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Des avocats contredisent Amadou Ali
(10/03/2008)
Ils continuent de dénoncer des procès expéditifs, tandis que le vice-Premier ministre, en charge de la Justice affirme que tout se déroule dans les règles de l’art.
Par Afp

Le ministre camerounais de la Communication Jean-Pierre Biyiti Bi Essam a annoncé mercredi que plus de 1.500 personnes, dont ”beaucoup de jeunes”, avaient été arrêtées lors des émeutes qui ont fait 24 morts selon un bilan officiel et plus de 100 selon une des principales associations camerounaises de défense des droits de l’Homme.

D’après le ministre, ”la quasi-totalité” des personnes interpellées ”ont été prises en flagrant délit” pour ”casse” et ”vols” en marge des manifestations.

Près de 250 personnes, dont une cinquantaine ont déjà été ”condamnées”, ont ainsi été arrêtées à Yaoundé, la capitale tandis que 122 ont été interpellées dans la province du Nord-Ouest, a expliqué le ministre, sans fournir d’informations sur le reste du territoire.
Des avocats sont montés au créneau pour critiquer des ”violations” de la procédure, des ”condamnations en série” et une justice ”expéditive”.

Ainsi, à Yaoundé, les procès de plusieurs dizaines de jeunes ont démarré dès le 28 février, dans la foulée des émeutes.
”Selon la procédure, le prévenu peut demander un délai de trois jours pour préparer sa défense, mais ça n’a pas été respecté dans les cas que j’ai eus à traiter ces jours-ci”, a expliqué à l’AFP Me Francis Djonko.

”Abasourdi” après la condamnation à deux ans de prison d’une douzaine de jeunes accusés ”d’attroupement” ou d’incendie sur la voie publique, l’avocat estime que les dossiers étaient ”complètement vides”.
”Il n’y avait aucun document, ni même de procès verbal d’enquête préliminaire. Les témoignages des policiers étaient tous confus”, raconte-t-il.

Même scénario à Douala, où les procès ont débuté lundi, constate Me Alice Nkom, jugeant que le code pénal a été ”bafoué”.
”Tous ces jeunes ont été arrêtés au cours de rafles dans les quartiers. Ils n’ont rien à voir avec les violences ou les pillages de la semaine dernière”, plaide-t-elle.
Selon l’avocate, les accusés qui défilent au tribunal ont tous été ”battus” et semblent sortir ”d’un match de boxe”.
Des premières peines avec sursis ont toutefois été prononcées mercredi, précisent les avocats.

Les défenseurs des droits de l’Homme s’inquiètent en outre d’un bilan officiel qui serait en-deçà de la réalité.
La Maison des droits de l’Homme (MDH), une organisation camerounaise, estime ainsi que ”2.000 personnes sont en état d’arrestation” dans la seule ville de Douala, réputée frondeuse, et que les interpellations ”se poursuivent”.
Une bataille des chiffres a aussi éclaté autour du nombre des victimes des violences en marge d’un mouvement de contestation contre la vie chère et contre un projet de révision constitutionnelle. Celui-ci permettrait au président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, de briguer un nouveau mandat en 2011.

Détaillant le bilan officiel de 24 morts, le ministre a expliqué mercredi que 19 personnes, dont un policier de Yaoundé, étaient mortes ”au cours de confrontations entre manifestants et forces de l’ordre” et deux autres à Douala lors de ”règlements de comptes entre pillards pour le partage du butin”.
Les trois dernières victimes ont été ”brûlées” dans des violences entre habitants de Muyuka, dans la province du Sud-Ouest.
Or, la MDH, affiliée à la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), fait état d’un bilan de ”plus de 100 morts”.






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