Yaoundé
De Lejeune Mbella Mbella désigné en septembre 2007 à Paris à Victor Loé et Mbeng Martin Agbor nommés respectivement en Tunisie et au Brésil le 6 mai dernier, ce sont 23 Ambassadeurs, 4 Hauts commissaires et 4 représentants permanents auprès de certains organismes internationaux qui sont appelés à représenter le Cameroun à l’étranger.
A ce jour, et d’après des informations puisées à bonnes sources au Minrex, la plupart des chefs de missions diplomatiques désignés sont encore au Cameroun, après avoir tous été reçus par le ministre des Relations extérieures (Minrex) au courant du mois de mars. A ces collaborateurs extérieurs, Henri Eyebe Ayissi a remis les copies figurées des lettres de créances auprès de leurs pays d’accueil. " La plupart des ambassadeurs ont été mis en mission pour la présentation des copies figurées de leurs lettres de créance " confie une source au Minrex. Comme pour une prise de service, en attendant la présence effective au poste d’affectation. Certains ont néanmoins pu présenter leurs lettres de créances aux chefs d’Etat des pays où ils sont appelés à travailler. Il s’agit de Alfred Nguini en Côte d’Ivoire, Pierre Ndzengue au Japon, Samuel Mvondo Ayolo au Gabon.
Sur l’importance de ce document dans les milieux diplomatiques, " il s’agit de celui présenté au ministre des Affaires étrangères du pays d’accueil et qui donne le droit d’exercer la fonction d’ambassadeur en attendant de présenter les lettres de créances au chef de l’Etat " précise notre source. Ce qui explique d’ailleurs que Philip Ali Dauda, nouveau Haut commissaire du Nigeria au Cameroun, a présenté les copies figurées de ses lettres de créances au Minrex le 19 mai 2008 (un jour déclaré férié et chômé au Cameroun), afin de lui donner la possibilité de prendre part de manière officielle aux cérémonies de la 36ème édition de la fête nationale du Cameroun.
Sur la présence au Cameroun de la plupart des diplomates camerounais nouvellement nommés, l’on évoque des problèmes financiers : " le principal problème est financier. La plupart des ambassadeurs attendent de percevoir des frais de relève qui leur permettront de faire voyager leurs familles… ", indique-t-on.
Nous avons pu joindre l’un des principaux concernés. Martin Mpana, nouvel ambassadeur du Cameroun en Chine qui séjourne à nouveau au pays depuis deux semaines après avoir présenté la copie figurée de ses lettres de créances au ministère chinois des Affaires étrangères à Beijing, reconnaît que ces problèmes financiers figurent parmi ceux qui le retiennent encore à Yaoundé, bien qu’il affirme que son retour de façon définitive en Chine se fera dès le mois de juin prochain, dans la perspective de l’accueil de la délégation camerounaise aux Jeux olympiques " et pour d’autres grands projets " avec ce pays qui entretient des relations privilégiées.
Autant on peut se féliciter de ce que, remplacé à Libreville où il était en poste depuis 11ans, Jean Koé Ntonga a pris toutes les dispositions nécessaires pour faciliter l’introduction de son remplaçant, Samuel Mvondo Ayolo auprès des autorités gabonaises " comme le veulent les usages en la matière ", permettant ainsi à ce dernier d’organiser avec une certaine facilité les festivités du 36ème anniversaire de l’Etat unitaire, autant on peut relever le fait que lui-même ne bénéficie pas de la même aisance à son nouveau lieu d’affectation. Son prédécesseur à Dakar au Sénégal avec compétence sur le Mali et la Mauritanie y étant toujours. Certaines sources évoquent, pour son cas, les mêmes difficultés financières évoquées plus haut. D’autres parlent d’un calendrier surchargé qui lui impose, en sa qualité de doyen sortant du corps diplomatique, de rencontrer de nombreuses hautes personnalités sénégalaises ou basées sur le sol sénégalais, et dont les nombreuses occupations et autres déplacements ne facilitent pas toujours les audiences. Il est vrai qu’on évoque aussi des problèmes d’humeur…
On peut également signaler dans le même registre le cas de Samuel Djobo. Précédemment conseiller à l’ambassade du Cameroun en Côte d’Ivoire et récemment nommé directeur des Relations avec l’Organisation internationale de la Francophonie au Minrex à Yaoundé, il est toujours à Abidjan, et n’a pas pu prendre part à la cérémonie d’installation des responsables désignés au sein de l’administration centrale du ministère des Relations extérieures par le chef de l’Etat le 28 avril dernier. " Les diplomates refusent désormais de prendre le risque de supporter les frais liés à leur déplacement et celui de leurs familles. Les remboursements ayant souvent posé des problèmes " indique la source signalée plus haut qui fait en outre savoir qu’il serait en effet difficile de prévoir la budgétisation de ce type de dépense pour l’année budgétaire 2009.
Source: Quotidien Mutations
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