Yves Michel Fotso, encore entendu au Cameroun
Il était très exactement 15 heures hier lorsque Yves Michel Fotso, l’ancien administrateur directeur général de la Camair, a quitté pour la première fois les bureaux de la direction de la Police judiciaire d’Elig-Essono à Yaoundé. Il y est revenu deux heures après pour en repartir à 19h. Vêtu d’un costume sombre il est sorti de l’édifice dans une indifférence totale. Comme il était entré quelques heures plus tôt pour se rendre à la direction des enquêtes économiques et financières. Au total, plus de cinq heures d’audition qui ne semblent pas avoir entamé le physique de l’homme à l’allure pour le moins fringante.
Une période inversement proportionnelle à celle qu’il a mis sur le perron à attendre que ses hommes installés dans deux voitures garées devant le bâtiment voisin qui abrite les services du Centre médical d’arrondissement de Yaoundé 1er arrivent à sa hauteur. C’est durant ces quelques secondes que certains curieux parviendront à coller un nom à son visage. Mais déjà, il s’engouffre dans sa luxueuse Mercedes Amg, suivie d’une Nissan Murano de couleur tout aussi sombre et portant l’immatriculation, qui démarre en direction de la station-service toute proche, vers Elig-Essono.
Le scénario est donc immuable depuis la première convocation de M. Fotso à la police judiciaire mercredi 30 avril dernier. Depuis lors Monsieur Fotso a dû honorer à une demi-douzaine de rendez-vous à la police pour s’expliquer sur le dossier de l’Albatros, du nom de cet avion usagé que le Cameroun a acquis et abandonné en 2004 pour servir aux voyages présidentiels. Un sujet sur lequel l’ancien patron de la Camair a, selon diverses sources, clamé son innocence. Bien qu’il soit intervenu dans les premières négociations en tant que responsable de la compagnie aérienne qui devait donner des avis techniques sur l’achat d’un avion neuf, selon des sources proches de M. Fotso.
Pour un spectateur de cette scène qui n’aura duré que quelques secondes et qui a ses habitudes dans le voisinage de la Pj, " il a l’art d’être discret. Et comme visiblement beaucoup ne le connaissent pas physiquement, il est parti sans que la foule que l’on constate d’habitude quand les grands commis de l’Etat viennent ici ces temps derniers s’en rende compte ". D’autres sources indiquent qu’ " il est arrivé ici aux environs de 10h en venant par le bas. Les voitures sont retournées se garer après l’avoir déposé ".
Pour repartir après cinq heures de présence. Dans l’espace, ceux qui étaient dans sa suite n’ont pas quitté les lieux des yeux, se payant même le repas de midi installés dans la voiture. Tandis que son chauffeur essayait de " tuer le temps " sous le parapluie d’une tenancière de " call box " non loin de là.
Source: Quotidien Mutations
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