La faillite de la ville poumon de léconomie des Emirats Arabes unis inquiète
les commerçants camerounais. Cest la peur chez nombre dopérateurs
économiques camerounais, habitués du trajet Dubaï Douala. A laéroport
international de Douala en fin de semaine dernière, ces commerçants et hommes
daffaires, affichaient tous une mine bien triste à leur descente davion. « Je
nai jamais été aussi tracassé. Jai attendu plus de deux heures de temps devant
mon banquier pour enfin être servi. Ce nest pas facile, je peux vous assurer
»
déclare Ismaël, papetier installé au lieu dit « Douala Bar »
A quelques pas de lui, une dame au téléphone ne cesse de gronder. Après
recoupements, lon apprend que cette dernière sévertuait à convaincre son
fournisseur de consommables informatiques sur place à Dubaï à lui envoyer sa
marchandise dans le prochain vol. « Il
a accepté expédier mon colis. Je ne suis pas sûr quil va le faire, il se
plaignait de ce que son banquier lui a donné rendez-vous la semaine prochaine.
Je nai pas autre choix que dattendre
» dit-elle un brin soulagée. Comme
on peut le constater, les commerçants camerounais ne sont pas restés insensibles
aux difficultés financières de la ville poumon de léconomie des Emirats Arabes
Unis.
Dès lannonce de la faillite, lon a observé une réelle effervescence chez ces
opérateurs économiques. « A
défaut de se rendre sur place pour senquérir de la situation, certains de mes
collègues passent le clair de leurs temps au téléphone avec leurs partenaires
daffaires à Dubaï
»
Effervescence compréhensible quant on sait que cette destination est très prisé
pour les opérateurs économiques spécialisés dans les appareils électroniques,
lélectroménagers, le textile et la papeterie. « Après
la Chine et Hong Kong, Dubaï est la troisième destination aimée par les
grossistes et certains détaillants. Cest la raison pour laquelle se rendre à
Dubaï pour un commerçant aujourdhui est comme partir de Douala pour Yaoundé
» explique M.
Kamgne, membre du bureau de lassociation des commerçants du marché central.
La facilité pour lobtention du visa, la présence de plusieurs compagnies
aériennes desservant cette ville des Emirats Arabes Réunis, disponibilité à des
coûts relativement abordables des biens économiques justifieraient selon
les commerçants cette ruée vers Dubaï.
Depuis lannonce de la crise dans cette ville, les commerçants ont peur que les
banques dans lesquelles ils ont transféré leurs fonds pour leurs transactions
commerciales ne soient plus en même de leur reverser leur dû. Une crainte qui se
justifie bien quand on sait que le système bancaire est très souvent le premier
à faire les frais de la crise économique. Il est constant que le système. La
Banque centrale des Emirats arabes unis a annoncé hier dimanche la mise à
disposition de liquidités supplémentaires pour consolider le système bancaire et
rassurer les investisseurs, secoués par la crise de la dette de Dubaï. Cette
annonce va-t-elle apaiser la crainte des camerounais ?
Dubaï a annoncé mercredi dernier un moratoire dau moins six mois sur la dette.
Lannonce a été très mal accueillie par les marchés asiatique, européen et
américain, les investisseurs redoutant une insolvabilité de Dubaï pour sa dette
publique de 80 milliards de dollars.
Source : Le Messager
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