Les places de marché proposées dans le cadre du recasement dans la ville d'Ebolowa, ne conviennent pas à tout le monde.
"Njon ngôtô" appellation en langue boulou de la route Ebolowa-Kribi. Et pour cause, les populations ont très mal reçu la nouvelle affectant leur gare routière d'Ebolowa-si II à Mvam Essakoé sur la route d'Ambam. " Nous n'accepterons pas le marché et la gare routière de Mvam Essakoé parce que nous ne sommes pas sur la même route ", lance un notable du village Adoum Essakoé.
Dans son projet, M. Zo'o Oloumane estime en effet que les zones périphériques sont appropriées pour abriter ces infrastructures. " L'objectif de la Communauté est de résoudre le problème de la gestion des ordures issues des marchés hors de la ville et d'accélérer l'extension de la cité vers la périphérie ", explique le délégué du gouvernement qui a par ailleurs abordé la question lors de sa tournée de localisation des sites appelés à accueillir lesdites structures.
Zo'o Oloumane envisage d'étendre sa cité en dehors des limites actuelles de la ville d'Ebolowa.
Ceci ne n'est pas perçu de la même façon par les populations de la route Ebolowa-Kribi aujourd'hui. " Nous ne sommes pas contre la travail de M. Zo'o Oloumane. Nous voulons simplement comprendre pourquoi toutes les routes débouchant sur la ville ont un projet de construction d'un marché sauf la nôtre, pourtant, le site actuel d'Ebolowa-si ne demande qu'à être réaménagé. Comment comprendre qu'un abattoir soit en train de croupir dans la broussaille à quelques mètres du stationnement et qu'au lieu de réhabiliter d'abord ces infrastructures, on affecte plutôt le marché ailleurs? " se sont interrogés en chœur, des patriarches du coin réunis pour débattre de la question.
Bénéficiaires
Pour eux, il est hors de question de s'arrêter à ces conclaves. Ils entendent exposer leur revendication le plus loin possible. Sans expliquer d'où leur vient cette idée, les notables qui dénoncent le délégué du gouvernement le soupçonnent de vouloir marginaliser les ressortissants de la route de Charles Assa'ale, Enam Mba'a et Joseph Blaise Abolo Abolo. Trois personnalités qui ont fait la pluie et le beau temps à la tête des municipalités d'Ebolowa par le passé et qui selon certaines indiscrétions, n'avaient jamais été en odeur de sainteté avec les autochtones de cette ville finalement érigée en Communauté urbaine.
Par ailleurs, selon des indiscrétions, une pétition aurait déjà été initiée dans l'optique de politiser cette revendication sociale. Ainsi, d'aucuns menaceraient de quitter le Rdpc si Zo'o Oloumane ne revient pas sur sa décision. Une attitude perçue par une frange de la population comme du simple chantage. Pour calmer le jeu, les grands conseillers ont proposé leur médiation. Une issue qui s'annonce incertaine tant le délégué du gouvernement accuse les habitants de la localité d'Adoum de n'avoir pas cédé leurs terres pour la mise en place des infrastructures ainsi en projet.
Des allégations rejetées par les concernés qui disent être " prêts à tout pour que leur village devenu un quartier de la ville se développe ". Par le passé, des consultations relatives à la construction dans ce même quartier du lycée d'Ebolowa rural ont fait l'objet d'un consensus. Pour eux, il est paradoxal de penser qu'un village refuse un investissement comme le marché dont les riverains constituent les premiers bénéficiaires.
Source: Quotidien Mutations
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