’époque homme d’affaire. Il serait de bon temps de rappeler comment il a accédé a la tête de la Fecafoot : en 1998 après une énième crise. Joseph Owona, alors ministre des Sports fait emprisonner Vincent Onana, Président élu de la Fécafoot, pour un trafic de billets de la Coupe du monde 1998.
Dans le cafouillage, Joseph Owona s’immisce dans la gestion de la Fécafoot dans l’objectif de mieux la contrôler. Informée par les lieutenants de Vincent Onana, la FIFA somme le ministre de ne pas interférer dans les affaires d’une de ses associations membres. Dans la foulée, la FIFA et la CAF proposent un plan de sortie de crise. Le patron du sport camerounais fait la sourde oreille.
La résistance va durer près de six mois et finalement, la FIFA prononcera en janvier 1999 une suspension du Cameroun de ses activités pour une durée indéterminée. Pris de panique, Peter Mafany Musonge, le Premier ministre d’alors, va désavouer son ministre des Sports en écrivant à la FIFA pour lui faire savoir que son plan d’action visant à doter la Fédération d’un nouveau bureau directeur élu, serait scrupuleusement appliqué.
Cette volte-face du gouvernement camerounais va amener l’instance du football mondial à annuler sa sanction. Ainsi, dans ce cheminement, une cellule exécutive provisoire de 12 membres dont 8 désignés par la FIFA et 4 issus de la société civile et désignés par le gouvernement camerounais sera mise en place, avec pour président Iya Mohammed. Cette cellule provisoire va organiser les élections qui aboutiront à la reconduction de l’homme d’affaires au poste de président de la Fécafoot.
Tout semblait rose au Cameroun après cette période-là surtout que le Cameroun devenait champion d’Afrique en 2000, mais une crise a failli bien avoir lieu aussi, on se souvient de la controverse des maillots sans manches des lions indomptables qui faillit faire perdre des points au Cameroun mais le coche fut rectifié avant le désastre.
Donc depuis le 22 juillet, un autre épisode du feuilleton FIFA- Etat du Cameroun, vient de se terminer.
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