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Des vieilles gloires ne font plus foule
(29/04/2009)
Des vedettes de la chanson qui, hier ont porté haut le flambeau de la musique camerounaise, sont boudées aujourd’hui. Enquête.
Par Alain Njipou (Le Messager)
Moni Bilè, comme Ekambi Brillant quelques semaines plus tôt,a donné un spectacle sans grandeaffluence.
Moni Bilè, comme Ekambi Brillant quelques semaines plus tôt,a donné un spectacle sans grandeaffluence.
Samedi 18 avril 2009. Hôtel Sawa à Bonanjo-Douala. L’une des grosses pointures de la musique camerounaise, Moni Bilé, plusieurs fois disques d’or au Cameroun, offre à l’occasion des trente ans de sa carrière discographique, un spectacle où sont annoncés en têtes d’affiche, Frédéric Meiway, Pierre Akendengue, Henri Dikongue, Valéry Lobe, Jacob Desvarieux et des artistes du terroir tels que Narcisse Pryze, Mamadou Aï-jo, Bébé Manga, Djene Djento, Sam Fan Thomas, Charly Nelle Papillon…Résultats des courses, tous ces mastodontes n’ont pas répondu présents certainement pour diverses raisons. Mais là où le bât a blessé, c’est que le trentième anniversaire de l’auteur de “Osi tapa lambo” a été un flop du point de vue participation populaire.

Moins couru, le spectacle pourtant de bonne facture qualitativement n’a point suscité un engouement auprès du public dont l’apathie a frisé une bouderie. “ Je dois saluer la pugnacité de Moni Bilé. Quelqu’un d’autre à la place aurait craqué. C’était injuste. J’ai apprécié la sollicitude des autres artistes comme Nicole Mara, Papillon, Sam Fan Thomas, Charly Nellequi ont soutenu Moni Bilé. Le public était froid et clairsemé. Pour des prestations d’un niveau qualitativement appréciable ”, témoigne Robert Bendegue, délégué régional du ministère de la Culture pour le Littoral. Il a fallu un Papillon gonflé à bloc pour booster le moral de son aîné et autres collègues. “ Même devant une seule personne, je jouerai ” avait-il lancé laconiquement et imperturbablement.

Quelques semaines auparavant, Ekambi Brillant avait essuyé le même revers à l’Ouest lors de son West side show qui l’a amené à prester dans plusieurs villes de l’Ouest comme Bafoussam, Banganté… Les populations ici avaient préféré vaquer à d’autres occupations que de communier avec une star qui, quelques jours après a été élevée à titre exceptionnel au rang d’Officier de l’ordre et de la valeur par le président de la République ! Ironie du sort ! Robert Bendegue, administrateur culturel par ailleurs délégué régional du ministère de la Culture pour le Littoral, croit comprendre les attitudes du public “ Le fait que le public n’accourt plus lorsque des grands noms de la chanson camerounaise prestent est la traduction de la perte de la valorisation de notre patrimoine au profit de la world music. La jeunesse actuelle ne se retrouve pas dans les musiques qui ont fait les beaux jours du Cameroun dans le domaine ” soutient-il avant de poursuivre : “ L’industrie musicale est une chaîne complexe dans laquelle, il n’est pas évident d’être brillant musicien et d’exceller dans l’organisation des spectacles. Beaucoup d’aléas entourent l’industrie musicale à l’instar des effets de moutonnement ou de suivisme, de tapage au détriment de la qualité agréable à l’oreille comme le veut la définition de la musique ” conclut-il en mettant le doigt sur une plaie qu’est la dépréciation de la qualité musicale.
Pourtant, des musiques patrimoniales exécutées avec maestria ont émergé dans le même contexte. C’est le cas du groupe folklorique Rocher Band auteur d’un titre à succès dénommé “Ngba fu” et actuellement Hugo Nyame qui cartonne et fait fureur.

Mauvaise communication

Par ailleurs, le public jeune ne connaît pas beaucoup les “ has been ” à cause de l’absence des clips. Quand ils existent, il les trouve ringards. A l’époque, il n’y avait pas de télévision, pas de Digital versatile disk (Dvd) ou les Compact disk (Cd) abondamment utilisés de nos jours. Comme quoi, les techniques de diffusion des musiques ont évolué au détriment des monstres sacrés de la musique camerounaise qui n’ont pas pu ou su s’arrimer. Conséquence, hier adulés, ils sont aujourd’hui en passe de devenir l’ombre d’eux-mêmes quand ils ne sont pas voués aux gémonies. Ces cadors à l’époque s’imposaient via des disques 45 tours et 33 tours. De nos jours, les disques en vinyle prennent le chemin des musées quand ils existent encore.

En marge de ces facteurs, l’on ne saurait occulter l’amateurisme qui débouche sur des manquements graves qu’affichent certains organisateurs de spectacles. C’est alors que la communication autour d’un évènement comme celui des 30 ans de Moni Bilé, lorsqu’elle est confiée à des mains inexpertes ou inexpérimentées, débouche toujours sur un couac, une sensibilisation tatillonne et une mobilisation approximative des populations, fans et mélomanes quand elle ne révèle pas la vraie identité de ces pseudo-professionnels enclins à grappiller des espèces sonnantes et trébuchantes que d’assurer en professionnels, un franc succès sur toute la ligne à un spectacle. A coup sûr, Moni Bilé et les autres l’auront appris à leurs dépens. Malheureusement.


Source: Le Messager


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