En marge de l’élection présidentielle où tous les observateurs s’accordent pour dire que Paul Biya devrait être « réélu », une dénommée Virginie a perdu la vie, attaquée dans un bureau de vote. Une victime politique dont le Sdf et le RDPC s’attribuent tous les deux le militantisme, tels les deux mères qui se disputaient un enfant auprès du roi Salomon dans la bible.
D’après le Sdf, Virginie Takoguem a voulu protéger la sincérité du vote qui donnait John Fru Ndi vainqueur dans ce bureau précis, et a été attaquée par des personnes que cette vérité n’aurait pas arrangé, relaie Camer.be.
Pour le RDPC, la version est toute autre. Cette mère de famille aurait exprimé sa joie de voir Paul Biya gagnant, et aurait été attaquée par un groupe qui n’aurait visiblement pas partagé cette joie, vraisemblablement des militants du Sdf.
Et l’une comme l’autre des parties affirment avoir des preuves du militantisme de l’infortunée. Le Sdf assure, cartes de membre et fiche de cotisation à l’appui que cette dernière était bel et bien une de ses membres. Une version pas exactement véridique d’après les témoignages de la famille de la victime.
En effet, le mari et la fille de Virginie reconnaissent tous que Virginie était bel et bien membre du Sdf… jusqu’en 2004. Pour le mari, qui affirme être un militant chevronné du parti de l’opposition, sa femme n’était plus active depuis des années. Sa mère et sa fille disent qu’elle a rejoint le RDPC en 2004 pour être en accord avec le reste de sa famille qui était au sein du parti au pouvoir : sa mère, d’après Afrik.com l’aurait menacée de la renier si elle ne se mettait pas au diapason.
D’après le père de la victime, cette dernière chantait sa joie pour la victoire de Paul Biya quand un dénommé Nestor Waffo, probablement un repris de justice lui aurait asséné un coup dans le bas-ventre qui aurait été fatal. Son appartenance politique n’est pas connue.
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