C’est à travers ses lamentations que la foule est d’ailleurs ameutée. Dans la matinée d’hier, lundi 09 juin 2008, une meute de curieux a en effet pris d’assaut le domicile de Françoise, la fille de cette dame éplorée, au quartier New-Town aéroport à douala. Habitant le quartier Bépanda, elle était venue passer la journée avec sa fille, lorsqu’elle s’est rendue à l’évidence : Françoise a rendu l’âme.
Son corps couché sur le côté gauche a été retrouvé inerte sur la moquette.
Elle s’est apparemment coupée la veine avec une lame de rasoir. Sur son visage pâle, on peut encore voir des traces de larmes séchées. "J’étais couchée dans la chambre, j’ai entendu ses pleurs malgré le grand bruit que la pluie faisait. Mais je suis restée tranquille, parce qu’elle fait souvent ça; je me suis réveillée quand la mère à frappé à la porte", témoigne, les larmes pleins les yeux, la petite Rosy, une nièce de la défunte âgée de 11 ans.
Vêtue d’une grande robe à la couleur terne, la maman de la défunte a les cheveux décoiffés et entremêlés; les mains sans cesse en mouvement. Elle a l’air révoltée. Ses pieds nus frappent sans cesse le sol. Elle crie à haute voix. Il est presque impossible de la maîtriser. Elle accuse le fiancé de sa fille, un certain Marcellin, d’avoir été à l’origine de ce suicide. "C’est lui, c’est lui qui me fait ça. Marcellin, viens voir le fruit de tes œuvres…", crie-t-elle en langue bangou.
Selon les informations recueillies sur les lieux, Françoise vivait en effet en concubinage avec le nommé Marcellin depuis environ cinq ans. Jusqu’ici, elle n’a jamais pu donner un enfant à ce dernier. Les résultats des examens effectués l’an dernier ayant révélé son incapacité à procréer. Son fiancé propriétaire d’une quincaillerie, se serait donc permis depuis plusieurs mois, de "découcher à volonté, sans donner de raison", expliquent les témoins. Au moment où l’incident se produit, il est d’ailleurs absent de la maison…
Françoise n’aura manifestement pas eu assez de force pour supporter le fardeau du traitement à elle infligé par son Marcellin. Malgré l’insistance des voisins, la mère de la disparue a refusé que le corps soit conduit à la morgue. "Il (Marcellin) va venir lui-même voir de ses propres yeux ce qu’il a fait. Il va me donner mon enfant. On l’attend ici, même si c’est à 20h.", déclare-t-elle en composant un numéro de téléphone, l’air bien déterminé.
Source: Quotidien Mutations
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