Tractations entre Marafa Hamidou Yaya et John Fru Ndi ? C’est la thèse soutenue par certains observateurs qui voient une tentative de déstabilisation de Paul Biya par le leader du Sdf, qui a affiché son soutien à l’ancien ministre qui est actuellement sous les verrous.
Dans les faits, comme demandé par l’ancien Minatd, Ni John Fru Ndi a mis à sa disposition les avocats du Sdf qui officieront en qualité de conseil lors des prochaines semaines ; une décision prise la semaine dernière, rendue officielle lors des célébrations de la 22e année du Sdf.
Oubliées donc les années du pouvoir, où Fru Ndi et Marafa étaient des adversaires ; en effet, d’allié sans faille de Paul Biya, qui n’avait pas hésité à désigner John Fru Ndi en tant que meneur des casses lors des tristes émeutes de Février, l’ancien ministre est passé à un allié, allié multipliant les lettres ouvertes pas forcément élogieuses envers son ancien capitaine.
Interrogé sur cette action, John Fru Ndi a joué la carte de la démocratie et de la transparence. Le but ne serait pas de soutenir Marafa contre Paul Biya, mais plutôt d’y voir clair dans une affaire où il est tout de même question de 15 milliards de francs CFA qui avaient été sortis pour acheter cet avion présidentiel, avec une question selon lui importante : « D’où monsieur Biya a-t-il pris 31 millions de dollars pour s’acheter un jet privé ? »
Sur les accusations envers Marafa, il a avec une certaine ironie considéré que l’ancien ministre était simplement accuser d’avoir « volé le voleur », estimant que l’argent au départ ne provenait pas forcément d’un compte clair, existant et connu de tous.
Alors John Fru Ndi veut-il se servir de Marafa pour faire tomber le président en place ? Il a en tout cas concédé souhaiter un déballage qui pourrait permettre aux Camerounais d’y voir plus clair : « Si Marafa et Biya veulent jouer au ping-pong, je crois que le moment est indiqué pour que nous sachions ce que c’est véritablement la politique ».
Il a précisé qu’il ne s’agissait ni de vengeance ni d’agitation, car c’est une option qu’il a eue et écartée en 1992 : « j’ai dit à M. Biya que lorsqu’il a volé ma victoire en 1992, j’avais trois options avec moi : former un gouvernement parallèle, suivre le Scnc dans sa logique et déclarer la guerre. Je n’ai choisi aucune de ces options, privilégiant la transition par les urnes ».
|