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Détente : Yaoundé se démilitarise
(07/03/2008)
Unités d’élites et forces armées quittent les rues après avoir tenu la ville pendant plusieurs jours.
Par Patricia Ngo Ngouem

En effet, en sillonnant les rues de Yaoundé hier jeudi, on se rend compte que les "militaires ont plié bagages". Depuis mercredi 27 février dernier, au surlendemain de l’éclatement des violences, la capitale semblait être passée sous le commandement de l’armée.
Entre éléments du Bataillon rapide d’intervention (Bir), de la Brigade du quartier général (Bqg) ou de la Garde présidentielle(Gp), la ville ressemblait à un camp militaire, avec des soldats en armes postés à chaque carrefour, sans compter les innombrables va-et-vient des véhicules de l’armée.

Descendus dans les rues après les casses, en renfort aux policiers et gendarmes à qui incombe "réellement" la sécurité de la ville, il n’était pas rare de les voir arpenter la cité, armes au poing ou perchés sur un blindé, bien loin de leur périmètre normal d’action. "On sait que la police et la gendarmerie sont là pour protéger la ville. Mais quand on voit des militaires, on se demande s’il y a la guerre", déclare Antoine Bogoo Ndo, habitant de Tongolo.
Lundi 3 mars dernier, un blindé léger appartenant à la Gp était encore en faction au lieu dit feux de Tongolo. Une présence qui, à en croire Mathurin Okala, rabatteur pour l’une des compagnies de transport en commun installées dans ce secteur, ne " gênait pas puisque les embarquements se faisaient toujours ", même si tous s’accordent sur le fait qu’un tel déploiement de forces en ces lieux est inhabituel.

Mais tous ne partagent pas ce sentiment car pour certains, la présence des militaires en ces lieux constituait une "gêne". Outre le "climat de crainte et de méfiance" qu’ils suscitaient, les militaires étaient mal perçus à cause de leurs exactions. "Lundi dernier, ils battaient incessamment des gens, même tard dans la nuit", raconte un habitant du quartier alors "qu’ils sont censés protéger les gens, mais tout ce qu’ils font, c’est nous opprimer", ajoute un autre, un verre de vin de palme à la main.

Par ailleurs, "ils fessaient les gens avec des machettes ; ils les obligeaient à se rouler au sol, dans du charbon. Les gens ont cassé, ça ne nous a pas plus, il ne faudrait pas qu’on nous fasse payer pour ce qu’ils ont fait", s’écrie une autre habitante, hors d’elle.
Pour cette dernière, la "levée de camp" de la Gp est un "soulagement énorme". Du Rond point express à Biyem-Assi jusqu’à Tongolo en passant par Melen et le centre-ville, les rues ont été vidées par les militaires. Un départ qui semble ravir les populations qui ne reconnaissaient plus leur ville investie par des hommes en treillis, le visage impassible. Et qui se disent sans doute, pour paraphraser quelqu’un, "plus jamais ça !".


Source: Quotidien Mutations




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