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Emmanuel Nzete “ Bafoussam est devenue la ville la plus salle de la région de l’Ouest”
(03/06/2009)
Le délégué du gouvernement auprès de la ville de Bafoussam dévoile ses ambitions pour le développement de la ville.
Par Julien Chongwang (La Nouvelle Expression)
Que représente pour vous cette nomination comme premier délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam ?

Les chemins du destin sont insondables.
J’y crois. Par la volonté du chef de l’Etat, le président de la République, son excellence Paul Biya à qui je ne cesserais de témoigner ma profonde gratitude, je suis appelé donc à la tête de la Communauté urbaine de Bafoussam fraîchement née des cendres de l’ancienne commune urbaine à régime spécial de la même ville que j’ai dirigée de 1987 à 1996. Je suis content d’avoir fait l’objet de tant d’attention de la part du premier camerounais qui me renouvelle ainsi sa confiance pour accomplir une autre mission, à savoir donner à la ville de Bafoussam une image digne.
Passés ces moments de joie, reste maintenant à se mettre au travail et je l’ai déjà fait dès le lendemain de mon installation. Nous sommes déjà eu travail et ce n’est pas une sinécure.

Quelles sont les missions qui vous sont assignées dans le cadre de ces nouvelles fonctions ?

En gros, il s’agit de faire de Bafoussam une ville, une communauté où il fait bon vivre. Il s’agit d’inscrire cette ville (jadis troisième ville du pays et aujourd’hui dernière des huit départements que compte la région de l’Ouest) dans le giron des mutations mises sur orbite par le gouvernement.
C’est de cela qu’il est question et je rêve dans un premier temps de mettre la capitale régionale de l’Ouest au premier rang des villes propres du Cameroun, à défaut d’être la première ville propre du Cameroun.
Au plan sportif, il s’agit de ramener le Racing Club de la Mifi en première division afin qu’il retrouve sa place de tout puissant de l’Ouest et non tout puissant d’un village.

Après bientôt trois mois à la tête de cette communauté urbaine, quel diagnostic faites-vous de l’Etat de cette ville dont vous avez désormais la charge ?

C’est une ville sérieusement dégradée comme vous pouvez le constater vous-même. Le mal est plus profond, à dire vrai. A titre d’exemple frappant, l’état piteux des routes, pour ne citer que ce cas. Je n’entrerais pas dans les détails ; ça nous prendrait toute une journée. Je préfère regarder le colossal travail qui nous attend ; car, l’enjeu est de taille.

Faites-nous dès lors une économie de l’ensemble des actions prioritaires que vous comptez mener dans cette cité.

Il y a des actions à mener sur le plan infrastructurel, socio-économique, dans le domaine de l’urbanisation, de l’électrification des zones encore dans l’obscurité, et de l’éclosion des mouvements sportifs et de l’animation culturelle. Tout cela fait partie des priorités qui conditionnent la nouvelle que nous comptons donner à la ville de Bafoussam. Il y en a beaucoup d’autre ; mais, je me suis contenté de l’essentiel et de l’urgent.

Que reste-t-il de l’œuvre que vous aviez réalisée du temps où vous étiez le maire de la ville ?

Vous le constatez comme tout le monde, il n’en reste plus rien du tout. Tout est à recommencer
.
Avez-vous l’impression que Bafoussam occupe toujours la troisième place à laquelle vous l’aviez hissée parmi les villes camerounaises ?

Bafoussam est devenue la ville la plus salle de toute la région de l’Ouest. Les résultats du concours officiel ont été rendus publics. Je l’ai appris la mort dans l’âme. Il ne reste de Bafoussam que le délabrement coiffé par l’insalubrité, reflet de l’incivisme qui est entré dans les mœurs.

La voirie de la ville est en piteux état. Combien de temps pensez-vous qu’il vous faudra pour la refaire ?

Cela prendra le temps que les facteurs de remise à niveau de Bafoussam prendront. Vous voyez, il faudra des moyens financiers importants que nous n’avons pas pour le moment. J’ai trouvé la caisse déficitaire d’une somme de 965 millions de Fcfa. Il faut combler ce déficit, puis engranger de l’argent et lancer les travaux. Les enjeux sont là…

Est-ce que la ville dispose d’un plan d’urbanisation ?

Bien sûr, la ville de Bafoussam dispose d’un plan d’urbanisation que nous avons fait pendant le mandat de maire de 1987 à 1996. Et je crois que personne n’est censé l’ignorer, à moins qu’on ne le fasse volontairement. Il y avait des routes baptisées et numérotées ; les maisons étaient identifiables… À titre d’exemple, il y avait le carrefour des martyrs, la rue des écoles. Tout cela n’est plus visible aujourd’hui. Il y avait le domaine public, des espaces réservés pour ceci ou pour cela… Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Avez-vous l’impression que le degré d’occupation du domaine public à Bafoussam est aussi important qu’à Douala et Yaoundé ?

Je ne verserais pas dans des comparaisons, pour une raison simple : je suis délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam et pas d’autres villes. Il faudrait une rencontre avec mes homologues de ces villes pour être en mesure de confronter le degré d’occupation du domaine public dans chacune de ces villes. Ce qui, pour le moment, n’est pas notre préoccupation majeure.
Mais en ce qui concerne Bafoussam, je peux vous dire que nous avons devant nous une occupation anarchique du domaine public qui saute aux yeux de tous. Il y a du travail à faire de ce côté-là.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous vous attendez à faire face dans vos nouvelles fonctions ?

Les difficultés majeures résideront dans la recherche et la gestion des moyens financiers et matériels dont nous avons besoin pour la réalisation des missions qui nous attendent sur le terrain.

À votre avis qu’est-ce qui peut vous faciliter la tâche ?

La compréhension et l’engouement des populations à vouloir accepter quelques sacrifices pour transformer leur ville afin de lui donner un visage digne et respecté. J’espère que l’enthousiasme manifesté et les encouragements que j’ai reçus le jour de ma nomination de la part de toutes les couches sociales, de toutes les associations et des formations politiques, sans oublier leurs majestés les chefs traditionnels pour ne citer que ceux-là ne tarderont pas à se traduire dans les actions et les faits le moment venu.

Vous êtes un cadre du Rdpc et vous êtes à la tête d’un conseil de communauté constitué exclusivement de conseillers de l’opposition, le Sdf en l’occurrence. La cohabitation ne s’annonce-t-elle pas difficile ?

Je ne suis pas d’accord avec vous sur le fait que l’appartenance de tel conseiller ou de tel autre à une formation politique puisse être source d’entrave à la vision juste et salutaire que nous voulons pour le développement de la communauté urbaine de Bafoussam. C’est notre objectif commun : c’est notre pôle d’intérêt : le développement de la ville de Bafoussam, le bien-être de ses habitants, la fierté des citoyens de demain d’avoir puisé leurs ressources vitales dans cette ville pour aider à la grandeur de la nation camerounaise.

Comment percevez-vous la polémique selon laquelle vous êtes un allogène à Bafoussam ?

Continuer de nos jours à parler d’allogène ou d’autochtone là où il faut parler de développement de développement endogène, intégré et intégrant toutes les forces vives serait ramener les gens à plusieurs siècles en arrière. Nous sommes à l’ère de la mondialisation, à l’ère des regroupements planétaires et sous-régionaux autour de la recherche du progrès. Si au sein de la communauté qui se veut être l’exemple de la cellule familiale d’où vont les forces pour éclore les énergies et faire surgir un nouveau mode de pensée et de vision de l’avenir, l’on se complait encore à réfléchir en terme de considérations anachroniques du petit hameau dont on est issu, on s’enlisera davantage pendant que les autres cherchent et trouvent les moyens d’avancer.
Cela dit, il n’y a pas de polémique suscitée par de telles considérations qui sont des freins. D’ailleurs, je suis né dans la subdivision de Bafoussam et c’est ici à Bafoussam que j’ai grandi et construit ma maison, et c’est ici que j’habite encore aujourd’hui. C’est également ici que j’ai mené mes activités commerciales, créé des entreprises donnant à de jeunes Camerounais des emplois dont ils sont aujourd’hui fiers. C’est aussi ici que je contribue à lutter contre le chômage et le désœuvrement, et je le ferai aussi longtemps que Dieu me donnera la force et les moyens de le faire. Je vous le dis en toute âme et conscience.

Dans le monde de nos jours, l’on assiste à des jumelages entre villes. Un tel partenariat peut-il être envisagé en ce qui concerne Bafoussam ?

Bien évidemment, oui. Quand j’étais maire de cette ville, j’ai noué des accords de partenariat avec plusieurs autres villes. Notre rêve était de multiplier et de diversifier ces relations de développement et d’ouverture de Bafoussam à l’extérieur. Après la traversée du désert, nous allons nous remettre à l’œuvre. Avec le temps passé, il faut avouer que les choses ne seront pas aisées. Je m’y attellerai.


Source: La Nouvelle Expression


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