Aes Sonel, société d'électricité au Cameroun
Sur l’ambiance qui a régné au retour de l’énergie électrique dans la province de l’Extrême Nord après 72 heures dans le noir, l’honorable Hamadou Sali, vice-président de la commission Production et échanges de l’Assemblée nationale emprunte une image au football. " [i La grande clameur que les populations de Maroua ont poussé n’avait d’égale que lorsque Samuel Eto’o ]inscrit un but avec les Lions indomptables ". Une immense joie justifiée au regard du calvaire subi par les habitants du département du Mayo-Louti, Mayo-Kani, Mayo-Danay, Mayo-Sawa, Mayo-Tsanaga et le Diamaré qui n’ont pratiquement jamais connu le mot délestage. Sevrées d’électricité et d’eau, les populations ont ressorti des tiroirs lampes tempêtes et bougies pour s’éclairer.
Face la chaleur suffocante, plusieurs autorités administratives, hommes politiques et d’affaires quant à eux, se sont réfugiés avec femmes et enfants dans les hôtels bénéficiant d’un groupe électrogène. Sur les causes de cette interruption de l’énergie électrique, Lucas Fotso, le directeur régional de Aes Sonel pour le Nord, l’extrême Nord et l’Adamaoua explique : " Dans la soirée du 14 mai, un violent orage survenu dans la partie septentrionale du pays a endommagé deux pylônes dans la vallée supérieure de la Bénoué. Pourtant, nos pylônes sont conçus pour être impeccables au moins sur une période de cent ans. Malheureusement, le vol des cornières par les délinquants a affaibli la structure de ces pylônes qui se sont écroulés au passage du violent orage ".
Vandalisme
Dans la foulée, et après avoir diagnostiqué le mal, une équipe de techniciens partis en renfort de Douala avec un vol spécial avec à son bord des cornières, des isolateurs et autres matériaux a débarqué à Garoua où ils ont apporté leur appui aux techniciens sur place. " Dans le but de parer au plus pressé, une ligne provisoire constituée de huit paires de poteaux en bois ont été posés et l’alimentation rétablie dans les zones sinistrées. Ces installations seront remplacées par des pylônes en acier avant la fin de ce mois de mai ", a confié Lucas Fotso. Après trois jours dans le noir et sans eau, les populations de l’Extrême Nord et celles du département du Mayo-Louti dans le Nord retrouveront l’énergie dans la nuit du vendredi 17 mai aux environs de 21h.
Le vol des cornières et le vandalisme dont sont victimes les populations sont très récurrents ces derniers mois dans la partie septentrionale. Sur la recrudescence de ces vols, Paul Kohimi, électricien en service à l’aéroport international de Garoua soutient que " de bandes organisés de chômeurs sillonnent la ville de Garoua et ses environs pour récupérer la ferrailles abandonnées, creusent les poubelles dans l’espoir de trouver des matériaux en fer. On n’est dès lors pas surpris que les installations en acier de Aes Sonel soient également pillées par ces sans-emploi qui revendent leur butin à des étrangers ".
Les investigations de Mutations ont permis de constater que quelques personnes originaires du Nigeria et de l’Asie basée à Garoua récupèrent ces ferrailles des mains de ces "débrouillards" pour les fondre avant de les envoyer dans leurs pays respectifs. Devant l'ampleur du phénomène et surtout au regard des violents orages qui sont de plus en plus récurrents dans le Grand Nord, l’honorable Hamadou Sali, a encouragé les responsables de Aes-Sonel à mettre sur pied un réseau de renseignements pour débusquer les délinquants qui vandalisent leurs installations. Le directeur régional Nord, Extrême Nord et Adamaoua de Aes Sonel, Lucas Fotso, a adressé récemment des correspondances aux gouverneurs du Nord et de l’Extrême Nord pour sensibiliser les populations à dénoncer les personnes suspectes autour des installations de Aes Sonel.
Source: Quotidien Mutations
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