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Cud: Les concessions à problème de Douala
(21/01/2009)
Douala: Commerçants et concessionnaires désignés par la Cud à couteaux tirés. Le préfet du Wouri obligé d’arbitrer.
Par Alain Njipou
Le préfet chargé d'arbitrer un problème entre les concessionnaires de marchés et les commerçants à Douala
Le préfet chargé d'arbitrer un problème entre les concessionnaires de marchés et les commerçants à Douala
A Logpom, l’Association des commerçants (Ascomar) apprécie d’un mauvais œil l’action du concessionnaire. D’où des complaintes qui fusent. « Le concessionnaire a fait construire anarchiquement des structures nuitamment érigées sur les servitudes de passage ce qui n’est pas conforme au plan de lotissement. En plus, il n’y a plus une possibilité offerte aux véhicules de faire des livraisons sur place. Tout comme en cas d’incendie, les sapeurs pompiers auraient de la peine à accéder à l’intérieur du marché. Malgré la mise en demeure du sous-préfet de Douala V, il n’a pas cru devoir se conformer», déclare Nde Michel tout courroucé.

Plus grave encore, poursuit-il, « le feu président du bureau de l’Ascomar de Logpom, Sani Célestin avec la bénédiction du concessionnaire a exigé aux commerçants le paiement mensuel des frais de gardiennage à hauteur de 1000Fcfa. Alors que les taxes communales indirectes fixées à 1500Fcfa englobent aussi bien les frais de gardiennage que d’entretien des espaces marchands ». En marge des taxes supplémentaires que les commerçants paient dans la douleur, ils dénoncent la mauvaise gestion du marché en proie à l’insécurité, à l’absence d’électricité et d’eau potable. Pis encore les toilettes ne sont pas fonctionnelles, le poste de police a été transformé par le concessionnaire en bureau, son lieu de travail érigé en une mosquée et les policiers priés de faire valoir leurs services ailleurs.

Pour couronner le tout, Nde Michel appuie sur la gâchette en dénonçant « le trafic d’influence, le clientélisme et la division » qui sont devenus des modes de gestion au marché de Logpom. A côté de ces griefs, l’on s’apitoie sur la situation des deux gardiens du marché qui accusent deux mois d’arriérés de salaire, d’où la démotivation. Néanmoins, l’Ascomar n’entend pas croiser les mains et adopter l’attitude stérile de spectateur. « Nous voulons que le concessionnaire respecte son cahier de charge. C’est à juste titre que l’actuel bureau de l’Ascomar a pris une mesure conservatoire visant à surseoir au paiement des frais supplémentaires », indique le président Nde. Des mesures qui visent à restaurer un climat social empreint de sérénité. Pas une sinécure ! Au marché Mboppi, ce n’est non plus la grande sérénité. Entre querelles au sein de l’association des commerçants et des dénonciations tous azimuts à tout rompre au sujet du paiement des impôts et autres taxes, on surfe sur des coups bas et autres intrigues.

Les concessionnaires sur la défensive

Les démarches que le reporter du Messager a entreprises dans l’optique d’avoir la version du concessionnaire du marché Logpom, le nommé Mama, se sont avérées infructueuses. A l’hôpital Laquintinie de Douala où il travaillait, des sources indiquent qu’il n’y est plus depuis plus d’un an. A Logpom, on observe que le marché est géré par ses acolytes nommés Mohamed et Amidou que nous n’avons pas pu rencontrer. Par ailleurs, des sources proches du El Hadj Relouanou, directeur général de la société Tser, concessionnaire du marché central, indiquent qu’il n’y a point de taxes supplémentaires imposées aux commerçants et que le concessionnaire travaille d’arrache pied à l’effet d’assainir le climat social quelque peu envenimé ces derniers jours.

Dans ce registre, l’épisode de l’interruption de la fourniture en énergie électrique dans cet espace commercial, -probablement l’un des plus grands de la capitale économique- est resté frais dans les mémoires des populations, commerçants et autres usagers. On se rappelle que cette suspension était la conséquence logique du non paiement des quittances, et la somme d’au moins 50 millions Fcfa était exigée pour le rétablissement du courant. Des factures supposées être épongées par le concessionnaire El hadj Relouanou. N’eût été la rencontre tripartite de crise entre la Cud, Aes-Sonel et le concessionnaire qui s’est aussitôt tenue dès le déclenchement de l’affaire, le mythique marché central de Douala serait sans électricité.

Après coup, des voix se sont élevées pour s’indigner non seulement de la catastrophe ainsi frôlée, mais aussi pour revendiquer un peu plus de visibilité sur la gestion financière des marchés qui essaiment dans la ville de Douala. El Hadj Relouanou que Le Messager a essayé de contacter en vain, n’a pu se prononcer sur les griefs formulés à son endroit. Rencontré à l’entrée de son bureau sis à la douche municipale, il nous a signalé mardi 20 janvier 2009 à 8 heures 25 minutes, son indisponibilité à pouvoir répondre favorablement à notre sollicitation portant sur la gestion du marché central. Arguant de ce qu’il se rendait dans les prochaines minutes à une session d’un conseil et que néanmoins le reporter pouvait l’appeler à 15 heures. A l’heure indiquée, le numéro d’El Hadj Relouanou était sur répondeur jusqu’au moment où nous allions sous presse.

Il n’en demeure pas moins vrai qu’au sein des associations des commerçants des querelles intestines sont légion et entraînent parfois une poussée d’adrénaline vite contenue par l’autorité administrative, obligée de remettre les pendules à l’heure.

L’arbitrage du préfet

Face aux bisbilles qui sont légion dans la gestion au quotidien des marchés et eu égard aux jérémiades des commerçants, le préfet du département du Wouri a pris une décision en date du 12 décembre 2008. Bernard Okalia Bilaï aurait exigé la révision des contrats des concessionnaires avec la communauté urbaine de Douala à cause de la brume qui entoure la gestion des marchés. De fil en aiguille, le patron du département du Wouri aurait prescrit un audit sur le management des marchés qui serait un modèle de mal gouvernance.
Quelques jours après cette sortie préfectorale, les concessionnaires dans un concert de lamentations ont consulté le délégué du gouvernement auprès de la Cud. Ce dernier les a rassurés de la validité des clauses contractuelles qui les lient à la Cud. Certainement en s’appuyant sur l’article 110 de la loi numéro 2004/18 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, lequel donne compétence exclusive à la Cud pour la construction, la gestion, l’entretien et la maintenance des marchés et gares… d’où ce qui est convenu d’appeler « bras de fer » entre les deux autorités.

Rendu tour à tour dans les services du préfet du Wouri mardi 20 janvier 2008 et à la cellule de communication de la Cud, le reporter n’a pu obtenir d’amples informations. Le garde de corps du préfet nous a plutôt suggéré de déposer un protocole d’interview au patron du Wouri. La même rengaine a été ressassée à la Cud. Toutes fois, en attendant que les personnalités de premier plan que Le Messager a sollicitées pour plus d’éclairage, il reste qu’à l’intérieur des grands marchés de la capitale économique du Cameroun, couvent de vives tensions.


Source: Le Messager


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